Nous avons à Montréal un travailleur sur quatre qui ne travaille pas. Une personne sur trois y vit au seuil de la pauvreté. La violence est dans la rue, dans les écoles, partout. 50% des jeunes ne terminent pas leurs études secondaires. Plus de la moitié des Montréalais n'ont pas accès à la propriété. Le revenu moyen des Montréalais stagne depuis 20 ans. Notre dette par tête est 20 fois celle du Brésil. La gratuité des programmes sociaux est compromise. Aujourd'hui, nos aînés ont moins de sécurité, nos jeunes moins d'espoir, et la majorité des Montréalais moins de bien-être qu'il y a une génération.
Qui a une solution ? Où est le projet de société qu'on nous propose ? Qui a le remède à offrir, ne serait ce qu'à un seul des problèmes auxquels nous sommes confrontés? Pour contrer la menace d'une élection qui risque d'opposer, encore une fois, des «hommes providentiels» qui n'ont que des promesses vagues à offrir, je soumets ici un programme à trois volets dont j'invite la population à juger selon son seul mérite.
Je propose à Montréal d'affirmer son identité.Montréal n'est ni Chicoutimi ni Winnipeg. Montréal est une métropole et une porte ouverte sur le monde. Montréal est une ville multiculturelle à vocation internationale. Différente de toute autre ville québécoise et canadienne. Il faut affirmer cette spécificité montréalaise comme une dignité. Il faut ramener Montréal à sa vraie dimension et obtenir pour Montréal un statut qui corresponde à sa véritable identité.
Montréal doit vouloir un projet.Montréal doit accepter le changement en profondeur que l'histoire et l'économie lui proposent. Ce changement, il faut en baliser la voie de diverses initiatives constructives et mobilisatrices dont l'ensemble constitue un PROJET cohérent de transformation économique et sociale. Montréal est une ville victime, dont il faut chasser la violence; une ville appauvrie, sans travail, dans laquelle doit renaître la solidarité et à laquelle il faut donner une nouvelle vocation économique en créant des emplois dans les secteurs d'avenir. Montréal est une ville qui doit innover dans les secteurs du transport urbain, de l'habitat, de la gestion, de la culture et des loisirs pour être le modèle d'une meilleure qualité de vie pour tous. Sans exclusions.
Montréal doit avoir les moyens de son projet.Montréal doit maintenir un dialogue constant avec sa population, car seul un consensus large permettra de mener à terme les changements qui sont nécessaires à son développement. Montréal doit mettre à profit ce consensus pour obtenir une nouvelle répartition des revenus fiscaux. Une nouvelle répartition des revenus qui corresponde aux responsabilités accrues que la conception moderne de l'État impose désormais de confier aux grandes villes. Les villes, qui sont les véritables pôles du dynamisme et de l'appartenance.
Affirmer l'identité de Montréal, s'unir pour un PROJET et obtenir les outils pour le faire. Sur ces trois thèmes dont le dénominateur commun est une volonté de changement, je propose un programme en dix-huit (18) idées-maîtresses. Des idées que j'exprime ici simplement, mais qui tiennent compte de la réalité économique, des exigences sociales, des techniques disponibles et de l'équilibre des forces en présence. Ce sont des idées «évolutionnaires», qui ne mènent pas à la violence, mais à une mutation paisible.
Ce sont des idées qui transcendent les frontières artificielles, cependant; si la population en souhaite la réalisation, les frontières céderont et ce que veulent les Montréalais sera fait. Surtout, ces idées ne sont ni à moi ni à personne. Elles ne sont, ni ne seront jamais, la propriété d'un Parti. Elles sont à tous les Montréalais, et j'invite quiconque veut qu'elles se réalisent à se les approprier, à les promouvoir et à lutter pour leur réalisation. Avec ou sans moi.
Pierre JC Allard