LA FORCE DU DESTIN
(Card Captor Sakura, l'origine)
DOMINIQUE
EPISODE 10
La tension
Dominique sourit à l’élève qui le quittait en le saluant respectueusement. Au fond, Nathalie s’éloignait avec ses amies. Elle ne le regarda pas. Elle disparut dans le couloir dans les éclats de rire du groupe de jeunes filles. Elle fuyait son regard depuis quelque temps déjà. La cause de toutes ces manières était Suzanne. Nathalie ne désirait pas avouer ses sentiments à sa cousine. Il le comprenait parfaitement. Comment pourrait le voir sa famille ? Un jeune professeur remplaçant comme lui...
Il posa les yeux sur l’anneau et le fit rouler sur sa peau avec l’index.
- Domi...
Naomi avait poussé la porte derrière elle. Elle ne le regarda pas et traversa la salle pour aller s’appuyer au rebord d’une fenêtre encore ouverte.
- Tu restes encore longtemps dans ta classe ? Aucun groupe n’est de corvée ?
Il haussa les épaules en finissant de ranger ses feuilles.
- Je ne sais pas, je crois qu’ils sont allés chercher les affaires nécessaires !
- Je vois.
Il la rejoignit et s’appuya à côté d’elle.
- Je ne sais pas quoi dire, avança-t-il devant le coucher de soleil qui les peignait d’un ocre-oranger lumineux.
- A propos de ton élève ? Bah, souffla-t-elle en s’accoudant sur un seul bras pour le fixer intensément, je te connais suffisamment pour savoir que tu sais ce que je ressens. Et aussi pour savoir reconnaître ce feu, cette ardeur, cet amour, tout simplement, qui t’illumine. Tu sais, Dominique, ça fait plusieurs années que je réfléchis à nos retrouvailles.
- J’y pensais sérieusement, aussi.
- Tu es parti précipitamment en apprenant que tu avais obtenu le poste dans cette province du sud. Je crois que j’attendais beaucoup de toi. Trop.
- Je n’aurais pas été capable de te satisfaire, sourit-il. Mais nous avons formé le plus beau couple du lycée, non ?
- Les autres m’importent peu, Dominique. Ce qui a compté, c’est ce que tu m’as fait découvrir. Cette lueur que tu as éveillée en moi. Ce semblant d’espoir. Tu as tant fait. Sans le vouloir, sûrement !
- Pas vraiment.
Elle se mit à rire et finit par se taire en posant une main sur sa joue.
- J’ai pensé à ce jour où nous nous reverrions tellement de fois. Que pouvais-je donc t’apporter à mon tour ?
- Les souvenirs, déjà, lui rappela-t-il. Ce stick de rouge à lèvres qui m’a fait pensé à notre blague des toilettes obstruées... Cela a peut-être sauvé des lycéens !
- Je voulais tellement plus. Et ce n’est pas moi qui te l’ai donné, murmura-t-elle en retirant sa main et en s’éloignant.
- N’en veux pas à Nathalie, s’il te plaît, se retourna-t-il pour la suivre des yeux jusqu’à l’entrée.
- Le pire dans tout ça, expliqua-t-elle en marquant une pause, face à la porte, c’est que j’aurais pu tout faire pour l’ignorer, pour l’éviter... Mais c’est moi qui me charge de leur spectacle pour le festival des arts... Tout ce temps à passer avec celle que tu me préfères...
- Ne dis pas ça, murmura-t-il. Je t’aime profondément, tu le sais. Tu es mon amie. C’est plus important que tout le reste, pour moi.
Elle leva un doigt sur le côté, lui tournant toujours le dos.
- Non, non... pas plus que tout le reste. Et tu le sais...
- Naomi...
Elle sortit.
Charles et Dominique devaient retrouver Eglantine près du musée contemporain.
- Ne me dis pas qu’elle connaît quelqu’un ici aussi ! sourit Dominique en arrivant.
- Si si... l’agent de Minamoto. Il est venu manger au restaurant... Elle l’a servi et elle l’a reconnu ! Tu penses bien, elle raffole de ce qu’il fait.
- C’est de lui, le croquis que tu as fait encadré, avant que je parte ?
- Bingo !!
Eglantine trépignait sur place quand ils arrivèrent :
- Vite, vite, vite ! Il faut qu’on soit les premiers entrés !!! Le grand Minamoto n’est pas encore là !!!
Un homme en costume strict et lunettes noires leur tendit un pass à coller à leur vêtement pour pouvoir avoir accès aux coulisses de l’exposition.
- Wahou ! J’y crois pas !!!! s’écria-t-elle en passant la porte de secours.
- Tu viens ? demanda Charles à son ami.
- Oui, oui, répondit-il, distrait... Il m’a semblé...
- Voir quelqu’un ? Allez, on entre sinon, Eg va nous faire une crise !
- Pas « voir », murmura Dominique en se laissant guider vers les escaliers que dissimulait la porte discrète.
Un homme se colla au mur et leva le menton au ciel.
Comment était-ce possible ? Comment Dominique avait pu le sentir ? Son don devait s’être éteint ! Il l’avait voulu ! Il avait tout fait pour... Comment était-ce possible ?
- Là, c’est l’Oscar Bridge no Fuyutsuke, commenta silencieusement Eglantine en s’arrêtant net devant la longue toile beige. En fait c’est un seul et même croquis de son projet pour un pont de Tokyo. Regardez ça, un peu !!
- Il y a de très bonnes idées, ajouta Charles. Les alpins rendent très bien, associés à la nostalgie de son trait...
- Les quoi ? se retourna-t-elle en chuchotant.
- C’était une blague... Je n’y connais rien ! Moi, je préfère ce qu’il y avait dans l’autre galerie.
- Ignaaare... souffla-t-elle. Dominique, lui, ressent les choses, regarde !
- Pas difficile, murmura Charles. Il a un don pour ça !
- Chhhhh, souffla-t-on derrière eux.
Les deux amis haussèrent les épaules en se contractant de honte.
Dominique avait parcouru la toile avec une attention non dissimulée. Mais son regard s’était porté sur l’initiale de la signature.
- C’est quoi son prénom, déjà ? demanda-t-il.
- Thomas, répondit-on à voix basse sur sa droite.
- Thomas Minamoto?!!! s’écria Eglantine en se frayant un passage entre Dominique et Charles. Je suis vraiment contente de vous rencontrer, murmura-t-elle en forçant sa voix...
L’homme sourit et répondit amicalement à son salut.
- Thomas, se répéta Dominique en longeant, seul, l’allée d’habitations. C’est joli.
- Bonjour, le salua Frédéric qui passait le balai dans l’allée principale du Sanctuaire.
- Bonjour Frédéric.
Dominique le rejoignit et ils s’installèrent sous le porche de l’entrée pour discuter. Alors que le soleil déclinait à l’horizon, Dominique croisa les bras:
- Elle ne veut pas encore mêler l’avis de sa famille à votre relation, fit remarquer le prêtre Tsukimine.
- Est-ce qu’elle... pourrait ne pas être sûre ?
Frédéric sourit et inclina légèrement la tête :
- Selon toi, Dominique.
- Non, évidemment. Elle ressent le même enthousiasme que moi.
- Mais elle est plus jeune. Il lui faut le temps d’assimiler le naturel de votre union.
- Et puis, il y a Suzanne. Je crois qu’elle impose une énorme pression à sa cousine. Elle est vraiment protectrice et semble ne vivre qu’à travers le bonheur et la réussite de Nathalie. Et pourtant, je reste persuadé qu’elle veut dompter son bonheur, qu’elle n’acceptera pas le plaisir que lui présentera Nathalie.
- Laisse faire les choses. Ne t’impose pas. Ta place viendra dans cette famille. Un jour. Mais il faut savoir être patient et ne pas le leur en vouloir si leur première réaction n’est pas celle que tu attends.
- C’est vrai, je le sais bien. Je ne l’oublierai pas...
Le prêtre le quitta dans un dernier sourire réconfortant et Dominique se dirigea vers l’arbre sacré et posa une main sur son tronc.
- Et toi, peux-tu m’expliquer ça ? souffla-t-il à mi-voix en contournant l’imposant végétal. Pourquoi est-ce que je retrouve de plus en plus mes sensations passées ? Ce don... Je n’en voulais plus...
Il ferma les yeux et se laissa bercer par les ondes douces qui le parcouraient. Une vague plus douce encore, plus chaude, plus envoûtante le traversa et il ouvrit les yeux sur l’écorce qui se trouvait lovée par un halo magique que le contact de sa main avec le bois semblait créer. De longues langues de lumière quittaient sa paume et enveloppaient l’arbre tout entier...
Le professeur fit un pas en arrière et observa sa main sans comprendre.
Que venait-il de se passer ?
Frédéric sourit en rangeant le balai sur l’étagère de la remise. Les choses suivaient doucement leur cours.
« Une main guide ces deux-là l’un vers l’autre. Inexorablement. »
- Papa ? Il y a un monsieur qui attend avec maman.
- Je sais, Katya. Je sais. Je l’attendais depuis longtemps. Il tombe bien.
A SUIVRE...
Lire l'EPISODE 10 vu par Nathalie
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Sur ce fanfic, tu peux aussi voir les personnages et le géné-book.
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