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Loin de la mère

En la lumière et dans le mouvement, longtemps
Porté sur mon épaule ainsi qu’un poids d’amphore…

Mais il veut seul s’en aller, mon enfant…
Attends

Encore, ô sans retour! Que depuis les demeures
D’antan de mon ventre, t’en vas toutes les heures
Plus loin de moi! Plus loin que de mes longues mains
Le rêve te portant, d’où s’est-il dit peut-être que
Tu verrais longtemps lentement apparaître
Les éternels phantasmes des muant Demains!

Mais il veut seul s’en aller, mon enfant…
Attends

Ô ! Dont le pied sur le pantèlement de Vivre
Ne se pose pas sûr, ô toi! Qu’un délivre
Essentiel pour éternellement à moi
Retient!...Attends, tu ne sais pas si dans l’émoi
De soirs, tu ne souhaiteras dans les dolences
De ma Matrice

Rentrer! Et si, aux silences
Emplis pourtant d’une angoisse d’atomes, les planètes ne souffrent
De, vers leurs étoiles soleils, ne s’emporter hors des ellipses!...


Quand je pense a ma mère


Sa belle ombre qui passe à travers tous mes jours,
Lorsque je vais tomber, me relève toujours.
Et je voudrais lui rendre aussi l’enfant vermeil
La suivant au jardin, sous l’ombre et le soleil,
Ou couchée à ses pieds, sage petite fille,
La regardant filer pour l’heureuse famille.
Je voudrais tout un jour, oubliant nos malheurs,
La contempler, vivante, au milieu de ses fleurs!
Je voudrais, dans sa main qui travaille et qui donne,
Pour ce pauvre qui passe aller puiser l’aumône.
Elle a passé! Depuis mon sort tremble toujours,
Et je n’ai plus de mère où s’attachent mes jours.


Sommeil d’enfant

Dans l’alcôve sombre
Près d’un humble autel
L’enfant dort à l’ombre
Du lit maternel.
Tandis qu’il repose,
Sa paupière rose,
Pour la terre close,
S’ouvre pour le ciel.

Enfant, rêves encore.
Dors, ô mes amours,
Ta jeune âme ignore
Où s’en vont tes jours.
Comme une algue morte
Tu vas, que t’importe,
Mais tu dors toujours

Cependant sa mère,
Prompte à le bercer,
Croit qu’une chimère
Le vient oppresser.
Fière, elle l’admire,
L’entend qui soupire,
Et le fait sourire
Avec un baiser.
Sur l’eau

Sur l’eau musicale qui passe,
Une rose est offerte au courant du flot,
Une rose que j’ai jetée sur la terrasse,
Sur l’eau.

Sur l’eau du fleuve qui coule et court,
Un amoureux chante en son bateau
Une chanson mélancolique d’amour,
Sur l’eau.

Sur l’eau qui porte au loin ma peine,
Il n’y a plus a présent d’autre bateau
Qu’un croissant de lune qui luit a peine
Sur l’eau.