J'annonce aujourd'hui ma candidature
à la Mairie de Montréal.

(94.09.09)




Je le fais sans prétention, car d'autres pourraient le faire. Sans ambition, car d'autres projets me tiennent à coeur. Je le fais parce que je constate que les électeurs sont conviés, une fois de plus, à faire un choix sans qu'aucun des candidats n'ait offert une solution à nos problèmes ou l'embryon d'une idée nouvelle. Parce qu'il se fait tard et que je n'ai entendu à ce jour que des généralités, des redondances, des voeux pieux et des lieux communs.

J'entends parler en amateurs, avec une légèreté qui confine au mépris, de ces questions clefs que sont le chômage et l'insertion de Montréal dans la structure des marchés internationaux. Je n'entends personne, à ce jour, proposer une solution sérieuse à la violence, à l'exclusion, au déclin de l'activité économique, au fardeau fiscal intolérable, ni à la crise d'identité de Montréal.

J'annonce ma candidature parce que je crois qu'il est indispensable d'offrir à la population un espoir de changement, une direction, l'esquisse d'un projet de société et quelques initiatives cohérentes. Parce qu'il faut que la population ait une alternative à une approche politique désuète qui n'offre rien, n'explique rien, ne propose rien... si ce n'est un choix entre bonnet blanc et blanc bonnet qui est une parodie de démocratie. Je propose donc un programme.

Ma candidature obéira à trois règles strictes.

1. Je ne dirige pas un parti; je crois que la notion même de parti au palier municipal est malsaine. Le Maire de Montréal doit proposer au Conseil municipal des projets et des alternatives qui répondent aux voeux de la population; les conseillers doivent en décider démocratiquement, en votant sans allégeance et chacun selon sa conscience. Je n'appuie donc personne aux postes de conseillers et je n'accepterai l'allégeance inconditionnelle de personne: je souhaite que les meilleurs gagnent et j'oublierai vite jusqu'au nom de leur parti

2. Je n'entends pas faire campagne en attaquant la crédibilité de mes adversaires - de laquelle la population pourra juger au vu de leurs réalisations et de leurs promesses. Je propose un changement: un avenir différent pour Montréal. C'est cet avenir différent que je demande à la population d'accepter ou de rejeter et c'est de ça que je discuterai.

3. Je ne veux pas m'acheter une charge. Je n'affecterai donc à cette campagne que mon temps. Je ne me permettrai aucune autre publicité que celle que m'accorderont gratuitement les médias dans l'exercice de leur devoir d'informer, je n'accepterai aucune aide financière de qui que ce soit et je ne me prévaudrai pas du remboursement des dépenses que la loi accorde aux candidats.

Cette troisième règle est lourde d'un message. Car si les idées que je propose sont acceptées ou rejetées à leur mérite, on aura vu la démocratie en action. Mais si toute discussion au niveau des idées est évitée, occultée par la promotion de slogans vides et la diffusion d'images publicitaires cadrées aux grands frais des contribuables, il faudra se poser des questions.

Il faudra se demander si une élection peut encore être un choix libre, démocratique, entre des idées qui s'affrontent, ou s'il ne agit plus que d'une gesticulation entre guignols, à 300 000 dollars pièce, mise en scène périodiquement pour l'amusement des badauds.



Pierre JC Allard


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