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DOSSIER : Le statut du traducteur (Juillet 1997)

 

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Statut, compétence et déontologie

Article de Michel Rochard, traducteur (OCDE), enseignant de traduction économique (Paris 7).

En traduction, la concurrence touche tout le monde, y compris les traducteurs d’organisations internationales soumises aux contraintes de coûts. Les traducteurs indépendants peuvent être aussi bien bénéficiaires que victimes de cette concurrence.

La mondialisation, les nouvelles technologies, l’Union monétaire européenne, l’Internet vont démultiplier la concurrence. L’erreur serait de croire à l’efficacité d’un statut organisant la concurrence sur le marché national et de le faire en pensant à une catégorie spécifique de traducteurs (les indépendants).

Il existe des professions réglementées : médecins, juristes, architectes, ingénieurs, experts-comptables. Elles ont toutes un point commun : elles reposent sur un rapport de "confiance" dans des domaines dans lesquels le client n’a pas les moyens d’effectuer le travail ou de prendre des décisions. Or, nous ne répondons pas à ce critère, parce que nous avons souvent affaire à des clients (parfois... des services de traduction) pouvant vérifier la qualité du service et la compétence du traducteur.

Le projet de statut des Anciens voulait sélectionner les traducteurs à l’entrée et agréer des écoles, le tout pour moraliser la profession. Cela suppose la création d’une instance supérieure ayant une autorité et une moralité à toute épreuve et à l’abri des querelles de pouvoir. Et on ne sait pas si le marché en tiendra compte. En revanche, les inconvénients sont multiples : procédures lourdes et coûteuses, prime aux "bêtes à concours" (le problème de l’ENA) ; sélection à l’entrée de personnes et non d’une qualité de service ; sélection des écoles alors que toutes mettent chaque année sur le marché un certain nombre de "charlots". Un agrément sérieux des écoles supposerait un audit régulier des programmes, de la pédagogie, du recrutement et des enseignants à intervalles réguliers (tous les 5 ans). Qui le ferait ? La notoriété, les connaissances, les compétences sont des choses qui évoluent, au fil d’une carrière professionnelle. Un statut réglementant l’accès à la profession ne ferait que donner des instantanés qui risquent rapidement de ne plus correspondre à la réalité.

Pour moi, il n’y a qu’une manière d’instaurer dans la durée une relation "de confiance" entre le donneur d’ouvrage et le traducteur qui justifie un prix donné pour une prestation donnée. C’est de rédiger ensemble une charte déontologique définissant les devoirs et droits du traducteur et du client et leurs limites, avec un mécanisme ou une structure de contrôle, légère mais moralement irréprochable. Les clients seraient systématiquement informés du contenu de cette charte et de ses conséquences (dans le devis ou le contrat). Cet engagement vaudrait pour toute une vie professionnelle et pourquoi pas pour les formations et les enseignants de traduction qui voudraient s’en réclamer. Une telle charte sera infiniment plus facile à harmoniser à l’échelle européenne entre professionnels ayant des principes déontologiques qu’un statut avec des agréments d’écoles ou des examens d’entrée qui supposent des instances professionnelles beaucoup plus lourdes.

© Copyright 1998 - Association des Anciens Elèves de l'Ecole Supérieure d'Interprètes et de Traducteurs de l'Université de Paris - Tous droits réservés.

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