TEMPS DE CHARGEMENT
LONG,
MAIS CA VAUT LE COUP
!!
15
ANS DE BONHEUR A L'ECHO
par
un lèche-botte patenté
p
C'était
en 83 ou 84, avec l'inconscience de la jeunesse, que je poussais la porte
de Albin Michel pour proposer à un rédacteur en chef musclé,
mais au demeurant très sympathique aussi, une BD humoristique et
érotique, illustrée par le talentueux SIDOBRE Jean alias
G.LEVIS, qui avait pour ambition (la BD) de parodier la presse "rose" et
sentimentale dans laquelle le célèbre dessinateur s'était
illustré dans les années 50 à travers cette presse
dite "du coeur" CONFIDENCES et NOUS DEUX publiée par le rital de
génie Cino Del Duca, qu'il s'agissait de détourner plus ou
moins subtilement, grace à un travail de compilation que j'avais
entrepris à la Bibliothèque Nationale (à Versailles)
dépositrice de toute cette abondante presse qui me ravissait pour
des motifs fortement inavouables liés pour une bonne partie aux
lectures nocturnes d'une petite bonne normande de 17 ans qui me permettait
(à 6 ou 7 ans) de partager son lit pour écouter les récits
sentimentaux et exotiques inventés par les auteurs de Monsieur Del
Duca enfievrant mon imagination et mes nuits déjà solitaires,
donc pour faire court, le rédacteur en chef musclé et sympathique
nous encouragea à avancer dans notre travail que le journal trouva
à son gout, l'Echo n'étant plus alors dans les mains masquées
du concombre MANDRIKA, et ayant viré, après quelques reprises
peu rentables, à une matinée de ACTUEL pour les reportages
chocs et de PILOTE pour les BD adultes, ce qui était, à l'époque,
un concept novateur et rémunérateur, garantissant, de ce
fait, aux heureux auteurs et dessinateurs des revenus honorables les motivant
ainsi à donner le meilleur d'eux-mêmes, et comme il faut bien
en venir au vif du sujet, et parler du ludion à lunettes qui, à
cette époque bénie, avait en charge la fabrication technique
de nos beaux ouvrages, je décide unilatéralement de mettre
fin à cette phrase interminable et d'y mettre un point (d'honneur)
à l'arréter pour le bien-être du courageux internaute
qui s'est accroché à son écran jusqu'à ce fameux
point que voici : .
Pour
en revenir au ludion à lunettes, notre premier contact se fit sur
la difficulté d'imprimer les lavis de LEVIS pour obtenir un rendu
fidèle. Ce garçon, jeune et sérieux, nous fit une
forte impression à LEVIS et moi-même, par son professionalisme
et son exigence technique qui rejoignaient nos soucis artistiques. Il faut
reconnaitre, qu'après avoir beaucoup ramé, pour sortir des
noirs noirs et des blancs blancs, sans négliger toutes les nuances
de gris, le vigilant garçon emportait tous nos suffrages. Sans cet
obscur tacheron, le travail de l'artiste n'aurait pu être admiré
par les lecteurs. D'ailleurs, le ludion ne resta pas longtemps obscur,
puisque qu'aujourd'hui il prèside aux destinées de la revue
(reprise par Fillipacchi) et aux albums BD de ALBIN MICHEL, comme également
à quelques coups d'édition remarqués, sous le patronyme
de Hervé DESINGE.
L'Echo
donc publia " LES PERLES DE L'AMOUR" devenu un des best-seller de la BD
adulte, et dont vous pouvez admirer, grace à une autorisation spéciale,
quelques pages sur ce site.
Comme
chacun sait, cette BD fut admirée par une presse dithyrambique,
et inaugura une longue collaboration avec l'Echo et Albin, suivie d'une
amitié indéfectible avec Hervé DESINGE, hors du temps
et de l'espace, malgré nos fluctuations sentimentales parfois aussi
bêtes que celles de cette presse du coeur sur laquelle nous avions
ironisé un peu hativement. Donc, l'Echo me permit d'effectuer quelques
reportages amusants, notamment avec le photographe Jean BER d'inaugurer
la série des exhibitions amoureuses devant les momuments parisiens,
et dans les lieux publics. Nos modèles avaient notamment fait l'amour
dans le métro et place du Trocadéro dominée par cette
tour de M. EIFFEL si phalliquement dressée.
Et
puis quand Filippacchi décida de créer l'Echo-Hebdo, je pus
continuer quelques facéties notamment en assurant la rubrique astro-sexe
qui me permit de jouer avec les mots à double-sens. Je me souviens
des comités de rédaction très agités entre
le secret patron, en lunettes noires, et un rédacteur en chef allumé
(il y en eu deux dans cette courte aventure). Le second fit une belle carrière
à la télé, malgré qu'il m'envoya au Musée
Grevin diriger la mise en scène de photos compromettantes
avec les représentations cireuses qui se faisaient astiquer à
fond par de voluptueuses créatures. Même de Gaulle y passa.
J'aimerai bien savoir ce que ces photos improbables - et impubliables -
sont devenues !
Hervé
DESINGE prit le sort du journal en mains. Filipacchi jeta le gant de l'Hebdo
après qu'il fut menacé par la famille princière de
procès et pire d'avoir MATCH triquart sur le Rocher de Monaco, pour
avoir publié une série d'articles intitulés MONACO-CUL,
MONACO-FRIC ! Il prétendit que ces articles avaient été
écrits sans son conscentement, ce qui, je peux l'affirmer, n'était
pas vraiment la vérité.
Quand
nous sommes revenus avec LEVIS pour proposer DODO, Hervé était
déjà décisionnaire, si je me souviens bien.
DODO
était au départ un scénario de film et puis un film
"DODO, PETITE FILLE AU BORDEL", qui devint sous les doigts divins de G.
(tous) LEVIS, une histoire plus luxueuse qu'un film à grand budget.
Quand SIDOBRE nous quitta un premier avril, Hervé décida
de faire dessiner la suite par un atelier italien qui tenta de retrouver
la grâce, sans y parvenir, donnant UNE PETITE PENSIONNAIRE fade de
dessins mais forte en rècit. Cette fois, le scénariste ne
pouvait pas dire qu'il avait été écrasé par
le talent du dessinateur !
Un
jour, je commis la folie de vouloir écrire une BD "sérieuse".
Fasciné par MALRAUX, jeune tout fou, condamné à rester
au vietnam pour foutre la merde, suite à une sombre affaire de vols
de statues, avec MARCELINO TRUONG, on décida de raconter, de façon
romancée, comment le dingue provoqua la première rebellion
vietnamienne. MARCELINO est un illustrateur de grande qualité, qu'il
n'était pas commode de restreintre dans le cadre d'un récit
structuré. Faire du Johan et Pirlouit avec un LOUSTAL était
une gageure impossible. Ca donne LE DRAGON DE BAMBOU qui s'est vendu à
3.000 ex. avec des coquilles croquignolettes. Enfin, on ne réussit
pas à tous les coups (de gueule !). Encore une fois Hervé
fut un vrai gentleman, et comme Alain SIRITZKY avec SEX ET PERESTROIKA,
il ne me reprocha jamais cet échec. Qui d'ailleurs était
très honorable artistiquement parlant, comme le film en question
qui vaut beaucoup mieux que sa réputation.
Comme
le cinéma ne nourrit pas toujours son homme, j'étais bien
content de prendre commande de quelques papiers pour l'Echo sur le Cinéma
Cochon qui nourissaient les lecteurs d'anecdotes authentiques qui fourniront
la base du récit de nos frasques. Ce récit nous en parlions
souvent avec Hervé, et pour nous il était évident
qu'il serait publié par Albin. Lorsque je me retirais en 97 dans
mon île lointaine, je pris du temps à m'installer et à
faire mon trou, ce qui me permettait de me plonger dans mes souvenirs.
Le récit prit forme en une dizaine de mois, pour donner un texte
qui plairait à ALBIN. Et bien, pas du tout, le moment était
mal choisi. C'est un autre éditeur qui hérita du bébé,
un bon éditeur au demeurant quoique moins prestigieux. Le récit,
après avoir failli s'appeler " QUAND LE SEXE PARLE !" se trouva
sur tous les bons rayons des bonnes librairies sous le titre (à
mon sens) pas assez évocateur de " 70, années érotiques".
Vous pouvez en consulter quelques pages sur ce site.
Nous
pourrions continuer indéfiniment la romance d'amour de Francis Leroi
avec l'ECHO DES SAVANNES, les meilleures choses ayant une fin (provisoire),
il est temps d'en tirer quelques leçons.
La
première est, qu'en ce qui me concerne, pour la recherche
d'honorabilité je peux repasser demain.
La
seconde est que la fidèlité en amitié est toujours
récompensée.
Enfin
que le talent n'a pas de patrie (ne me demandez pas pourquoi).
Voilà.
L'histoire
n'est pas finie. D'autres projets sont en cours. Et que vive l'ECHO !
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