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DOSSIER : la traduction dans la fonction publique
(Novembre 1999)
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Traducteur-fonctionnaire
à Papeete Article de Yan PEIRSEGAELE. Traducteur-fonctionnaire à Papeete... Voilà qui fait rêver ! Et pourtant, la plage est souvent enfouie bien loin sous la montagne de dossiers en instance ! De par sa situation géographique, la Polynésie française constitue un îlot de francophonie au milieu d'un océan Pacifique majoritairement anglophone. Parallèlement, les relations avec l'Amérique latine se développent. D'où un besoin croissant du gouvernement territorial de traductions en anglais surtout, et, dans une moindre mesure, en espagnol. La fonction publique territoriale Depuis 1996, un nouveau statut de la fonction publique territoriale, calqué sur son équivalent métropolitain, est en vigueur en Polynésie. L'intégration se fait par voie de concours. Dans mon cas, il a fallu mettre en place un concours spécifique de traducteur, de catégorie A (niveau licence minimum), comprenant des épreuves d'admission (thème juridique, version économique, dissertation française) et d'admissibilité (épreuve de traduction en 2nde lan r d'être le lauréat du concours sur sept candidats inscrits (pour un poste à pourvoir). Une fois déclaré admis, le candidat a le statut de stagiaire pendant un an. Si l'issue de son stage s'avère concluante, il est alors titularisé dans le corps d'emploi des attachés d'administration (catégorie A). Le salaire de départ est de 254.079 F.CFP net (au taux indiciaire actuel), soit pratiquement 14.000 FF (ce qui, soit dit en passant, n'est pas énorme compte tenu du coût de la vie en Polynésie). L'avancement se fait selon une grille, tous les 2 ans en moyenne. Spécificités de la fonction Le service dans lequel je sévis s'appelle le Service de la Traduction et de l'Interprétariat, comprenant 7 personnes, dont 3 traducteurs en tahitien, le reste étant des administratifs. La spécificité majeure est qu'ici il n'est pas fait de différence entre "traduction" et "interprétation" tant au niveau des missions qui me sont confiées que des rémunérations afférentes. De même, il est fréquemment demandé de traduire vers une langue étrangère. C'est alors que le réseau d'amis ou connaissances anglophones ou hispanophones s'avère capital ! Je suis également assermenté auprès des tribunaux, ce qui donne une assise légale aux traductions. Missions de traduction Le gros des dossiers émane des divers services et ministères territoriaux, d'où une diversité certaine : dossiers techniques (pêche, transports, environnement, recherche...), artistiques/culturels/touristiques/diplomatiques (Présidence, musée...) et juridico-économico-financiers (commerce extérieur, cellule des investissements,...). Concernant le rendement, je me suis basé sur les normes des organisations internationales de la région (Communauté du Pacifique Sud à Nouméa) : 1 500 mots par jour, une moyenne qui est souvent pulvérisée, notamment dans le cas "d'urgences". La solution est alors le dictaphone ! Une place à part est réservée à la Présidence du gouvernement, du fait généralement de l'urgence et du caractère délicat de certains dossiers (notamment diplomatiques). Des traductions payantes peuvent aussi être effectuées pour des particuliers, des associations ou des entreprises au tarif de 330 FF/page (T.T.C.). C'est ici que la notion de service public intervient car il s'agit souvent de documents d'état-civil, de contrats ou dactes juridiques divers destinés à la Justice ou aux hommes de loi. Missions d'interprétation Il s'agit souvent d'interprétation (consécutive, de liaison, ou simultanée) à l'occasion de réunions, colloques, cérémonies officielles, conférences diverses (ex. : présentation d'un rapport de l'A.I.E.A. sur la situation radiologique des atolls de Moruroa et Fangataufa). Conditions de travail Les horaires en feront rêver plus d'un : de 7h30 à 15h30 en journée continue (avec une pause d'1/2 heure au déjeuner). Pour le matériel, après des années d'attente, nos Jurassic Mac (des SE pour les plus vieux !) ont enfin été remplacés par des PC performants, avec e-mail et accès à Internet via l'intranet gouvernemental. Je viens récemment de découvrir toute l'utilité des bases de données terminologiques en ligne (ex. : EurodicAutom). Parallèlement, les archives du service constituent une solide base documentaire. Accessoirement, je suis aussi devenu de facto administrateur réseau et responsable informatique du service. L'avenir Les outils de travail se développent. Après le dictaphone, nous allons bientôt être dotés de logiciels de dictée vocale afin d'améliorer le rendement. Enfin et surtout, la mise en place du projet Metu@ ("père" en tahitien) - la mise en réseau de toute l'administration du territoire - laisse augurer des gains d'efficacité au niveau du traitement de l'information et du suivi des dossiers. L'e-mail est déjà fortement utilisé entre les divers services. Pour conclure, un nouveau poste de traducteur anglais/espagnol doit être pourvu par voie de concours l'année prochaine. Alors, si cela vous dit de venir partager mes 944 pages de dossiers en instance... Site de l'Administration de Polynésie française : http://www.polynesie.gov.pf/portail/" target="Resource Windows"© Copyright 1999 - Association des Anciens Elèves de l'Ecole Supérieure d'Interprètes et de Traducteurs de l'Université de Paris - Tous droits réservés. |
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