|
Martine invita son visiteur à monter dans sa voiture pour aller se ballader dans les terres avoisinantes.
Les premiers instants de la promenade se déroulèrent dans le silence, l'un des occupants étant préoccupé par le paysage nouveau qu'il regardait, l'autre par l'engagement de la voiture sur des auto-routes achalandées.
Quand la voiture arriva à Valcartier, Martine engagea la conversation.
- C'est ici, dit-elle, l'endroit où travaillait mon ex-mari. Valcartier, la cité militaire. Vous ne savez rien de mon homme...
|
Alors, elle décrivit la première année de son mariage laquelle avait été heureuse. Elle avait eu un garçon de lui.
- L'amour fou, Bozo...
Martine s'arrêta de parler, surprise d'avoir tutoyer son copain qui l'encouragea à poursuivre, non sans demander l'autorisation de la tutoyer, elle-même.
- C'est à partir de la naissance du petit qu'il s'est endurci. Nous avions peine à parler ensemble... Il est devenu de plus en plus distant,préoccupé par quelque chose que je devais découvrir plus tard: mon mari était devenu un revendeur de drogue... Il ne m'avait rien dit, j'ai tout découvert par moi-même en allant dans les bars, de temps à autres, en m'y faisant des connaissances, parmi les femmes surtout qui m'appelaient pour m'encourager dans mes problèmes... Mais cette histoire ne vous intéresse certainement pas...
- Bien au contraire, répartit Bozo. C'est bien la meilleure manière de faire connaissance.
- C'est sur cette route que j'ai fait sa connaissance. Il faisait de l'auto-stop. C'était un jour de pluie. J'en ai eu pitié... Et je suis tombée en amour avec lui... Oh! ça pris quelque temps. Je le trouvais gros, trop fort pour moi et pardessus tout, il sentait le militaire dans cette odeur de vêtements mouillés...
|