LA FORCE DU DESTIN
(Card Captor Sakura, l'origine)
NATHALIE
EPISODE 4
Chasse aux papillons
Toute la classe de 2° B se tenait debout, entourant le bureau du professeur. Celui-ci avait demandé à chaque élève d’inscrire son nom sur un bout de papier et de le plier. Ensuite, il avait demandé à une élève de lui prêter son couvre-chef pour tirer au sort. Quand monsieur Gauthier plongea la main dans le chapeau, tous les lycéens retinrent leur souffle.
- Celui ou celle que j’accompagnerais à la fête des papillons est... Gaëlle Mandier !
Des applaudissements crépitèrent tandis que la gagnante levait la main pour se faire connaître du professeur. Nathalie aperçut dans la masse la mine dépitée de Christelle et lui adressa un petit signe d’encouragement. Sa camarade lui répondit par un petit sourire et haussa les épaules.
- Maintenant que ce détail est réglé, je vous dis à demain.
Il s’apprêtait à sortir de la salle, quand Gaëlle le rattrapa et ils convinrent d’un lieu de rendez-vous pour le lendemain. Puis le professeur partit et toute la classe se dirigea vers le terrain de sport du lycée, pour le cours d’EPS.
Nathalie et Suzanne marchaient tranquillement sur les allées bordées de cerisiers qui menaient à leur maison. Nathalie était exténuée : comme d’habitude, elle avait fait tout ce qu’elle avait pu mais l’éducation physique n’était visiblement pas son point fort. Aujourd’hui elles avaient fait de l’athlétisme et elle était arrivée bonne dernière, malgré toute sa bonne volonté. Elle regarda Suzanne qui marchait à côté d’elle. Sa cousine était douée pour l’athlétisme, et la jeune fille venait d’apprendre que depuis le début de l’année elle avait été prise dans l’équipe du Japon sur les courtes distances. C’était l’une des rares choses qu’elles n’avaient pas en commun.
Les deux filles furent accueillies par leur grand-père, qui était en train de préparer le dîner. Nathalie avait repéré les chaussures de ses parents dans le hall d’entrée et elle se précipita dans le salon. Son père lui confirma leur participation à la chasse aux papillons et le repas se déroula le plus gaiement du monde.
« Vivement demain... » pensa Nathalie, juste avant de sombrer dans un sommeil paisible.
Sa joie s’effondra le lendemain midi. Son père reçut un coup de téléphone de la filiale de Nagoya qui avait apparemment de gros problèmes, et on avait besoin d’un expert le plus rapidement possible.
- Je suis désolé ma chérie mais je suis obligé d’y aller. Ta mère travaille de son côté avec Grand-père et les parents de Suzanne sont à l’étranger, alors...
Nathalie acquiesça lentement et se força à sourire, tentant d’ignorer la boule de frustration qui se formait dans sa gorge :
- Tu dois t’en occuper. C’est plus important que la chasse aux papillons.
- Ca ne prendra que quelques heures je pense. A tout à l’heure, ma puce.
Philippe embrassa sa fille, attrapa sa mallette et sortit rapidement. En voyant la voiture s’éloigner, la jeune fille fondit en larmes dans les bras de Suzanne. Celle-ci la consola d’une voix douce :
- On va quand même aller à la fête. On pourra encourager les autres et je suis sûre qu’on s’amusera beaucoup, tu verras.
Nathalie releva la tête, essuya ses larmes et sourit à sa cousine :
- Tu as raison, allons-y.
Un peu plus tard, Nathalie était adossée à un des nombreux arbres qui peuplaient le parc de l’Empereur Pingouin, lieu de départ de la grande chasse aux papillons. Suzanne était partie à la recherche de leurs amies, et la jeune fille avait préféré l’attendre, pour pouvoir être un peu seule. Elle pensait à Brian, ce qui était loin de lui remonter le moral : elle n’avait pas encore reçu de réponse à sa lettre et cela l’inquiétait. Pensait-il à elle autant qu’elle pensait à lui ? L’aimait-il réellement aussi profondément qu’il l’avait laissé entendre le jour de son départ ? Elle se remémora la phrase qui lui avait fait garder espoir en la force de son amour : « Our love is deeper than the deepest ocean, it can move mountains long. ». Elle la répéta à voix basse, comme pour se redonner confiance : « Notre amour est plus profond que l'océan le plus profond, il peut déplacer des montagnes. » Elle se le répétait depuis un moment telle une incantation magique, quand une voix familière s’adressa à elle :
- Bonjour mon enfant. Tu es seule ?
Nathalie sentit le poids qu’elle avait sur le coeur s’alléger quelque peu en reconnaissant Frédéric Moreau, le prêtre du sanctuaire tsukimine. Celui-ci avait troqué son costume traditionnel contre une tenue de ville et la regardait avec tendresse.
- Tu n’as pas l’air dans ton assiette, je me trompe ?
- Non, non, ça va...
L’homme continuait à la dévisager avec une extrême gentillesse et tout à coup, sans trop savoir pour quelle raison, elle lui raconta tout ce qu’elle avait sur le cœur. Son séjour en Angleterre, sa séparation avec Brian, le travail trop prenant de son père qui ne lui avait pas permis de participer à cette chasse aux papillons, alors que ça lui tenait tellement à cœur... Pendant toute cette mise à nu, les larmes n’avaient cessé d’envahir son visage et elle hoquetait en achevant son récit.. Frédéric l’écouta avec attention et, une fois qu’elle eut terminé, il passa avec douceur sa main sur son visage pour essuyer quelques larmes qui s’y attardaient encore.
- Tu as bien fait de venir, conclut-il. Ça te changera les idées. Je dois partir à présent. Ma petite Katya participe au concours avec sa mère.
Nathalie savait qu’elle avait les yeux rouges et qu’un léger tremblement agitait encore ses lèvres, mais elle tenta de lui offrir une mine souriante pour le remercier de son écoute. Grâce à lui, le nœud qu’elle avait depuis le matin dans l’estomac avait disparu et elle se sentait prête à tout affronter, vraiment tout ! Elle respira un bon coup, se frotta vigoureusement les yeux et lui fit cette fois un véritable sourire. Le prêtre hocha la tête en lui souriant à son tour. Alors qu’il allait partir, il se retourna brusquement, comme s’il avait oublié quelque chose.
- Il faut faire attention quand on grimpe aux arbres... On ne sait jamais sur quoi on va tomber...
Sa moue était indéchiffrable et avant que la jeune fille ne soit revenue de sa surprise, il était déjà loin.
Quand Nathalie revint s’asseoir, un gazouillement attira son attention. A quelques mètres de là, un oisillon pépiait à fendre l’âme.
« Il a dû tomber de son nid », se dit-elle, émue.
Elle leva les yeux et aperçut celui-ci quelques branches plus haut. Elle s’approcha doucement du petit être et le prit délicatement dans ses mains.
- Ne t’inquiète pas, le rassura-t-elle d’une voix apaisante. Je te ramène chez toi.
La jeune fille entama avec prudence l’escalade du vieux cerisier. Elle sentait le bois craquer à son passage et elle savait pertinemment qu’elle n’avait aucun talent d’équilibriste. Mais curieusement, elle ne ressentait aucune peur. Ses pensées étaient toutes tournées vers le petit oiseau qui devait rejoindre son nid et cela décuplait ses forces. Elle devait le faire, elle le sentait. Alors qu’elle avait presque atteint son but, la voix de Suzanne lui parvint, teintée d’angoisse :
- Nathalie, que fais-tu là-haut ?
La jeune fille jeta un coup d’oeil en bas. Sa cousine était seule, elle n’avait pas dû trouver leurs camarades. Nathalie lui expliqua brièvement la raison de son escalade. Suzanne s’affola :
- C’est dangereux, descends !
- Ça ira. Encore un petit peu... la rassura-t-elle, attentive à son petit protégé.
Elle glissa avec précaution sur la branche pour arriver à hauteur du nid. Là, elle déposa le petit oiseau, le regardant avec bonheur retrouver ses frères et sœurs. La branche céda soudain sous son poids. Elle n’eut pas le temps de se retenir.
- Nathalie !!! hurla Suzanne.
La jeune fille sentit des feuilles lui fouetter le visage et se prépara au choc final. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle s’aperçut que quelqu’un avait malencontreusement amorti sa chute ! Elle se rappela alors les paroles de Frédéric : « On ne sait jamais sur quoi on va tomber... » Comment pouvait-il savoir ? C’était impossible ! Elle s’aperçut qu’elle était couverte de poussière et de bouts de branchages et que c’était également le cas de celui qui l’avait réceptionnée.
- Ça va, rien de cassé ? réussit-elle à articuler, confuse.
- Ça ira, répondit l’homme en lui adressant un sourire désarmant. J’ai cru que c’était un ange qui tombait du ciel.
A ces paroles, la jeune fille sentit un flot d’émotions indescriptible la submerger et elle resta tétanisée, ne sachant comment réagir à une telle réponse. Ce fut Suzanne qui l’aida à se relever, l’examinant de la tête aux pieds. Elle passa vivement sa main sur la tenue de Nathalie pour en ôter quelques feuilles mortes et jeta un regard neutre à l’homme, par-dessus l’épaule de sa cousine :
- Vous n’avez rien, mon... Professeur Gauthier ? !
Nathalie tressaillit à ce nom et regarda plus attentivement son "sauveur". Elle sentit le rouge lui monter aux joues et son cœur battait à cent à l’heure dans sa poitrine. Elle s’inclina, regardant ses pieds :
- Je suis affreusement confuse professeur... Tout est de ma faute.
- Allons ce n’est rien, dit-il en prenant son visage dans ses mains pour lui faire relever la tête. Il l’observa attentivement, plongeant son regard dans le sien. Tu es une élève de ma classe n’est-ce pas ?
Nathalie opina lentement et murmura, d’une voix à peine audible :
- Oui, je m’appelle Nathalie Amamiya.
L’enseignant sembla réfléchir un instant et sa physionomie s’éclaira :
- Eh bien, Nathalie, il se trouve que l’élève qui devait concourir avec moi n’a pas pu venir, continua-t-il d’un ton enjoué. Accepterais-tu d’être ma coéquipière... pour te faire pardonner ?
Il lui adressa un sourire engageant et la lycéenne décida d’accepter.
- Bien, dit-il en l’attrapant par le poignet. Dépêchons-nous d’aller nous inscrire.
- On se retrouve à l’arrivée ! lança-t-elle à Suzanne, avant d’être trop loin pour que celle-ci puisse l’entendre.
- Maintenant que tous les participants sont réunis, je vais vous expliquer les règles de cette chasse aux papillons.
L’homme se tenait debout sur une estrade, un micro à la main.
- Nous avons installé des stands dans tout Tomoéda. A chacun de ces stands, vous devrez résoudre une énigme et à chaque énigme résolue, on vous remettra cet insigne, dit-il en brandissant un badge sur lequel était gravé un papillon coloré. A la fin de la journée, l’équipe qui aura résolu le plus d’énigmes sera vainqueur. Elle remportera un an d’abonnement à notre nouvelle bibliothèque ainsi qu’un magnifique tableau de Silienski. Bonne chance à tous !
Et il donna le signal de départ.
Nathalie s’empressa de rejoindre son partenaire, qui se dirigeait vers le premier stand d’un pas décidé.
- On devrait peut-être le passer, et profiter du fait que tout le monde s’y arrête, proposa-t-il
- Vous pensez ?
La jeune fille réfléchit un instant, puis :
- Non... allez, essayons.
- Je te suis, alors, si tu parviens à te glisser jusqu’à l’étal.
Nathalie s’infiltra prestement dans la foule, écartant délicatement les gens qui se trouvaient sur son passage et les remerciant d’un sourire. Une fois parvenue en première ligne du stand, elle leva le bras vers le professeur et celui-ci approcha. Une jeune femme à l’air affable les accueillit.
- Bien voici ma question : Nous sommes sept soeurs jumelles et pourtant différentes. Le ciel est notre domaine et pour le consoler lorsqu’il pleure, nous nous unissons pour ne former plus qu’un. De quoi s’agit-il ?
- De l’arc-en-ciel, bien sûr, répondit Nathalie du tac au tac.
- C’est exact. Bravo, sourit la jeune femme. Voici votre badge.
La jeune fille pivota vers le professeur pour lui montrer son badge et s’arrêta net devant son air surpris.
- Mon grand-père adore les arcs-en-ciel, lui expliqua-t-elle en riant. Alors ça m’a paru évident.
Le jeune enseignant la regarda longuement et se mit à rire à son tour.
- Bien, continuons. Je ne veux qu’on se perde dans cette foule, ajouta-t-il en lui prenant la main. Ça ne te gêne pas ?
La jeune fille fit signe que non alors qu’ils sortaient du parc. Elle sourit intérieurement. Finalement, elle avait bien fait de venir !
A SUIVRE...
Lire l'EPISODE 4 vu par Dominique
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