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Dame Antoniche voulut montrer à Bozo quelques autres photos mais Martine s'y opposa tout doucement. Elle expliqua que son visiteur désirait faire le tour de la campagne. Il en était à une première visite à Québec et son temps n'était pas illimité. - Vous resterez à souper avec nous, suggéra dame Antoniche. Mon mari aura quitté son bureau à ce moment-là et vous lui procurerez, cher Monsieur, quelques instants de détente qui conviendront bien à son état qui ne cesse de s'aggraver. Bozo regarda Martine qui, d'un sourire, l'encouragea à accepter l'invitation. - Nous y serons maman. Ne vous inquiétez pas, notre visite se fera autour d'ici. - Allez, mes enfants... Les jeunes gens quittèrent la maison et Martine commença à expliquer le paysage en partant des terres dont son père était le propriétaire...
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Les terres du père Antoniche était d'étendue considérable. Elles étaient cultivées, encore aujourd'hui, par des journaliers qu'il embauchait de façon saisonnière. Mais, il gardait toujours son vieux fermier, depuis le début du défrichement de ses terres, un homme d'expérience, un irremplaçable. Il en était encore à garder le fusil, la caribine et les explosifs dans sa maison, comme s'il en était au début, quand il fallait se protéger des maraudeurs ou faire sauter les souches. D'ailleurs, le vieux fermier connaissait la famille comme si c'était la sienne. Il ne s'était jamais marié... Martine montra la jolie petite résidence du fermier qui était à deux pas de la maison. - Mon père souffre d'arthrite aigüe depuis fort longtemps. Son mal ne fait qu'empirer. L'arthrose s'est de plus installée depuis une bonne dizaine d'années. Mais il vous en parlera amplement durant le repas de ce soir. Ecoutez-le, si vous voulez vous en faire un ami. Il ne fait que parler de ça, quand ce n'est pas de ses terres.
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