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    Chapitre 4 : Une longue nuit


    Le silence était effrayant. Et l’obscurité n’arrangeait rien à l’atmosphère qui régnait dans le parc.
    Miki leva la tête vers le ciel essayant de se repérer, mais dans cette nuit sans lune, même les étoiles s’étaient réfugiées derrière les nuages. Elle était dans une partie du parc qui n’était pas éclairé. Peu de personnes venaient ici, même de jour.
    Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas couru ainsi seule dans la nuit. La dernière fois remontait à une autre vie, un autre pays, quand elle fuyait les hommes et leur folie pour survivre.
    Mais le temps avait passé et aujourd'hui, elle courrait dans le noir à la recherche de deux êtres qui l'avaient aidé à retrouver l'amour de sa vie, ainsi qu'à vivre normalement.
    Soudain, son attention fut attirée par une lumière éblouissante.
    Par réflexe, Miki se jeta sur le côté, mais arrêta rapidement son geste : il n'y avait eu aucune détonation. Ce n'était donc pas une bombe. Qu'est ce que cela pouvait bien être? D'ailleurs, ce qu'elle avait ne ressemblait en rien à ce qu'elle avait connu.
    Elle se releva et courut vers l'endroit d'où avait jailli cette lumière, en faisant taire son esprit qui lui recommandait plus de prudence.
    La lune fit son apparition, comme si elle avait attendu ce signal pour écarter les nuages et éclairer d’une lumière blafarde la petite clairière où étaient étendus deux corps.
    Le cœur battant à tout rompre, Miki s’approcha de Ryo. Il gisait sur le dos. Sa respiration était régulière. Rassuré sur son sort, elle se tourna vers Kaori.
    La jeune femme semblait dormir. Une petite plaie sur son front saignait doucement. Elle avait dû se cogner à une branche pendant sa course. Miki sortit un mouchoir de sa poche pour essuyer le sang.
    C’est alors qu’elle sentit une main qui se promenait dans le bas de son dos, descendant toujours plus bas.
    Se doutant de l’identité du propriétaire, elle se retourna, prête à se défendre. Mais quelle ne fut pas sa surprise en voyant Ryo toujours immobile à l’endroit où elle l’avait laissé. C’est alors qu’elle constata que cette main n’était autre que celle de Kaori.
    ‘Aaaah… cela me fait toujours du bien d’avoir une jolie femme à mes côtés quand j’ouvre les yeux.
    -… Kaori ?….’ Miki n’en croyait pas ses orreilles. Son amie était assise devant elle et la regardait avec des yeux avides.
    ‘Nous sommes seuls à présent… Ce balourd d’Umi est loin et…’ Kaori se tut, comme surprise. ‘Eh ? Qu’est-ce qui se passe ? ? ? C’est pas ma voix…’.
    Miki vit la jeune femme porter ses mains à sa gorge, puis à son visage, puis elle tâta sa poitrine, puis ses hanches…
    ‘Mais… mais… c’est le corps de Kaori ! ! !’ Et elle s’évanouit !

    Umibozu sortit de la chambre en titubant et se dirigea vers le jardin, suivit de Miki.
    Il s’arrêta, prit une grande bouffée d’air et… éclata d’un rire tonitruant.
    Il avait eu du mal à comprendre, mais cela avait vraiment l’air VRAI ! ! !
    Il s’était attendu à tout, sauf à ça ! ! !
    Lorsque Miki l’avait appelé lui demandant de se dépêcher, il avait été intrigué par sa voix qui sonnait préoccupée au téléphone, mais elle avait refusé de lui donner plus de détails. Il s’était précipité au parc avec Mick sur les talons et tous deux avaient été stupéfaits de trouver Ryo étendu là sans connaissance. A ses côtés était agenouillée une Kaori aux prises avec une migraine intense et que Miki essayait de réconforter.
    Mick et Umibozu les avaient transportés vers la Jeep et le géant avait conduit vers la demeure du professeur sans faire attention au code de la route. Durant tout le trajet, il s’était posé mille questions, mais une en particulier lui avait titillé l’esprit : qui avait bien pu mettre Ryo dans cet état ? Il était le seul à pouvoir battre le meilleur tireur du Japon, voire même du monde entier. Et quand bien même un adversaire serait apparu, il en aurait été averti très rapidement par son réseau… Mick n’avait pas cessé de questionner Kaori, mais celle-ci semblait être préoccupée par autre chose et n’avait arrêté de se palper, de se pincer, mais aussi de pincer Ryo. Cette attitude les avait tous surpris. Et inquiétés. Miki avait vainement tenté de ramener son amie à la réalité et l’avait empêché, in extremis, de se déshabiller, ce qui eut pour effet de la plonger dans une torpeur dont nul ne put l’en tirer.

    Ils furent examinés par le professeur dès leur arrivée chez lui mais le vieil homme et son assistante ne découvrirent rien d’anormal. Ryo semblait plongé dans un sommeil profond et réparateur. L’état de Kaori était plus préoccupant : depuis son arrivée, elle était restée assise sur un tabouret à côté du lit sur lequel reposait Ryo, avec un air abattu, insensible à ce qui se passait autour d’elle. État dont le vieux lubrique essaya d’en tirer parti : il décida d’inspecter de trèèèèès près les rondeurs dont la nature avait doté la jeune femme afin de vérifier les dires de Ryo qui affirmait haut et fort que son assistante n’avait rien d’une femme.
    La réaction ne se fit pas attendre. Cependant, aucune massue n’apparut.
    Bien au contraire.
    Pour se dégager de ce parasite qui se collait à elle, elle l’attrapa par le col et le souleva sans peine en le secouant et lui hurlant bien fort dans les oreilles, le projeta à l’autre bout de la pièce. Mais heureusement, le vieil homme fut rattrapé par Umibozu avant qu’il n’aille s’aplatir contre le mur. La force qu’elle avait utilisée avait surpris tous les témoins de la scène. Tout ce tapage eut pour effet de réveiller Ryo. Celui-ci se leva en se tenant la tête et allait parler quand il aperçut Kaori…

    Umibozu essaya de se rappeler la suite des évènements. Il y eut une dispute ou plusieurs, à moins que ce ne soit la même qui ait duré tout ce temps, des évanouissements, des arrachages de cheveux... A vrai dire, les propos et le comportement des deux partenaires étaient tout ce qu’il y avait d’incompréhensible pour eux… jusqu’à ce qu’ils comprennent…
    Cela allait à l’encontre de toute logique. Les revues scientifiques n’en avaient jamais fait mention. Même le professeur était resté stupéfait devant l’évidence qui s’étalait devant ses yeux.
    Ryo était… Kaori… et… Kaori était… Ryo.
    Ou… quelque chose de ce genre…
    Il fallut l’intervention de tout le monde pour arriver à comprendre ce qui s’était passé. Ils avaient séparé les deux protagonistes et les avaient maintenus immobiles pendant que Miki se chargeait de les hypnotiser.
    En effet, l’hypnose s’était avérée efficace, non seulement pour les calmer, mais aussi pour comprendre que l’esprit de Kaori avait migré dans le corps de Ryo alors que celui de Ryo se trouvait maintenant dans le corps de la jeune femme.
    Cette découverte les avait littéralement cloués au sol. Seule Miki semblait ne pas être trop surprise. Elle avait toujours été intéressée par tout ce qui concernait le surnaturel…
    Umibozu fit son possible pour retrouver son calme. Il essaya de chasser une fois encore de son esprit l’image de l’étalon de Shinjuku dans le corps d’une femme superbe…
    Il se retourna pour regarder sa femme : elle aussi avait du mal à se maîtriser. Ils se regardèrent un petit moment avant d’éclater de rire en cœur.

    Mick était atterré ! Il avait du mal à accepter que sa jolie Kaori soit maintenant un homme. Il avait été expulsé de la chambre par un Ryo (à moins que ce ne soit Kaori ?) qui ne supportait plus ses pitreries. C’était d’ailleurs ce qu’il avait attendu impatiemment : sortir de la pièce de peur que ses sentiments pour Kaori ne soient trop visibles.
    Il avait officiellement choisi la jeune scientifique, et même s’il l’aimait, Kaori tenait toujours une place importante dans son cœur. Jusqu’à présent, il s’était contenté de sa présence, de humer le parfum qu’elle laissait derrière elle…
    Et comment allait-il faire maintenant ?
    Il était clair que seul l’esprit primait dans cette situation. Cependant, il se voyait mal caresser du regard un homme même s’il savait que l’esprit qui habitait ce corps était celui de la femme qu’il chérissait.
    Et son corps… superbe… appartenait maintenant à un obsédé…
    Il avait le sentiment de l’avoir définitivement perdue…

    Le vieux professeur reposa sa tasse de thé fumante. Il lui avait cru avoir tout vu au cours de sa vie. Mais là… !
    Il avait aimé l’histoire de la princesse transformée en cygne par la vilaine sorcière, mais il se doutait bien que l’histoire de la jolie Kaori transformée en étalon de Shinjuku n’aurait pas le même succès.
    Il fallait toujours que Ryo lui ramène des problèmes. Généralement, cela ne le gênait pas. Ryo et les autres se débrouillaient toujours pour mettre un peu de piquant dans ses vieux jours.
    Mais il n’allait pas se plaindre ! Non seulement Ryo avait animé sa soirée avec ses amis, mais toutes ces femmes ! Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu une aussi agréable compagnie. Qu’est ce qu’il n’aurait pas donné pour profiter de leur présence. Il y avait eu Kasué, Miki, Kaori, Kasumi, Reika et, cerise sur le gâteau, la belle Saeko.
    Aaaaahhhh !!!! Saeko et ses jambes… Rien qu’en y pensant….
    Mais toutes les femmes étaient toujours très polies et distantes avec lui. La société voulait qu’il soit traité en vieil homme respectable. Mais il trouvait que les mots ‘vieil’ et ‘respectable’ étaient de trop.
    Le vieil homme poussa un soupir. Ses pensées revinrent vers la jolie inspectrice. Depuis combien de temps n’était-elle pas venue ? Elle avait beaucoup changé : ses yeux étaient plus beaux, plus tristes. Il est vrai qu’il s’était passé bien des choses depuis leur dernière rencontre. Bien qu’elle ne le montrât pas, la disparition de Makimura l’avait beaucoup affecté…
    La mort. Compagne de tous ceux qui vivaient dans ce milieu.
    Il était devenu médecin pour sauver des vies, repousser la souffrance. C’était ce même idéal qui l’avait poussé des années auparavant à abandonner une carrière classique dans un hôpital japonais et à partir vers des contrées hostiles où la guerre et la misère régnaient en maîtres. Il avait cru pouvoir être à la hauteur du désespoir de ces hommes, femmes et enfants, mais au lieu de cela, il avait dû faire face à sa propre peur et à sa propre révolte. Un médecin n’est qu’un homme et ne reçoit pas de traitement de faveur, surtout en période de guerre.
    Combien de fois avait-il pensé s’enfuir et retrouvé une vie ‘normale’ ? Seul l’espoir qu’avaient toutes ces personnes en lui l’avait retenu. Même son idéal s’était envolé face à la cruauté des hommes. Toute cette période était floue. Aucun visage ne se détachait des autres. Tous portaient le même masque de souffrance.
    Et puis un matin, tout avait changé.
    Il n’oublierait jamais ce matin-là. Il avait trouvé un homme à demi-inconscient. Ce qui l’avait frappé au premier abord, c’était les blessures profondes qu’il portait et surtout le tremblement convulsif qui l’agitait. Il avait fait son devoir : il l’avait soigné et veillé. Il avait surmonté sa répugnance des combattants. Il n’en avait jamais soigné. Seule la population civile venait le voir, les soldats ayant leurs propres médecins.
    Il s’était rapidement rendu compte que l’homme dont il tenait la vie dans ses mains avait à lui tout seul décimé tout un régiment et pour cela il était recherché. Il lui aurait suffit de prononcer un seul mot et cet homme aurait été condamné. Mais il s’était pris de pitié pour cet homme si jeune et qui semblait n’avoir rien connu d’autre que la guerre. Il l’avait aidé à se débarrasser du poison qui le rongeait et qui, en même temps, semblait le maintenir en vie. Jour après jour, mois après mois, il lui avait réappris à vivre. Mais ce jeune homme n’avait, à cette époque, que de la haine pour celui qui l’avait trahi. Et un jour, il avait disparu du dispensaire pour étancher sa soif de vengeance.
    Pendant des années, il ne l’avait pas revu. La guerre s’était finalement terminée. Il était resté pour aider les gens à reconstruire leur pays et leur vie. Puis il s’en était vers d’autres lieux où il pouvait être d’une quelconque utilité. Le thé s’était refroidi. La demeure était silencieuse désormais. Le somnifère faisait son œuvre.
    Quand il l’avait retrouvé, le jeune combattant froid et solitaire recherchait son humanité. Il l’avait vu se transformer, acceptant, parfois difficilement, d’ouvrir son cœur aux malheurs, mais aussi à l’amitié des autres.
    Petit à petit, il était redevenu un homme.
    Et tout cela pour finalement devenir une femme !
    Le vieux docteur trouvait que Ryo avait décidément une vie hors du commun et fort intéressante. Il aurait fait n’importe quoi pour connaître un corps aussi beau que celui de Kaori d’aussi près. Mais il se demandait si Ryo était du même avis.


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