74

Martine fit son apparition à la porte du Beaugrate vers 10h. Elle avait un maintien élégant, un vêtement de mise. Elancée et amincie, contrairement au portrait qu'en avait fait Boudedieu d'une personne plutôt grassouillette, Bozo se sentit presque ému de la démarche de cette jeune dame. Bozo n'avait jamais senti auparavant une telle émotion devant une femme. C'est avec un plan tout différent de celui qu'il avait planifié qu'il décida d'aborder la personne. Il voulut se faire un ami dès l'entrée en gratifiant le "bouncer" d'un rondelet cinq dollars.

- Est-ce qu'on vend des roses dans cet établissement ?lui demanda-t-il.

L'homme le rassura lui disant que tout était possible dans cette maison d'une renommée connue à travers tout Sainte-Foy.

Martine s'était assise au bar où elle conversait avec une serveuse. Bozo se choisit une table, non loin, commanda un "gin and tonic" puis observa les activités de l'établissement avant d'apercevoir une vendeuse de roses. Il en commanda une, dont la tige se devait d'être sans épine, qu'il destina à Martine.

Cette dernière parut étonnée de recevoir une rose rouge qui exhalait un parfum délicat. La vendeuse lui indiqua du regard d'où lui était envoyée cette fleur. Bozo lui fit un sourire, un des plus doux qu'il avait pu trouver dans son répertoire d'artiste.

Martine lui rendit un sourire qui l'encouragea à aller s'asseoir près d'elle.

La conversation qui s'engagea fut des plus cordiales...

page suivante