Terminologie

Distinctions entre termes proches, et définition de termes archaïques ou inventés, lesquels on retrouve dans ce site.

Le littéraire et le non-littéraire

Pour moi, ce qui distingue le (texte) littéraire du (texte) non littéraire réside dans une forme de travail langagier — lorsqu'on porte attention à tout ce qui s'y passe, répondant non seulement à une exigence d'expression mais aussi à des exigences esthétiques, formelles. Cette approche (ou considération) peut paraître réductrice et prétentieuse, certes, et c'est avec réserve que je prends position au risque de m'y casser les dents. Il demeure que c'est ainsi que l'entends.

Le texte se constitue en tant qu'organisme ou corps au sein duquel on peut voyager, proposition que je tiens d'une amie, corpstexte comme dirait Philippe Haeck. Considérez l'expérience de ce voyage : il y a une différence entre regarder des photographies dans un livre, une revue, et aller en personne dans un autre pays. De même, il y a l'expérience de lecture (et d'écriture) de divertissement, et il y a celle de l'enrichissement, parfois les deux.

Un ouvrage littéraire, c'est un peu comme un forfait, un passeport, un visa. Il nous est possible non seulement de voir, mais aussi d'être là, et en cela le texte n'est pas qu'informatif. Il est éducatif, enrichissant, dans la mesure où il présente un espace dans lequel nous pouvons nous déplacer et interagir, latitude et longitude quasi tridimensionnelle.

De même, nous écrivons non seulement pour dire, raconter, mais aussi pour vivre, faire part et partager une expérience telle que vécue dans une subjectivité littéraire.

(2003)

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