Discussions de vol libre au Québec

1 juin 1997 au 20 août 2000

Archivées par le Front de Libération aérienne du Québec


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Date: 18 décembre 1997

De: DucK KcuD (110)

Sujet: Memorabilia 97 (3)

À mon tour, puisque vous insistez..., de compter mon plus gros vol de

l'année.Cela s'est passé à la caisse populaire où je venais de virer 1300

dollars. Je venais de franchir le seuil quand un doute me fait virer talon.

Je refais la file et demande à la jeune caissière un relevé écrit. C'est

bien cela ! Le virement n'est que de 300 dollars et il en manque mille.

Quel vol !

Excusez. J'avais dit compter alors qu'il fallait plutôt conter mon plus

gros vol. En révisant mon carnet, je ne trouve, cette année, à peu près que

des glissades ou " sleds " ou comme j'ai appris d'un français des plombs. Y

sont-i " heavy " sans le savoir. Oui, bien des satisfaisantes et mêmes

impeccables glissades de précision et quelques plombs où les copains, eux,

se tapent le yoyo de l'altitude. L'insoutenable pesanteur de l'être de ces

occasions me fait un rictus jaune à mes lèvres asséchées. Mais je remercie

le ciel quand même et le supplie à genoux d'exaucer au moins mon

intarissable soif d'Érabière.

Il m'a exaucé bien plus parfois. Parlons de ces séquences de vols

quotidiens au Mont-St-Pierre, Gaspésie, où, dans un des plus beaux endroits

de la planète, l'acclimatation grandissait jour après jour, me préparant au

grand vol hebdomadaire qu'il faut saisir prestement quand la fenêtre dorée

s'ouvre. Un bon galop sur la meringue de ciment

et on s'échappe de la falaise, passe

par-dessus les flots agités de moutons blancs broutant dans la grande baie.

On colle au plafond du firmament ébahi pendant trois, quatre heures. La

circulation est alors cool car le terrain de jeu est devenu gigantesque.

L'agacement des poids plumes qui n'en finissent pas de grimper plus haut

cède quand je finis par prendre l'escalier magique entre le quai et le

prédateur. Je me retrouve à 3800'. C'est qu'avec le temps les plumes ont

atterri. Il reste Sébastien qui fait des sparages plus bas. Il est

probablement à la poursuite d'un " glory " à moins qu'il soit comme John

Heiney et qu'il ait de la difficulté de garder son aile à l'endroit.

Je surveille l'ombre qui a gagné le champ d'atterrissage. Car, tant que

cette zone est au soleil, la turbulence peut y être extrême; à preuve,

quelques deltas que j'aperçois en périphérie. Je vais pouvoir rentrer avec

plus de sécurité. Un autre grand tour au large. D'un côté et de l'autre, la

côte immense se détache à la sortie de la baie. Je crois bien que c'est la

ville de Québec que je distingue et St-Malo de l'autre côté. J'exagère un

peu mais ce n'est rien à côté de ce que je ressens en me rapprochant du

cap. Ça varge solide et il faut que je me sauve de la paroi en surchauffe.

Un combat continuel " full adrénaline " pour mille pieds. Ça cogne. Ça

tabasse. Vers 300', ça cesse par enchantement. J'approche impeccablement et

me pose en douce. Je suis lavé, lessivé, essoré, les muscles plombés mais

l'esprit super alerte. J'ai tout eu, je suis repu. Après la tension

maximum, le relax maximum. Après un vol comme cela, je manque un peu de

pesanteur dans mes pas. Même aujourd'hui, mes plombs sont plus légers.

La boite de chocolats blancs lettrés à gauche de votre souris pourrait

servir à conter votre plus beau vol de l'année ... qui s'achève. Un petit

effort collectif pourrait fournir une intéressante collection de récits de

vol. Mais cela ne se fera pas qu'à quelques uns. Une participation plus

massive est souhaitable. Ce n'est pas si difficile à utiliser un clavier.

En attendant la suite du volcanique Marco, on patiente aussi des cois

Listés qui en ont sûrement des bonnes à raconter.


Date: 18 décembre 1997

De: Patrick Golliot (24)

Sujet: Le plus beau vol de lannée ...

Si ce n'est le plus beau vol de l'année, c'est le plus étonnant de ma=

vie.

Lisez bien les lignes qui suivent et vous allez vous en rendre compte.

Il y a à peine deux jours que, me levant comme à l'habitude de très=

bonne

heure, c'est-à-dire vers 6h00 du matin à moins qu'il ne f=FBt que midi,=

je me

mis à identifier des malaises d=FB au sevrage hivernal. N'ayant pas de

volonté afin de résister à cette acoutumance du vol libre et me=

rappelant

des vols hivernaux de ma vie d'oisillon, je me suis fâché en me=

regardant

dans le mirroir de l'étang gelée en ne trouvant pas une seule plume=

grise.

Je ne suis pas si vieux que cela, me suis-je dis !

Alors, je prends un bon repas de calories lentes, (pasta pardi !), je

m'habille comme un québecois sait faire lorsqu'il s'agit de se protéger=

du

froid, et j'appelle un ami parce qu'il possède la motoneige qui m'amène=

où vous trippez l'été; sur la rampe de béton du décollage=

Nord-Ouest de

Mont-Saint-Pierre. Devinez quelles sont les conditions, Soleil qui chauffe

la tête, de petits nuages timides qui n'osent même pas s'approcher de la

vallée, et surtout 20 Km/heure de vent venant caresser la falaise de=

pleine

face. Je ne vous raconte pas le montage sur la montag(n)e, trop long et

trop froid sans les gants, de toute façon inintéressant pour les oiseaux=

que

vous êtes.

Un décollage parfait, suivit d'une ascension continue jusqu'à environ=

4000

pieds, comme dans du beurre. Le vent sur mon visage faisait couler des

larmes de joie, le décor féérique de notre vallée l'hiver est tout

simplement époustouflant, l'absence de turbulence est peut-être le plus

étonnant en tout les cas elle compense pour la perte d'énergie dù à=

la

température.

Cela faisait peut-être une heure ou deux que je volais, lorsque un petit

bruit attira tout d'abord mon attention, puis finit par m'inquiéter. Un

bruit répétitif, cyclique même, comme une roue de vélo mal alignée=

.

Ce bruit parasite devenait de plus en plus fort et aig=FC, et je commençai=

s à

me rendre compte que l'origine n'était ni moi ni mon aile, et cela me

soulageais de cette inquiétude que vous avez déjà expérimenté=

peut-être.

Regardant, alors, sur 360 degré autour de moi, je cherchais, j'examinais,=

je

scrutais, j'analysais chaque détail du cosmos essayant d'y trouver une

anomalie, rien, mais absolument rien ne pouvait expliquer cette situation

étrange.

Mais voilà que surgissait, venant de nul part, sauf peut-être, d'au=

dessus

de ma tête donc de mon aile, ce qui expliquerait le mystère; Le Père=

Noël.

Il était tiré par des Caribous du Mont-Jacques Cartier qui râlaient et

avaient l'air de vouloir se syndiquer. Il s'est alors passé une chose

étrange; Le père Noël a essayé de me voler mon Deltaplane et de me=

laisser

son équipage pour rentrer chez moi. Heureusement, après quelques heures=

de

vaines batailles avec moi il abandonna la luute non sans avoir perdu

quelques poils de sa barbe qui n'est pas si blanche que cela, et il me lan=

ça

sans se retourner :

"Joyeux Noël et Bonne et heureuse année à tout les pilotes de vol=

libre du

Québec et d'ailleurs."

Oh, mon dieu, il est 2h00 de l'après midi et je viens de faire un drôle=

de

rêve, n'est-ce-pas...?

Je souhaite à tous de joyeuses fêtes de fin d'année et les plus beaux=

vols

durant l'année 1998.

Je vous envoie de grosses bises à tous, profitez en, c'est la seule fois=

de

l'année que je me permet de le faire...

Patrick Golliot

56, rue Louis Ouellet

Mont-Saint-Pierre, Québec

G0E 1V0

E-mail : carefour@quebectel.com

Internet : www.carrefouraventure.com

Téléphone: 418-797-5033


Date: 18 décembre 1997

De: Alain LaRochelle (6)

Sujet: Mon plus beau vol de lannée

Vous allez rire, mais moi pas. Mon vol beau vol de l'année,=

j'm'en

souviens même pas tellement ça fait longtemps que j'ai volé. Le=

sevrage

hivernal, j'connais même pas ça: j'ai volé 4 fois cette année... =

Dont une

fois accroché sous un delta, pour un saut de paramécie (ça, c'est pas=

mal

plus petit qu'une puce...) Merci encore, Marco. J'espère qu'on poura se

reprendre...

Mon premier vol: quelque part en février. Personne au Morne sinon

un chum de Montréal venu avec moi et plus tard, le "Duck" qui promène=

son

char brun, pis ses cassettes de ZZ Top. C'a l'air venteux, mais coudonc,

quand on veut que ca tienne... Faqu'on vient à boutte de décoller pis=

c'est

bon. Aie, quand ça fait 2,3 mois que t'as pas volé, j'vas te dire que=

tu

viens les larmes aux yeux tellement t'es heureux d'être là, accroché=

sur ta

balançoire dirigeable. Pis c'est bon, pis c'est bon. Ah, ça dure pas=

très

longtemps, une tite demi-heure peut-être, mais ça vaut la peine. =

J'aurais

pu fort bien me contenter de ces instants de jouissance. J'aurais du.

Voilà qu'intervient le drame de notre société... le "Encore siouplait

Maman...", j'ai nommée: la sur-CONSOMMATION... le PLUS...

Faque je décide de remonter pour un p'tit dernier. En fin de

journée... t'sé quand le soleil se couche. C'est donc beau han???

Tellement beau que quand j'ai fini de regarder, il fait plus clair ben ben.

Mais là, chus en haut... Faque je décolle. Mais ça vire tu-seul vers=

la

gauche, pis ça arrête pas de virer, même si je viens d'arracher la=

poignée

de frein de droite. Faque la journée finit, le parapente écartelé à=

la

grandeur entre 2 sapins d'à peu près 40 pieds de haut, pis moi suspendu

dans ma sellette, entre les deux à une couple de pieds du sol.

Hé le Duck, te souviens-tu de ma face ce soir-là ???

Quand on est venu chercher le parapente le lendemain, avec un de mes

chums, tailleur d'arbres de son état, on a pu constater que ma chère=

petite

Colibri, de Saint-Fulgence, avait rendu l'âme. Dieu ait son âme, elle

m'avait donné environ 280 vols pour une soixantaine d'heures de pures

jouissances aériennes.

Depuis ce temps, je n'ai volé que quelques fois, avec les ailes de

bons chums. D'ailleurs, une petite Nova (Phoënix, de son prénom) m'a=

fait

de l'oeil cet été et on s'est revu. Puis il y aussi cette Gemini qui=

vit

avec Marco...

Aie les gars de delta??? Savez-vous ça qu'on peut voler l'hiver en

parapente? Pis ça adonne juste ben avec un cultivateur qui peut pas voler

l'été pour cause "trop occupé, chus dans les foins...". Faque si du=

monde

m'appelle pour aller voler cet hiver, mettons au Morne ou au Mont Orignal,

j'vas être le gars le plus heureux de la terre, pis le printemps prochain,

si le concierge n'a pas tiré la plug (aie Louis, c'mon) , je vous=

raconterai

mon plus beau vol de l'hiver, pis j'vous parlerai du sevrage estival...

Next...

MecSlède

P.S.: Mon plus beau vol de l'année. Fin octobre: Je dois $200 à ma=

chum,

pis là, j'ai l'argent pour la rembourser. J'arrive pour y donner. Elle=

me

dit: "J'en ai pas besoin tu-suite, paye donc ton permis de conduire à la

place." Moi, je pense en moi: "Fuck le permis de conduire, je donne un

accompte pour la p'tite Nova à la place..."

Pis c'est ça que j'ai fait...

Aie j'ai du fun à vous lire, tous, lâchez pas. Mais môdit qu'c'est=

long

écrire de quoi au clavier. Ca coule moins que l'oral, me semble.

Tant qu'à y être: Message pour Patrick Golliot. Y'a-tu des terres à=

vendre

près de Mont-Saint-Pierre? Moi pis mes chèvres, on pourrait être=

tenté...


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