TEXTE SOUMIS DANS LE CADRE DE L'ENQUÊTE SONDAGEM
LA GARANTIE &laqno;TRAVAIL - REVENU»
Près d'un travailleur sur quatre (21,8%) n'a plus d'emploi. Le travail
salarié, tel que nous le connaissons, répondait aux besoins
de l'ère industrielle et est en voie de disparition: depuis 1950,
le pourcentage de la main-d'oeuvre dans le secteur industriel est passé
de 55 à 19 %... !
Dans le secteur des services, il y a beaucoup de travail à faire.
Mais l'offre d'emplois est précaire, parce qu'on y favorise, avec
raison, des formes plus motivantes du travail: travail autonome et professionnel,
entreprise personnelle, auto-gestion, participation aux bénéfices,
travail par équipes coopératives, etc.
Il existe donc présentement une énorme demande pour le travail
autonome ... mais il ne reste plus assez d'emplois salariés pour
satisfaire à la demande. Dans cette situation, la politique actuelle
qui consiste à fournir une aide financière sans contrepartie
aux sans-emplois - dans le cadre de l'assurance-chômage ou du bien-être
social - conduit à l'exclusion, au travail au noir et à la
ruine.
Face à cette montée irréversible du travail autonome,
il faut changer notre approche. Il faut d'abord offrir aux travailleurs
aptes au travail la sécurité du revenu, mais en contrepartie
d'un travail garanti. Ensuite, il ne faut plus se borner à vouloir
créer des emplois, mais viser à remettre tout le monde au
travail, même et surtout hors du cadre de l'emploi traditionnel. Ceci
est possible, si l'État réduit sélectivement la durée
légale du travail - par secteurs et par métiers - et crée
un partage équitable du travail salarié. Le travail partagé
signifie que chacun travaillera moins longtemps dans le cadre d'un emploi,
mais que quiconque veut un emploi pourra avoir un emploi et en retirer un
revenu garanti.
Le travail partagé ne veut pas dire qu'on travaillera moins mais
qu'on travaillera mieux. Chacun, en plus d'un emploi qui n'occupera plus
qu'une partie réduite de son temps, pourra aussi désormais
travailler légalement comme travailleur autonome, &laqno;en parallèle»
- ne disons plus au noir ! - et en tirer un revenu supplémentaire
à la mesure de son initiative et de son ambition
Ceux qui veulent être travailleurs autonomes à plein temps
le seront, mais avec la garantie, désormais, d'un emploi et d'un
salaire assuré si leur entreprise échoue. Les autres, travaillant
toujours en priorité dans le cadre d'un emploi, mais à temps
réduit, pourront s'initier peu à peu au travail autonome durant
leur temps libres sans perdre la garantie d'un revenu fixe.
Tout le monde gagne à cette approche. Le travailleur a son salaire
minimum garanti; l'État, au lieu d'assumer la responsabilité
passive de verser l'assistance sociale, assume celle, active, de procurer
des emplois. L'individu peut sereinement développer son initiative
et la société profite de tout ce travail &laqno;en parallèle»
devenu légitime. C'est le travail qui crée la richesse. C'est
ce travail &laqno;en parallèle» qui tirera le pays de la stagnation
économique où il croupit depuis une génération.