(Sources : © 2001 - FAO/SMIAR, http://www.ndongs.com)
La date des
plus anciens habitants connus du Gabon, avant l'arrivée des pygmées, remonte à
5000 ans avant JC.
Jusqu'au XIe siècle
après JC, les Pygmées sont les seuls habitants du Gabon. Peuple pacifique, ils
vivent en parfaite communion avec la forêt qui les nourrit et les protège. Mais
d'autres tribus agressives et techniquement plus évoluées sont venues
s'installer, les reléguant au tréfonds de la forêt équatoriale couvrant 80% de
la superficie du Gabon.
La grande vague migratoire des Bantous a atteint le Gabon à une date encore mal déterminée: peut-être vers le XIe ou le XIIe siècle. Les migrations se sont poursuivies jusqu'au XIXe siècle, avec l'arrivée massive des Fangs. Autrefois, le Gabon était une zone active sur le plan économique, notamment grâce au commerce qui empruntait les voies d'eau vers l'intérieur des terres. Le royaume du Loango aurait été fondé au XIVe siècle, dans le sud du Gabon actuel. Le ma Loango (souverain) descendait d'une longue dynastie de chefs forgerons et son peuple le vénérait comme un magicien. La famille du roi participait activement aux affaires politiques. Au XVe siècle, le Loango tomba sous la tutelle de son puissant voisin, le Kongo. Il ne s'en libéra qu'au XVIIe siècle, lorsque les Portugais s'emparèrent du Kongo.
L'arrivée
des Européens:
Les premiers
navigateurs portugais atteignirent l'embouchure du Gabon en 1472. Le
Portugais Diogo Cam, le premier, explora la côte gabonaise en 1484. Le
nom de Gabon viendrait du portugais gabão (qui a donné en français le mot
caban), vêtement porté par les marins et dont la forme ressemblerait à
l'estuaire du fleuve.
Au XVIIe
siècle, les Portugais durent abandonner le terrain aux Hollandais. Les
Britanniques et les Français se joignirent ensuite aux échanges que la traite
des esclaves rendait très fructueux.
Au XIXe siècle, celle-ci atteignit son apogée dans la
région. Des produits de la forêt intéressaient les Européens: en premier lieu
le caoutchouc puis le bois.
En 1839, Bouët-Willaumez signa une
convention avec un chef mpongwé, Rapontchombo, dit «le roi Denis», consacrant
la présence française sur la rive gauche de l'estuaire du Gabon. D'autres
accords avec les chefs Louis Dowe, Glass, Quaben et Georges, permirent à la
France de s'implanter plus largement. A partir de 1848, les Français
luttèrent contre la traite clandestine.
En 1849, ils fondèrent
Libreville, «village de libertés» pour les esclaves libérés des bateaux
clandestins.
En 1862, la France signa le traité du cap Lopez avec
les représentants de la population locale. Les missionnaires, à l'instar de
Mgr Bessieux, commencèrent l'évangélisation des populations.
Bien implantés
sur la côte, les Français se lancèrent à la découverte des régions
intérieures. Les voies les plus accessibles étaient fluviales. Ce fut donc
l'affaire des explorateurs et surtout des officiers de marine: Serval, Aymes,
P. du Chaillu, Pierre Savorgnan de Brazza puis son frère Jacques...
En
1891, le Gabon fut détaché des Etablissements français du golfe de
Guinée.
Les décrets de 1903, 1906 et surtout 1910
constituèrent le Gabon et l'AEF (Afrique-Equatoriale Française). Libreville
perdit son rôle de chef-lieu de l'Afrique centrale française au profit de
Brazzaville. Les frontières du Gabon se profilèrent au XXe siècle: avec
la Guinée espagnole en 1900, avec le Cameroun allemand (Kamerun) en
1908 et 1911. La frontière avec le Congo, tracée en 1886,
fut remaniée pour permettre la construction du chemin de fer Congo-Océan. Le
Haut-Ogooué ne revint au Gabon qu'en 1946.
La
colonisation:
Comme pour les
autres colonies de l'AEF, le premier âge colonial fut celui des grandes
compagnies concessionnaires, qui exploitèrent l'ivoire, le caoutchouc et
surtout, dans le cas du Gabon, le bois d'okoumé, essence servant à la
fabrication du contreplaqué. Après la Première Guerre mondiale, les
perspectives de la forêt semblaient infinies et de nombreux colons se
lancèrent dans l'aventure du bois. Beaucoup firent faillite pendant la crise
économique des années 1930. L'instauration de l'impôt par tête et du
travail forcé contraignit les populations à intégrer l'économie coloniale,
dans des conditions pénibles: les salaires versés par les grandes compagnies
étaient souvent dérisoires et les mauvais traitements fréquents. A partir de
1913, le Dr Albert Schweitzer fit construire un dispensaire à Lambaréné
et tenta de mettre en oeuvre une colonisation plus humaine.
La Seconde
Guerre mondiale marque un tournant dans l'histoire du Gabon. En 1940,
quelques jours après la prise de Libreville par les Alliés, l'administration
coloniale se rallia au général de Gaulle. Comme en 1914, de nombreux Gabonais
furent enrôlés dans l'armée française. En contrepartie de leur contribution,
ils espéraient que le régime colonial serait assoupli. Après la guerre, deux
personnalités politiques s'affirmèrent: Jean-Hilaire Aubame, député au
Parlement français, et Léon M'Ba, maire de Libreville et fondateur du Bloc
Démocratique Gabonais (BDG). Le statut du Gabon évolua, avec la création de
l'Union française en 1946 et la loi-cadre de 1956. Le référendum
de 1958 sur la Communauté française reçut 92% de «oui» et, le 17
août 1960, le Gabon accéda à l'indépendance et devint une république
autonome.
Le Gabon
contemporain:
En 1961,
Léon
M'Ba fut
élu président.
En 1964, Jean-Hilaire Aubame prit le pouvoir par un
coup d'Etat, mais une intervention militaire française réinstalla Léon M'Ba à
la tête de l'Etat.
A la mort du président en 1967, le
vice-président Albert-Bernard Bongo (devenu Omar Bongo, à partir de
1973) lui succéda.
En 1968, Bongo créa le Parti Démocratique
Gabonais (PDG), parti unique, et se consacra au développement économique du
pays, fondé sur l'exploitation des réserves pétrolières.
En 1981, un
parti d'opposition non autorisé se créa: le Morena (Mouvement de redressement
national).
En 1990, devant le mécontentement populaire né des
difficultés économiques et de la mainmise d'un parti unique sur le pouvoir, le
président Bongo a dû accepter l'ouverture politique; et la tenue d'une
Conférence Nationale aboutit à la restauration du multipartisme. Toutefois,
l'opposition, morcelée, n'est pas parvenue à s'imposer.
En décembre
1993, des élections présidentielle et législatives -contestées- ont vu une
nouvelle victoire du parti gouvernemental et la réélection d'Omar Bongo à la
présidence, devant le principal concurrent de l'opposition, le père Paul Mba Abbessole.
En 1994, la
dévaluation du franc CFA a plongé une partie de l'économie dans une crise que
le pays, qui a quitté l'OPEP, s'emploie avec succès à surmonter.
En
janvier 1999, le président Bongo est reconduit à la tête de l'Etat et
nomme Jean-François Ntoutoume-Emane Premier ministre.
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