Comtes de Quintin
 

 

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Étienne le Maréchal du Launay Gouyon Gouyon La Moussaye Comtes de Quintin

 

Branche du Launay Gouyon et de La Moussaye IV

Amaury III (v.1601-1663)

Marie (1631-1717)

 

 

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Page 148

L'année de la mort à Bruxelles d'Amaury, chevalier de Pommerit, fils du marquis et de la marquise de Quintin, est probablement 1658 ou 1659. Dans une lettre non datée mais classée entre celle du 30 décembre 1658 et une autre du 20 janvier 1659 (AN, 1 AP 436/41), Henriette de La Tour d'Auvergne parle à la duchesse de La Trémoille du "malheur de notre maison".

 

à propos de Suzanne de Montgomery qui, veuve, épousa M. de Mortagne.

L'opinion de Saint-Simon (II-V) sur Suzanne de Montgomery était fort éloignée des propos venimeux de la marquise de Sévigné. Il écrit : "Madame de Quintin avait été fort jolie, parfaitement bien faite, fort du monde, veuve de bonne heure sans enfants, riche de ses reprises et de trente mille livres de rentes que M. le maréchal de Lorges lui faisait sa vie durant pour partie de l'acquisition de Quintin qu'il avait faite à son mari. En cet état et avec beaucoup d'esprit, elle vit la meilleure compagnie de la cour, et comme elle avait l'esprit galant et impérieux, elle devint une manière de fée qui dominait sur les soupirants sans se laisser toucher le bout du doigt qu'à bonnes enseignes, et de là, sur tout ce qui venait chez elle, toutefois avec jugement, et se fit une cour où on était en respect comme à la véritable, et aussi touché d'un regard et d'un mot qu'elle adressait. Elle avait un bon souper tous les soirs. Les grandes dames la voyaient comme les grands seigneurs. Elle s'était mise sur le pied de ne sortir jamais de chez elle, et de se lever de sa chaise pour fort peu de gens. Monsieur y allait; elle était la reine de Saint-Cloud, où elle n'allait qu'en bateau, et encore par grâce, et n'y faisait que ce qu'il lui plaisait. Elle y avait apprivoisé jusqu'à Madame qui l'allait voir aussi. Mme de Bouillon, autre reine de Paris, elle l'avait subjuguée, l'avait souvent chez elle, et le duc et le cardinal de Bouillon."

"Le comte d'Auvergne fut longues années son esclave. M. de La Feuillade y venait deux fois la semaine souper de Versailles, et retournait au coucher du roi; et c'était une farce de la voir partager ses grâces entre lui et le comte d'Auvergne, qui rampait devant elle, malgré sa roguerie, et mourait à petit feu des airs et des préférences de l'autre. Le comte de Flesque qui, avec beaucoup d'esprit, était une manière de cynique fort plaisant quelquefois, impatienté de cette fée, qui fit une chanson et mettre un matin sur sa porte en grosses lettres, comme les affiches d'indulgences aux églises: Impertinence plénière. Peu à peu la compagnie se mêla; le jeu prit un peu plus; l'avarice diminua la bonne chère. La Feuillade avait enfin expulsé le comte d'Auvergne, puis était mort. Le tribunal existait encore, et la décision souveraine sur tout ce qui se passait, mais il ne florissait plus tant. Mortagne, qui depuis vingt ans en était amoureux, et qui s'était fait la justice de n'oser le montrer que par une assiduité pleine de respect, et surtout de silence, parmi une si brillante cour, espéra alors que le moment était venu de couronner sa patience. Il osa soupirer tout haut et déclarer sa persévérance. Il était riche et capitaine de gendarmerie; de l'honneur, de la valeur, de a politesse, avec un esprit doux et médiocre. La fée fut touchée d'un amour si respectueux, si fidèle, si constant. Elle était vieille et devenue infirme; elle couronna son amour et épousa. Mortagne n'était rien; son nom était Collin. II était des Pays-Bas voisins de celui de Liège. Son père ou son grand-père était homme d'affaires de la maison de Mortagne qui était ruinée. Il s'y était enrichi, en avait acheté les terres, et celui-ci en portait le nom. Il n'était rien moins que beau ni jeune; bien fait, mais un peu gras; engoncé et fort rouge. Pas un de ses valets ne l'avait vu sans perruque, ni s'habiller ou se déshabiller, d'où on jugeait qu'il avait sur lui quelque chose qu'il ne voulait pas montrer. Ce mariage surprit tout le monde, qui trouva Mortagne encore plus fou qu'elle de l'avoir fait. Cela leur diminua à tous deux l'estime et la considération du monde. La maison de Madame de Mortagne tomba fort; ils s'en consolèrent par l'abondance et par filer ensemble le parfait amour."

 
 

VERS LE HAUT

Étienne le Maréchal du Launay Gouyon Gouyon La Moussaye Comtes de Quintin

 

 

09-10-06