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Sonnet Bouche dont la douceur m’enchante doucement Par la douce faveur d’un honnête sourire, Bouche qui soupirant d’un amoureux martyr, Apaisez la douleur de mon cruel tourment! Bouche, de tous mes maux le seul allégement, Bouche qui respirez un gracieux zéphyr : Qui les plus éloquent surpassez à bien dire A l’heure qu’il vous plaît de parler doctement : Bouche pleine de lys, de perles et de roses, Bouche qui retenez toutes grâces encloses, Bouche qui recelez tant de petits amours, Par vos perfections, ô bouche sans pareille, Je me perds de douceur, de crainte et de merveille Dans vos ris, vos soupirs et vos sages discours. |
Fleurs Sous la poussière d’or qui tombé des tilleuls L’air lucide flamboie ainsi qu’une verrière Transparente où la souple et féline lumière Rôde autour des rosiers, des lys et des glaïeuls. Fleurs! Songes enflammés de la Terre! Armoiries Dont l’azur qui triomphe a marqué les gazons, Vos luxes tour à tour insultent les prairies Et sont une fourrure aux pieds de nos maisons. Ames du Feu! Esprits dangereux des Essences! Que ne puis-je, vaincu par vos fauves puissances, Dans la tranquille ardeur d’un grand midi vermeil. Au jardin reflétant la clarté qui l’arrose Et tissant mon linceul de soie et de soleil, Mourir sous la caresse éclatante des roses! |
Le bonheur de ce monde Avoir une maison commode, propre et belle, Un jardin tapisse d’espaliers odorants, Des fruits, d’excellent vin, peu de train, peu d’enfants, Posséder seul sans bruit une femme fidèle. N’avoir dettes, amour, ni procès, ni querelle, Ni de partage à faire avec que ses parents, Se contenter de peu, n’espérer rien des Grands, Régler tous ses desseins sur un juste modèle. Vivre avec que franchise et sans ambition, S’adonner sans scrupule à la dévotion. Dompter ses passions, les rendre obéissantes. Conserver l’esprit libre et le jugement fort, Dire son chapelet en cultivant des entes, C’est attendre chez soi bien doucement la mort. |
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Le désir d’être toi J’ai cherché au bout des caresses Toujours plus loin au fond de toi Le désir d’être toi m’oppresse Et me soude à ta loi De corps de cœur ouverte Je ne te traquais pas car tu venais à moi Ô ta rade mes découvertes Le don de soi Ma main avait le droit Ma main comme le reste De prendre tes donjons tes beffrois Et l’Everest Privé de ta flamme j’ai froid Pourtant il me faudra descendre De mon froid chaud à ton froid froid Dans ta tombe m’étendre Le suc de nos passés émois Nos essences qui vont se fondre Les carbones de toi et moi Unis dans l’ombre Pour que dans la douceur des mois Sur la tombe champêtres et calme Naissent deux fraîches fleurs des bois Aux couleur de nos âmes. |