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Surprise .

Boudedieu fit signe que non, de la tête.Il questionna la jeune femme sur les événements survenus avant le départ de Biel et de Juliette Albinos, du Manoir. Célia confirma la version de Martine à propos de cette partie de la soirée.

- A notre retour du Manoir, c'est-à-dire, aorès le souper, nous nous sommes rendus à notre appartement du Château. Nous y étions, Martine et moi en compagnie de Théo, de maman... Nous avions l'intention de poursuivre notre soirée, même en son absence.Biel ne tarda pas à nous rejoiindre, reprochant à Martine d'avoir loué un appartement pour trois personnes...

- Sans vouloir juger des raisons justifiant votre soeur d'avoir prétexté loger dans la chambre de sa mère, ne trouvez-vous pas farfelue la remarque de son mari à ce propos ?

- Tout à fait. J'ai pensé comme vous...

- Ne croyez surtout pas que j'aie un préjugé favorable à votre soeur...

- Je ne m'y suis pas arrêtée, Monsieur.

- Quel fut le comportement de Biel après...

Boudedieu désirait fixer l'attention de Célia sur la victime, espérant rirer quelques nouveaux indices sur les circonstances mystérieuses de sa mort...

- Il l'accusa bientôt d'infidélité. Imaginez, une fille qui n'a jamais quitté ses parents...protesta Célia en interrompant son récit pour avaler une gorgée de boisson... Biel devrivit ensuite les frustrations que olui avait causées son second mariage...S'il avait divorcé, Monsieur le détective, était-ce la faute de Martine ? Il était, d'après moi, dans un état anormal.

- Biel buvait-il depuis longtemps? demanda le détective.

- Je ne l'ai jamais vu autrement qu'en état d'ébriété...

- Je veux dire ce soir-là...

- Je ne saurais le dire... Quand il s'est présenté en compagnie de cette dénommée Juliette, j'ai eu l'impression qu'il n'en était pas à son premier verre.

- Nous en étions au moment où Biel racontait ses frustrations, reprit Boudedieu en voulant remettre Célia sur la voie des confidences.

- Il racontait des histoires à dormir debout, sautant de l'une à l'autre selon l'enchaînement des détails... ses descriptions sordides se prolongèrent tard durant la nuit...

- Que faisiez-vous durant ce temps? demanda Boudedieu.

- Nous le laissions parler. Je me disais, personnellement, que le torrent des immondices qu'il débitait finirait bien par se tarir...Mais sa colère augmentait. J'ai crû qu'il passait par une crise de paranoïa... Martine, durant ce temps, affaissée dans un fauteuil, pleurait. Maman, assise en face de moi, avait le visage défait, le dos courbé. C'en étgait troop pour ses soixante-douze ans...Théo était passé près d'elle, lui offrant de la raccompagner à sa chambre... Maman me faisait signe des yeux pour que je dissuade mon mari de le faire... Elle craignait pour la sécurité de Martine... Je suggérai à Biel de baisser le ton à cause de l'heure... Il ne le fit pas. Ma soeur se laissa finalement entraîner dans le débat, disant à son mari qu'il ne lui arrivait même pas à la cheville... Biel parut surpris que sa femme l'interrompe. Il devint rouge...

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