[ jeudi 8 août ] [ 11:53 ]

Le temps a-t-il réellement passé, dites-moi? Le temps, celui qui est censé laver les peines, assagir les amours, ternir les souvenirs, le temps a-t-il réellement passé? Entre ce matin de juillet et aujourd'hui?
Ces longues semaines, si elles ont effectivement existées, ces longues semaines n'ont pas fait leur travail, ces semaines n'ont rien fait du tout, rien de plus que faire durer l'amertume de la vision d'un amant qui s'éloigne. Je leur en veux. De qui se moquent-elles ces semaines imbéciles, à tatouer plus profondément chaque jour son nom sur les parois de mon coeur? Ces semaines qui m'attendaient le sourire aux lèvres, elles n'ont fait que me narguer du coin de l'oeil, me mettre sans cesse en face de ce que je n'ai pas, les contours de son visage dans mon horizon.
Je pourrais tromper le temps, ce temps qui témoigne de mon attente de lui. Je pourrais le tromper, ce temps, et m'en aller avant les cruelles retrouvailles. Si je retrouvais la raison, je m'en irais avant de pouvoir l'apercevoir, avant de pouvoir m'enchaîner à son bras, laisser nos routes se croiser et ne pas se retrouver. Partir vers cette autre vie sans revoir son regard, sans revoir son sourire. Si je m'en savais capable... Si je m'en sentais seulement le courage, si seulement j'étais certaine que mes nuits pouvaient prendre une autre couleur, avec le temps, avec le temps, certaine de retrouver la lumière sans lui, certaine de retrouver mon chemin toute seule dans le noir...
Je sais que je devrais me sauver m'en aller à toute vitesse ne pas me retourner continuer d'avancer ne pas le chercher des yeux ne pas le chercher du bout de mes songes ne rien attendre de nos liens construire et construire et construire ma vie sur un terrain vierge de tout amour de tout regret je devrais je devrais... Je ne dirai rien de ce que je ferai, je me connais. Je vais l'attendre malgré moi, je vais laisser couler les larmes de septembre lorsque mon départ me l'enlèvera, je me dirai que ça valait le coup, je me croirai guérie lorsqu'il sera près de moi, je me croirai plus forte, quelques minutes avant de le laisser derrière, je me croirai heureuse, alors que le bonheur de quelques instants n'est rien d'autre qu'une petite joie, je me croirai aimée, avant de penser que je ne serai plus rien dans sa vie dans un mois, et je laisserai couler les larmes de septembre, en croyant encore une fois que le temps les effacera.

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