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Blackie répond à plusieurs concepts: balle, bas, soulier, lit, collier, etc. Quand je lui dis:"Va chercher la balle...", il parcourt, tout comme je le fais,quand je cherche un objet dont je ne suis pas certain de la location, certains lieux puis se dirige vers la balle, qu'ewlle soit dans le salon, sa chambre ou la mienne.
Ce matin-là, le 4 avril 1998,une observation nouvelle est à noter:il n'est pas venu immédiatement vers moi mais s'est arrêté vis-à-vis de la porte du "rescapé". Il a levé la patte vers le personnage du rescapé comme s'il voulait que la main (du rescapé du tableau) lui prenne la balle de sa bouche. Blackie voit donc l'image et saisit qu'elle est là, comme un être vivant, actif, intervenant avec lui. Il revient vers moi et me tend, de la gueule, l'objet réquisitionné.
Je fais une rétrospective, un retour, un rappel des moments où Blackie lèeve la tête vers la peinture "Ceci est mon sang", vers celle, dépendamment de l'endroit où il se situe, du "Fuer Elise", de certaines autres peintures qu'il approche (avec crainte, ou respect, comme objets si situant dans son monde-à-lui.
Il a à peu près le même âge que j'avais lorsque, très jeune ( entre deux ans et demi ou-et trois ans), je me tenais face au moulin à coudre où travaillait ma mère, attendant que le sphynx imprimé sur la machine vienne vers moi, s'anime. Ma mèere m'avait fait comprendre qu'il s'agissait d,une image, de quelque chose qui ne pouvait s'animer, bouger. J'avais alors coompris que toutes les images des murs ne vouvaient venir jouer avec moi. Il est possible que Blackie ait saisi la même chose, car ce n'est maintenant plus que distraitement qu'il jette de temps à autre un regard distrait sur les peintures.
Ces comportements manifestent une intellegience certaine. A quel niveau la situer ? D'après les observations de Piaget, l'enfant normal trouve un objet dissimulé vers l'âge de 18 mois. Si j'ai bonne mémoire, l'expérience du Genevois consite à montrer au bambin un objet qui est ensuite dissimulé derrièere un écran. A cet âge, l'enfant est capable de détours, de déplacements, de saisie manuelle, de l'objet, de relations, donc. Une image mentale existe au-delà de l'écran. Ce développement mental de Blackie a été atteint, si on le compare aux comportements du banbin, il y a déjà trois ans.
Blackie différencie des concepts puisqu'à travers certains mots, il s'saisit l'objet signifié.Balle, bas, soulier, gilet, dodo, coucher, assis, debout, dehors, non, ta chambre, biba, mioum-mioum, etc.se révèlent non plus comme des associations objet-objet mais à titre de signifiant-signifié. Ces comportement le situennt au nivau des abstractions, limitées, mais tout de même existantes. Le mot comportement est comme en psychologie dans les théories associationnistes, gestaltistes, etc. Cependant, l'associationisme est dépassé hyupothétiquement ici. Dans le réflexe conditionné de Pavlov, la salivation du chien s'associe à un bruit de cloche lequel coïncide avec la représentation de nourriture. La vue d'un cornichon ou d'un mets désiré fait saliver les hommes. Le mot, chez Blackie, déclanche une réaction de recherche mentale, de comportement associé aux mots.
Ce soir, le 26 juillet 2000, Christian a servi des frites à Blackie, avec une fourchette. Blackie a mangé, comme l'aurait fait un gamin.