Alix de Hesse:
Chapitre 6:
Spala
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Traduction francaise par Madelayne Robitaille
Version Anglais
English Versio
n
par Jesús Ibarra
Anna Vyrubova
Alexandra et son fils le Tsarevitch Alexei
  Une des pires crises qu'Alexei dut subir se produisit à Spala en 1912, cet événement allait demeurer le pire moment dans la vie de Nicholas et d'Alexandra. En septembre 1912, toute la famille impériale, accompagnée par Anna Vyrubova, se rendit à Spala, leur chalet de chasse situé dans les forêts de Pologne. Ils voyagèrent à bord du train impérial et s'arrêtèrent une première fois à Belovezh, un autre chalet de chasse situé dans l'est de la Pologne. À Belovezh, Alexei glissa accidentellement dans la salle de bain et se heurta la jambe contre le rebord du bain. Son médecin privé, le docteur Botkin l'examina et découvrit que sa cuisse gauche était enflée sous l'aine. Le tsarevitch dut s'aliter mais, au bout de quelques jours, la douleur étant disparue, la famille continua son voyage vers Spala. Une fois à Spala, Alexandra, croyant que l'air frais ferait du bien à son fils, l'amena faire une promenade en fiacre avec Anna Vyrubova mais, la route était pleine de crevasses et de nids-de poules et bientôt, Alexei commença à ressentir des douleurs dans sa jambe et dans l'estomac, il faisait une hémorragie interne. Alexandra ordonna au cocher de faire demi-tour immédiatement. Quand le docteur Botkin examina l'enfant, il découvrit une nouvelle source d'enflure sur le haut de sa cuisse. Alexei souffrait énormément. Plusieurs spécialistes furent appelés à Spala mais tous avouèrent leur impuissance. L'hémorragie interne ne s'arrêtait pas et le sang se répandait dans les tissus et les os, atteignant même l'abdomen. Des cris de douleur se faisaient entendre à travers les murs et dans les corridors de Spala pendant qu'Alexandra demeurait au chevet de son fils nuit et jour. L'enfant pleurait 'Maman, aide-moi' et les larmes coulaient le long des joues de l'impératrice. Nicholas et Alexandra crurent que la fin était arrivée. Nicholas ordonna même au comte Vladimir Fredericks, ministre de la cour impériale, de préparer les funérailles d'Alexei. Désespérée, Alexandra demanda à Anna d'envoyer un télégramme à Rasputin, qui se trouvait à Pokroskoie, pour l'implorer de prier pour la vie de son fils. Rasputin répliqua immédiatement: 'Dieu a vu vos larmes et entendu vos prières. Ne vous inquiétez plus. Le Petit ne mourra pas. Ne permettez pas aux docteurs de trop l'ennuyer.' Quand elle reçut le télégramme, un grand calme envahit Alexandra et, souriante, elle le montra à Nicholas. 'Je ne suis plus inquiète du tout maintenant' dit-elle 'pendant la nuit, j'ai reçu ce télégramme du père Grigory et, il m'a complètement rassurée'. Le lendemain matin, Alexei était toujours vivant et l'enflure de sa jambe s'était résorbée; l'hémorragie interne s'était enfin arrêtée. L'enfant était toujours pâle et faible mais vivant et le cauchemar était terminé. Plusieurs théories ont été élaborées pour tenter d'expliquer ce phénomène mais, pour Alexandra, c'est Rasputin qui avait guéri l'enfant par ses prières et elle était maintenant certaine que tant qu'il demeurerait près de l'enfant, celui-ci ne mourrait pas. En mars 1913, la Russie célébra en grande pompe le 300e anniversaire de la dynastie Romanov. Au début de 1914, Alexei avait presque récupéré complètement de la crise de Spala; sa jambe était presque droite et il marchait avec une minime claudication. Le dimanche 28 juin 1914, l'héritier de l'empire austro-hongrois, l'archiduc Franz-Ferdinand et son épouse morganatique, Sophie Chotek, se rendirent en visite à Sarajevo, la capitale de la Bosnie, une province slave sous domination autrichienne. Les choses étaient mauvaises en Bosnie où régnait un grand mécontentement, de plus la discorde révolutionnaire agitait la ville. Il y avait un mouvement nationaliste qui désirait créer un grand état slave qui serait placé sous l'autorité du royaume indépendant de Serbie. Lors d'une promenade dans les rues de la ville, une bombe fut lancée et explosa à l'arrière de la voiture de l'archiduc. Franz-Ferdinand et sa femme ne furent pas blessés et ils continuèrent leur visite de la ville. Soudain, un jeune serbe du nom de Gavrilo Princip sortit de la foule et tira sur l'archiduc et sur son épouse, les tuant tous les deux. Le gouvernement autrichien réagit violemment et soutint que le meurtre de l'archiduc était une déclaration de guerre de la Serbie contre l'Autriche. Pendant ce temps, en Sibérie, quelques heures avant que l'archiduc Franz-Ferdinand ne soit assassiné, Rasputin subit aussi un attentat contre sa vie. Une femme appelée Jina Guseva, une disciple d'Ilionor, poignarda Rasputin à l'estomac. Le starets était gravement blessé et pendant deux semaines on craignit pour sa vie mais, avec sa force et sa solidité caractéristiques, il guérit. Le médecin qui le sauva reçut une montre en or en témoignage de la gratitude d'Alexandra. Le 20 juillet 1914, Nicholas et Alexandra reçurent la visite d'état du président français, Raymond Poincaré. Cette visite dura 5 jours. Au matin du jour suivant le départ de Poincaré, le 25 juillet 1914, l'Autriche envoya un ultimatum à la Serbie affirmant que l'assassinat de l'archiduc avait été planifié à Belgrade et que l'assassin avait eu le support des officiels serbes. L'Autriche demandait également que des officiers autrichiens puissent se rendre en Serbie afin d'y mener leur propre enquête. La dernière partie de l'ultimatum requérait l'abolition de toute propagande nationaliste serbe contre l'empire autrichien. La Serbie disposait de 48 heures pour répondre. Quand elle reçut l'ultimatum, la Serbie en fit immédiatement part à la Russie, protectrice traditionnelle des nations slaves. Nicholas assura le prince serbe qu'il ne demeurerait pas indifférent au destin de la Serbie. Aux yeux de Nicholas et de ses ministres, l'ultimatum autrichien semblait être une attaque directe contre la Russie.Le ministre russe des Affaires Étrangères, Serguei Sazonov, conseilla au ministre serbe, Pashich, d'accepter les demandes autrichiennes; en fait, la Serbie répondit à l'ultimatum dans les termes les plus amicaux. L'Autriche, qui s'attendait à une autre réponse fut insultée et, le 28 juillet, elle déclara la guerre à la Serbie. À cinq heures du matin, le 29 juillet, l'artillerie autrichienne ouvrit le feu contre Belgrade. En réponse à cette fusillade, Nicholas ordonna la mobilisation des troupes russes le long de la frontière autrichienne. La mobilisation russe ne visait que l'Autriche; les frontières allemandes ne furent pas affectées. Nicholas pensait que son cousin, l'empereur, ne voulait pas la guerre. En fait, Wilhelm tenta de jouer le médiateur entre l'Autriche et la Russie et plusieurs télégrammes furent échangés entre lui et Nicholas mais, quand il fut mis au courant de la mobilisation russe, il ordonna au comte Pourtales, l'ambassadeur allemand à St-Petersburg, de présenter un ultimatum à la Russie l'invitant à cesser la mobilisation de ses troupes. Comme la Russie n'avait pas encore répondu le lendemain après-midi, Wilhelm, à son tour, ordonna la mobilisation. La France, alliée de la Russie, mobilisa ses troupes le même jour. Le lendemain, le 2 août 1914, Nicholas effectua une déclaration de guerre formelle contre l'Allemagne à partir du Palais d'Hiver. Quand lui et Alexandra apparurent devant la foule massée sur le square, celle-ci les acclama, pleine de patriotisme et criant: 'Batiuska, guide nous vers la victoire!' Le 3 août, l'Allemagne déclara la guerre à la France et deux jours plus tard, l'Autriche fit de même envers la Russie. Quand l'armée allemande traversa la frontière neutre belge, l'Angleterre entra immédiatement en guerre contre l'Allemagne, s'alliant de ce fait à la France et à la Russie.
Chapitre 7
Chapitre 5