Introduction
À son arrivée au Petit Goave (voir sa lettre du 24 août 1680), le comte d'Estrées y a suivi d'environ une dizaine de jours le sieur de Granmont, revenant de la prise de La Guyara, le port de mer de Caracas. Granmont a eu moin de chance que le vice-amiral de France, car le lendemain de son arrivée au Petit-Goâve, il perdait son vaisseau dans un violent ouragan qui en ravagea le port. Granmont n'en donne pas moins une relation de ses dernières aventures contre les Espagnols, que d'Estrées, tout comme lors de l'affaire de Maracaïbo (voir la lettre du 10 avril 1679), s'empresse de communiquer au ministre Colbert.
Le comte d'Estrées au Ministre [extrait] Le 7 septembre 1680. (...) J'ai joint à ces lettres et mémoires qui sont assez étendus la relation de la prise des forts de La Guerra, au près de Caraque par 150 flibustiers commandés par le sieur de Grandmont avec les places. Les soldats prisonniers qui y étaient de garnison sont au Petit Goave et m'ont paru fort bien faits tous 80 pages naturels. Je crois que cette entreprise a été faite au mois de juin ainsi que Grandmont m'en a assuré. Le mémoire que m'a donné un marchand de la prise de son bâtiment par un vaisseau de guerre espagnol; comme il pêchait de la tortue au Caiman sur la bonne foi de la paix au mois de mai dernier et la déclaration d'un Français qui l'a vu vendre à La Havane et déclarer de bonne prise. J'ai été surpris que les Espagnols veuillent en donner des sujets de plainte... N'ayant point de double ni du mémoire ni de la relation de la prise des forts de La Guerra, je ne peux pas dire bien précisément les dates. Il y a de plus le mémoire des vaisseaux perdus à la rade du Petit Goave. (...) source: Archives nationales, Colonies, F3 164, fol. 355. |
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