LA GUÊPE (suite)

 

L’exposition se fait via les piqûres d’insectes que l’on dérange, ou qui sont effrayés. Les polistes sont moins agressives que les autres membres de la famille des vespidés. Le genre Polistes est répandu dans le monde entier, à l’exception des régions au climat froid. 

Réactivité croisée

Les individus allergiques aux vespidés présentent des sensibilisations multiples aux venins de poliste, de frelon et de vespula. Cette sensibilisation multiple peut être le résultat d’expositions multiples aux différents vespidés et/ou d’une réactivité croisée immunologique entre les protéines homologues de venin  Il existe peu de réactions croisées entre les polistes et les venins de vespidés. Les genres Vespula, Dolichovespula et Vespa sont en effet plus proches les uns des autres que du genre Polistes  

De plus amples informations sur les réactions croisées sont disponibles dans le chapitre

Données cliniques

Les manifestations cliniques, selon les individus, peuvent aller de la simple réaction locale, avec œdème plus ou moins important, jusqu’aux réactions anaphylactiques, avec urticaire, érythème cutané ou encore angio-œdème. Les symptômes les plus graves sont respiratoires ou cardiovasculaires. Les réactions peuvent être de type immédiates ou retardées, et peuvent se révéler mortelles dans certains cas.

Des cas de sensibilisation au genre Polistes ont été rapportés aux USA . Au cours d’une étude réalisée en Espagne , la sensibilisation à la guêpe européenne P. dominulus et V. germanica était plus importante que celle à l’espèce V. crabro. Dans les régions méditerranéennes en Espagne, la sensibilisation à l’espèce P. gallicus est plus importante qu’à celle V. germanica . A Marseille, la sensibilisation à l’espèce P. dominulus a été rapportée comme étant la plus importante, suivie de très près par celle aux espèces V. germanica et V. crabro .

 

Fiche signalétique

Toutes les guêpes sont sociales. Elles vivent en colonies constituées d’ouvrières, de mâles et d’une reine (voire deux ou trois chez les polistes). Les femelles sont fécondées en automne. Lorsqu’une des femelles fécondes devient dominante, elle bâtit un nouveau nid où elle se consacrera uniquement à la ponte : c’est la reine. Chez les polistes, les nids ne comprennent qu’une couche d’alvéoles et n’ont pas d’enveloppe protectrice. Elles se rassemblent en petites colonies comprenant moins de cinquante insectes. La guêpe porte un aiguillon contenant du venin et peut piquer à plusieurs reprises (contrairement à l’abeille). Mais la plupart des polistes ne piquent qu’à proximité de leurs nids, lorsque l’homme vient les y déranger. Le genre Polistes est répandu dans le monde entier, à l’exception des régions au climat froid. Leur principale proie est la chenille, ce qui les rend utiles en agriculture par exemple. En Jamaïque, la pollinisation des cocotiers se fait par l’intermédiaire des guêpes et des abeilles. Mais à Mexico ainsi qu’au sud-ouest de l’Amérique, il a fallut abandonner des plantations de citronniers à cause du danger que représentaient les piqûres d’insectes. Ils avaient tendance à se regrouper autour des usines agro-alimentaires ainsi que des magasins d’alimentation comme les boulangeries par exemple. Les polistes sont moins agressives que les autres membres de la famille des vespidés.

Allergènes Les trois allergènes les plus puissants du venin de guêpe sont la hyaluronidase, la phospholipase A et l’antigène 5 (Ag 5). Ils ont un poids moléculaire respectif de 44, 36 et 22 kD . Les protéines homologues des vespidés ont des propriétés biochimiques similaires, ce qui inclut leur poids moléculaire et leur charge, leur composition en acides aminés et quand c’est applicable, leur activité enzymatique . La fonction biologique de l’allergène Ag 5 des vespidés est inconnue, même s’il a été rapporté comme étant une

Les relations immunologiques entre les différentes espèces de Polistes ont été démontrées par des études de RAST et RAST inhibitions. Les espèces européennes de Polistes sont différentes de celles qu’on trouve en Amérique. Plusieurs études réalisées sur ce genre ont montré qu’il existait de nombreuses réactions croisées entre les différentes espèces étudiées.

Les patients sensibilisés au venin de Polistes ont présenté des réactions variables aux venins de vespula et de frelon, au cours de RAST et RAST inhibitions. Les réactions croisées entre les allergènes homologues de frelon et de vespula sont plus nombreuses qu’entre les allergènes homologues de frelon ou de vespula et de guêpe . L’ordre d’importance des réactions croisées des trois allergènes majeurs de vespidés est hyaluronidase> Ag 5> phospholipase .

 

Dans la famille des insectes, l'animal demandé est un hyménoptère à l'abdomen annelé de jaune et de noir. L'abeille ? Mauvaise pioche : l'œil est en forme de haricot, l'aiguillon venimeux est dépourvu de barbelures et les ailes, au repos, sont disposées longitudinalement. Ajoutons l'incomparable finesse de la taille, et le doute n'est plus permis : voici la guêpe. Ou, plutôt, les guêpes. Un vaste groupe dont les espèces, des absolues solitaires aux plus communautaires, présentent tous les degrés de la sociabilisation, mais qui ont toutes en commun d'être des bâtisseuses.

Prenons les eumènes, à l'abdomen longuement pétiolé, dont le nid est fait de poussière de terre mouillée de salive et de minuscules graviers. "De vrais maçons, qui édifient de toutes pièces en mortier et pierres de taille, qui construisent en plein air, tantôt sur le roc, tantôt sur le branlant appui d'un rameau" : de ces solitaires ainsi parlait Fabre, auquel un colloque commémoratif ("Jean-Henri Fabre, un autre regard sur l'insecte") vient d'être consacré à Saint-Léons (Aveyron), son village natal.

Bâti selon les règles les plus pures de la maçonnerie (les "moellons", à moitié noyés dans le ciment, seront empâtés à mesure que le travail avancera), le berceau de l'eumène prendra la forme d'une petite jarre au goulot évasé. L'œuvre, assurément, est plus raffinée que celle du pélopée : un maçon lui aussi, mais moins perfectionniste (plutôt que de fabriquer lui-même sa matière première, il élève son nid en amassant directement de petites pilules de terre détrempée), auquel le naturaliste occitan consacra également plusieurs chapitres de ses Souvenirs entomologiques.

Choisissant de préférence une chaude et sèche entrée de cheminée comme support, l'animal ratisse le sol humide de la pointe de ses mandibules, "les ailes vibrantes, les pattes hautement dressées, l'abdomen noir bien relevé au bout de son pédicule jaune". Puis, "l'amas de cellules terminé, l'insecte crépit son nid et le recouvre d'une grossière écorce de boue". Fabre, non sans malice, tente alors une expérience : il lui subtilise son nid, ne laissant à sa place que le mur blanc originel.

"Arrive le pélopée avec sa charge de glaise. Sans hésitation que je puisse apprécier, il s'abat sur l'emplacement désert, où il dépose sa pilule en l'étalant un peu. Sur le nid lui-même, l'opération ne serait pas autrement conduite. D'après le zèle et le calme du travail, il est indubitable que l'insecte croit vraiment crépir sa demeure, alors qu'il n'en crépit que le support mis à nu. La nouvelle coloration des lieux, la surface plane remplaçant le relief de la motte disparue, ne l'avertissent pas de l'absence de nid", conclut-il, illustrant au passage ce qu'il appelle les "aberrations de l'instinct".

Autres guêpes, autres mœurs. Et autres matériaux : chez les espèces sociales les plus courantes (guêpes germanique, commune et saxonne, toutes trois de la famille des vespidés), on préfère la pâte végétale.

Fait par Jean-François le 26 novembre 2002

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Mis à jour le 28 novembre, 2002