LA FORCE DU DESTIN
(Card Captor Sakura, l'origine)
NATHALIE
EPISODE 10
La tension
Les flashs crépitaient autour de Nathalie. La jeune fille était habillée d’une longue robe de mousseline blanche ornée de dentelle dont les manches étaient légèrement bouffantes. Elle virevoltait gracieusement face à l’appareil, lui dédiant un grand sourire radieux.
- Souris plousse, intervint Antonio, posté au bord du plateau de photographie. Tou é féliz, trrrès heurrreuse ! ! ! Cé lé zourrr dé tou marrriage...
Nathalie eut un petit signe de tête et enchaîna les poses, en pensant à Dominique et au bonheur qu’ils connaissaient.
- Es perfecto ! Tou é parrrfaite !
Nathalie devait bien admettre qu’elle avait du mal à garder toute sa concentration. Depuis qu’elle avait revêtu cette magnifique robe de mariée qu’avait créé Antonio –et qu’il présentait comme « lé clou dé sa collectionne »- des pensées folles la traversaient. Elle ne pouvait s’empêcher d’imaginer son mariage... avec Dominique... Son bouquet de cérémonie serait composé de fleurs de cerisier... Dominique lui prendrait la main et...
- Nathalie, tu dors ? C’est terminé !
Nathalie retomba brutalement sur terre, au sens propre comme au figuré, car, surprise par l’intervention inopinée de sa cousine dans sa rêverie, elle rata la marche qui séparait le plateau de la terre ferme.
- Nathalie, fais un peu attention voyons, la releva Suzanne. En plus, tu risques d’abîmer cette superbe robe.
La nouvelle égérie d’Antonio De las Fuerzas de las Cosas eut un sourire contrit et épousseta délicatement sa tenue. Elle s’aperçut que Suzanne la contemplait avec émerveillement :
- Tu es ab-so-lu-ment divine là-dedans ! Tu ne pourrais pas demander à Antonio de te la donner ? lui demanda-t-elle d’un ton de conspiratrice, elle te va si parfaitement...
- Arrête de dire des bêtises ! la rebroua Nathalie.
Les deux jeunes filles éclatèrent de rire.
- Et n’oublie pas, articula Suzanne entre deux hoquets. Demain tu n’es libre pour personne. Tu as promis de m’accompagner à l’exposition qui à lieu demain.
- Oui, oui, je sais. Ils exposent les dessins et croquis de Thomas Minamoto. Tu me l’as répété cent fois !
- Il vaut mieux. Tête de linotte comme tu es...
Nathalie administra un coup de poing amical à sa cousine suite à sa remarque et la dévisagea d’un air faussement outré.
- Bon, ben je vais me changer et on rentre.
Elle prit la direction des vestiaires, souriant au passage à Antonio qui observait la scène depuis le début. Il soupira avec nostalgie :
- Ah... la juventud...
Nathalie et Suzanne stoppèrent et Nathalie contempla un instant la silhouette imposante du musée d’art contemporain. Suzanne poussa un soupir résigné en désignant la queue qui s’allongeait devant le guichet d’entrée :
- Je crois qu’il va falloir prendre notre mal en patience...
Patientant dans la masse compacte et bruyante des visiteurs qui attendaient de prendre leur billet, Nathalie laissa errer son esprit. Elle était vraiment contente d’avoir pu trouver le temps de venir à cette exposition. Thomas Minamoto était un touche-à-tout : en plus de ses peintures, très connues pour leur esprit avant-gardiste, le musée exposait ses croquis d’architecte et de styliste. C’était surtout ces derniers qui intéressaient la jeune fille. Il fallait bien avouer que cet homme était une référence dans le milieu artistique contemporain. Peut-être justement grâce à la diversité qu’il représentait...
Elle eut soudain un petit sursaut et son coeur bondit avec force dans sa poitrine. Il lui semblait avoir aperçu Dominique ! Ses yeux sondèrent la foule sans aucun résultat.
« Ma pauvre fille, ton cas est totalement désespéré ! songea-t-elle. Tu ne le vois pas pendant deux petits jours et tu te mets à l'apercevoir partout... Tu rêves ! »
Et elle soupira si fort que Suzanne lui demanda si tout allait bien.
- Ne t’inquiète pas, la rassura-t-elle en riant. J’étais ailleurs...
Suzanne eut un petit regard soupçonneux mais n’insista pas.
Quelques minutes plus tard, les deux jeunes filles pénétrèrent dans le temple du silence. Nathalie se promenait avec calme en admirant les aquarelles aux couleurs pastels. Elle goûtait à la sérénité du lieu. Sa vie était tellement agitée depuis quelque temps... Elle avait l’impression d’être entraînée dans une ronde folle... ça faisait du bien de s’arrêter un peu.
Alors qu’elle passait dans la salle où se trouvaient les croquis d’architecture, elle retint de justesse un cri de surprise. Dominique était là, accompagné de Monsieur Enguin, leur professeur de dessin. Les deux hommes lui tournaient le dos et ne pouvaient pas la voir. Nathalie fut prise d’une panique irrépressible, sans trop s’expliquer pourquoi. Elle sentait que si Suzanne les voyait ensemble, elle allait tout deviner... Et Monsieur Enguin était sûrement au courant... On courait à la catastrophe ! Nathalie se rappelait toute la peine qu’elle avait eu pour convaincre sa cousine que son « anneau de cœur » était en fait un talisman dont Frédéric lui avait fait cadeau pour la protéger... Elle n’était pas fière de ses mensonges et elle s’en voulait... mais elle ne pouvait pas faire autrement.
« Tant que tu vivras dans le faux-semblant, tu ne pourras être pleinement heureuse. » La phrase éclata dans sa tête. Son père lui était apparu récemment. Il lui avait souri, lui avait transmis ce message et avait disparu. Depuis, tout cela la taraudait. Comment de temps encore pourrait-elle supporter le secret ? Ou, en prenant le problème dans l’autre sens, comment pouvait–elle l’annoncer à sa famille ?
Les pensées avaient défilé à la vitesse de l’éclair. Submergée, elle recula et agrippa sa cousine qui s’apprêtait à passer dans la pièce.
- Euh... Suzanne, finalement je préfère aller tout de suite dans la salle réservée au stylisme...
- Mais je croyais que tu voulais le visiter en dernier... lança Suzanne, surprise.
- Oui, mais... J’ai changé d’avis ! argua Nathalie en la tirant par la manche. Je suis trop impatiente, ajouta-t-elle, lui décochant un sourire qu’elle espérait convaincant.
- Très bien. On y va, alors.
Nathalie soupira intérieurement de soulagement et entraîna d’un pas vif Suzanne vers la salle en question.
Tandis que Nathalie s’extasiait sur les superbes modèles croqués par l’artiste et tentait de s’imaginer dedans, Suzanne l’observait avec inquiétude. Nathalie semblait nerveuse, ce qui n’était pas habituellement dans son caractère.
« Je me demande bien ce qu’elle a. Ce doit être la fatigue, réfléchit-elle. Je vais dire à Antonio de la ménager un peu. Toutes ces séances photo doivent être éreintantes ! »
Suzanne était en effet très fière de servir d’agent à sa cousine, qu’elle savait quelque peu naïve. Lors du décès de son oncle Philippe, elle avait beaucoup aidé ses parents à l’entreprise, ce qui lui avait permis de se découvrir des talents de gestion et de négociation qu’elle ne soupçonnait pas jusqu’à lors. Elle pouvait ainsi continuer à veiller sur Nathalie, comme elle l’avait toujours fait...
Elle consulta brusquement sa montre. Il était déjà 18h30 ! Elle en avisa Nathalie en lui chuchotant qu’il allait falloir rentrer. Nathalie hocha la tête comme à contrecœur, jetant des regards inquiets autour d’elle, ce qui préoccupa encore davantage Suzanne.
Visiblement quelque chose n’allait pas...
Une fois à l’extérieur de la bâtisse, Nathalie respira un grand coup d’air frais. Elle en avait besoin. Et alors qu’elle remontait les rues qui la conduisaient vers sa demeure, Suzanne à son côté, des milliers de questions se bousculaient dans son esprit. Avait-elle bien fait de réagir ainsi ? n’avait-elle pas paniqué inutilement ? Tout lui semblait très confus... Elle tourna la tête et s’aperçut qu’elles longeaient le sanctuaire. Elle distinguait très bien le cerisier sacré, qui signifiait tant de choses pour elle... Elle s’arrêta soudain, estomaquée : l’arbre luisait fortement ! Peut-être était-ce une réponse à ses interrogations... Peut-être était-ce... une lueur d’espoir... Elle sourit et se raccrocha à Suzanne, qui semblait visiblement inquiète :
- Tu es sûre que tout va bien ?
- Je t’assure que oui ! lui sourit la jeune fille.
Oui, tout irait pour le mieux. C’était un signe, elle en était persuadée.
19h30. Aéroport de Tokyo. Le jeune homme sortit de l’enceinte et posa ses valises à terre, admirant le paysage crépusculaire.
- Alors c’est à ça que ressemble le Japon, sourit-il. Je sens que mon séjour y sera très agréable...
A SUIVRE...
Lire l'EPISODE 10 vu par Dominique
Lire l'EPISODE 11 vu par Nathalie ou vu par Dominique.
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