[ jeudi 22 août ] [ 13:04 ] [ ce que je peux pas écrire ]

Le personnage que je suis à travers ces pages s'égare. Mais le personnage qui se décrit dans ces pages peux très bien ne pas dire qu'il s'égare. Il peux laisser l'histoire à la dernière entrée et faire croire une prochaine fois qu'hors de ces pages il ne se passe rien, rien de plus que ce qui y est écrit, qu'hors de ces pages elle n'existe pas.
Elle voulait conter de belles histoires. Elle voulait que le courant soit limpide, compréhensible, parce qu'il y a des lecteurs, et qu'ils méritent ses efforts de cohérence, même si parfois c'est pas facile de donner une vision plus claire d'une vie qui lui apparait si compliquée. D'une vie qui semble porter mille horizons et autant de traits de personnalité.
Elle a écrit ce qu'elle voulait quand elle le pouvait. Elle y a fait le tri, mais elle y a presque tout dit. Elle ne s'est pas relue, n'a pas essayé de savoir si les autres pouvait comprendre sa vie, elle a juste espéré que ce qu'elle disait était assez clair pour que l'on puisse dire d'un peu la connaître.
Elle a parlé de ses hommes, tant de fois, tant de fois. De qui nous parle-t-elle doit-on souvent se dire en venant ici. Elle n'a pas mis de prénom. Sur les mots tous les visages peuvent être mis, sur les mots tous les prénoms ne valent pas souvent la peine d'être écrits.
Elle s'est dispersée, mais à chaque fois sincère. Toujours sincère parce qu'elle ne saurait être autrement. Mais instable et dispersée, c'est ce qu'elle demeure, vraiment. Et elle n'attend pas qu'on la comprenne. Comment imaginer qu'elle puisse être si volage, si éparpillée aus quatre coins des amours, aux quatre coins de son coeur mis en quatre comme des compartiments qu'elle seule peux distinguer.
Alors si elle devait écrire ici ce qu'elle voulait aujourd'hui, elle parlerait encore de quelqu'un d'autre. Quelqu'un d'autre que le jour d'avant. Quelqu'un d'autre que ceux qui ont été matière à toutes ces pages que les lecteurs se sont donnés la peine de lire et la peine d'essayer de comprendre.
Si elle pouvait écrire ici ce qu'elle voulait aujourd'hui, on n'y comprendrait rien. Elle parlerait d'amour et de blessures. Elle parlerait d'amitié, de rires et de larmes mélangés. Elle parlerait de quelqu'un pour qui elle avait commencé ces pages, elle recommencerait tout du début, dirait pourquoi elle a mal, dirait pourquoi ça fait trois jours qu'elle ne dort pas la nuit. Elle dirait qu'elle a encore perdu une bataille, et tour à tour dirait qu'elle a baissé les bras, tour à tour dirait qu'elle est prête à se battre. Et l'on n'y pourrait rien. Et l'on ne comprendrait pas. Elle a parlé tant de fois des amours impossibles, elle a mis tant de visages sur cet idéal désiré. alors elle n'en parlera pas ici. Elle a juste ouvert une nouvelle page, une lettre pour son meilleur ami. Elle lui dit comme elle crève de lui avoir dit adieu, de ce chantage qu'elle lui fait parce qu'à un moment il n'y a pas d'autre choix, et elle lui dit comme c'est dur de jeter neuf ans d'amitié et neuf ans d'amour et d'ambiguité. Elle ne l'écrira pas ici. Son personnage se meurt hors de ces pages, parce qu'hors de ces pages encore elle vit. Mais aujourd'hui elle ne l'écrira pas ici. Elle s'allongera, la fenêtre toujours ouverte, et n'écrira pas pour vous aujourd'hui. Elle n'écrira que pour lui. Peut-être demain elle reviendra. Demain peut-être, ou bien le jour d'après. Mais ce qu'elle vit aujourd'hui, elle ne l'écrira pas ici.

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