M. C. TRAIKI est charge de
programmes sociaux au niveau de l'agence de développement social dont le
siège est a Alger et dont l'expérience professionnelle lui permet d'avoir un
avis indiqué sur les phénomènes sociaux observes en Algérie.
Question : Pensez-vous qu’il existe un problème d’informations en
Algérie, notamment chez les jeunes par rapport a l’existence aux différentes
méthodes contraceptives ?
Réponse : Je ne pense qu’on puisse parler
de méconnaissance des différentes méthodes contraceptives d’autant plus que
nous vivons actuellement une époque ou l’information est disponible et
accessible a tous les niveaux.
Toutes fois, et pour des raisons culturelles en Algérie les méthodes
contraceptives sont plus l’apanage des femmes que des hommes.
En effet la méthode contraceptive la plus utilisée est la prise de pilule car
en Algérie l’utilisation de la pilule obéit a une stratégie d’évitement
de grossesses non désirées lors des rapports homme-femme, notamment dans le
cadre du mariage.
Chez les jeunes, l'utilisation de méthodes
contraceptives restent limites en dépit des comportements
sexuels nouveaux chez les
jeunes.
Question : Pourquoi les jeunes algériens ne sont pas adeptes des méthodes
contraceptives moins vulnérables pour leur santé ?
Réponse : La méthode contraceptive la moins vulnérable pour luter contre
les MST (maladies sexuellement transmissibles) reste le préservatif. Or son
utilisation reste très limitée chez les Algériens. Les raisons sont a
chercher dans les traditions mais aussi dans la méconnaissance des risques de
maladies lors des rapports non protégés.
Chez nous, la contraception est du
domaine féminin et se traduit par la prise de la pilule par la femme parce que
c’est elle qui représente aux yeux de l’homme le domaine de fertilité.
L’utilisation des préservatifs
notamment chez les jeunes est très limitée et ce pour des raisons économiques,
car le préservatif n’est pas accessible a tous.
Question : Quelles sont les conséquences que peut provoquer la non
utilisation des préservatifs ?
Réponse : Les conséquences sont doubles : au plan social et au plan
économique.
En effet, sur le plan social, on risque d’avoir des risques d’augmentation
du nombre de victimes atteints de MST mais aussi l’apparition de phénomènes
de naissance hors mariage dont les retombes au plan social sont énormes :
exclusion, marginalisation…
Au plan économique, cela suppose des budgets plus importants pour la prise en
charge de ces populations aussi bien sur le plan social que sur le plan des dépenses
publiques pour la prise en charge
des malades atteints des différentes formes de MST.
A titre d’exemple, les dernières estimations indiquent que 55 000 personnes
ont contracté l'infection VIH au cours de
l'année écoulée, sans parler des naissances hors mariage.
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