- Mon mari disparaissait assez souvent après avoir bu. C'était la première fois que son absence durait autant...
Le détective Boudedieu demanda à Martine si elle connaissait le nom de famille de Juliette.
- Albinos, je crois... répondit Martine en s'appuyant le menton dans la main.
- Quel drole de nom ! fit le policier, les yeux perdus dans le vague.
- Elle est bien reconnaissable... Elle a tous les poils et les cheveux, y compris, en blanc... Je ne sais pas si elle se teint, mais l'effet est bizarre, poursuivait Martine, les yeux fixant Boudedieu.
- Avez-vous une idée de l'adresse de cette femme ?
- Je n'en sais rien, répondit Martine, l'air indifférent. En ce moment, elle bougea tout le corps, comme pour le replacer sur la chaise... Elle donnait des signes de fatigue sinon d'impatience.
- Danseuse de cabaret... probablement.
Le détective fit une courte pause, se leva, arpenta l'arrière de son bureau. Il jeta les yeux vers l'extérieur. Le soleil était maintenant ravissant. Des teintes colorées de feuillages erraient en ombres sur les vitres du bureau... On avait peine à voir les passants sur les trottoirs...
Martine restait assise. Elle attendait l'annonce du congé...
- Le matin où je me suis rendu chez vos parents, pourquoi ne vous ai-je pas vue ?
- Le petit voulait rentrer. J'étais à bout de nerfs. Je ne voulais pas avoir à me meler de la conversation de mes parents...
- Y a-t-il près de chez-vous des gens qui pratiquent le tir au pistolet ?
Martine parut confuse. Elle porta le regard plus directement sur Boudedieu.
- Je ne comprends rien à votre question...
- Je voudrais vous demander de ne pas quitter la région sans m'avertir, le temps pendant lequel durera l'enquete...
- N'ayez crainte, Monsieur, Vous pourrez toujours me rejoindre au domicile de mes parents.
- Je vous remercie, dit Boudedieu qui escorta Martine jusqu'au palier inférieur où elle disparut...
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