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Grazzanise
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Grazzanise c’est une petite ville de la province de Caserte, en Campanie, située précisement au coeur d'une plaine, autrefois marécageuse et paludéenne, dite Le Mazzone, sur la rive gauche du Volturno (Vulturne). Son territoire s’étend sur 47 km carrés et ses habitants sont à peu près 7.000 (y compris les hameaux de Brezza et Borgo Appio).
Le sol, argileux et peu fertile, permet une agriculture de survie (on relève la production de vins et de fruits). Au contraire le territoire est particulièrement exploité pour l’élèvage de la bufala (buflesse), qui est à la base d’une richesse considérable et se manifeste en nombreuses fromageries qui nous donnent de très bons produits dont la bien célèbre ‘mozzarella’.
Pour chaque fête et pour chaque saison il y a des specialités gastronomiques, des fois vraiment excellentes.
Le Mazzone reçut
son appellation de ‘Campo Stellato’ (Champ étoilé) à cause de la végetation
spontanée d’herbes aromatiques, de toutes sortes de fleurs, en particulier de
marguérites printanières qui constellaient le territoire comme des étoiles
haletantes du sol.
Tite-Live dans
le 9ème livre de son histoire parle d’incursions des Sannites
« in Campum Stellatem »; Dans le 22ème livre il raconte
qu’Annibal, après son installation en Capoue, vint piller avec son armée
dans le Campo Stellato : « In campum Stellatem descendit ».
La
colonisation du Campo Stellato prend son origine de Jules César et de Auguste.
En effet, la loi qui divisait le Campo Stellato parmi les plébéiens romains
fut proposée par le Consul Rufus vers 80 a. J.C.
César
distribua les terres parmi ses légionnaires. Cela est confirmé par des plaques
et par une pierre de confin encore murée dans la Torre del Frascale, entre
Capoue et Grazzanise, dont l’inscription encore lisible dit « Caius
Julius Caesar Diomedi Campano donavit pedes...».
Une plaque
retrouvée dans la Torre di Augusto, près de Grazzanise, conservée dans le Musée
Campano de Capoue dit : « Veneri Genitrici et Genio Augusti
Caesaris Colonia Iulia - Fel. Pace Composita - Dedicavit IV Kal. Dec... »
L’appellation
de Mazzone remonte au Moyen Age et à l’époque des rois aragonais qui y
possedaient Reali Tenute (domaines royaux) et Casini di caccia (pavillons de
chasse).
Le Panormitano
parle du Roi Alfonse I d’Aragon, qui aimait chasser dans le Mazzone delle rose :
«Venabatur rex in campis, quos rosarum vocant»
A ce propos,
l’histoire du Miracle de Sainte Massimiliana Bona, dont le roi fut un des témoins,
est très suggestive.
Le Roi
Ferdinand I, qui chassait très souvent dans les forêts de Grazzanise et dans
la Real Tenuta de Carditello, accorda à la ville de Capoue le droit de pâturer
et faire les foins dans le Mazzone delle Rose «senza pagare cosa alla
Regia Corte » (sans rien payer à la Cour Royale).
Mais pour le
fait que le Campo Stellato fut laissé inculte par les Romains (Cicerone le décrit
« bas, marécageux et non labouré et seulement abondant de bon pâturage
pour les troupeaux ») le Mazzone delle Rose fut maintenu à l’état
sauvage, en proie au marécage et au paludisme, encombré de bois et forêts,
royaume des bêtes et du gibier pour le plaisir du Roi et des nobles napolitains.
(…) il est
évident que le Mazzone était en grande partie une contrée inféconde,
malsaine, insécure, ou pâturait sans être dérangé le buffle sauvage et dans
les domaines inaccessibles vivait le buttero (gardien de bestiaux) et n’y
arrivait pas du tout l’echo de la civilisation et du travail.
Cela lui
donnait un fond tragique où la délinquance et la pègre se cachaient et
faisaient la loi en nuisant au prochain par l’anonymat, le chantage, les
incendies, l’abattage des animaux, les fusillades, la coupe des vergers, les
bagarres sanglantes, les coups de feu dans les campagnes et les villages et, des
fois, par des meurtres terrifiants.
(…) Le Mazzone, dans la légende, est représenté comme un marais livide, saturé de
miasmes mortels, enchevêtré de maquis pestilentiels et effrayants et habité
par des hors-la-loi sans scrupules, sans morale, associés pour le crime !
Au contraire
le Mazzone dans l’histoire et dans sa vraie âme c’est une autre chose.
Le Mazzone,
dans sa verdure luxuriante, qui s’étend à perte de vue dans ses champs
ensoleillés, offre un superbe spectacle d’enchantement au regard admiré.
Au milieu de
la terre fleurie, de la campagne qui chante d’amour, on participe à la beauté
exubérante de la création: des frémissements immenses de vie au milieu d’effluves
rustiques, de mugissements, de hennissements, de bêlements, de cries, de
piaffements dans un spectacle merveilleux de fécondité, de force, de travail.
Ceux qui
imaginent le Mazzone comme la terre du malfaiteur affamé, portant de grosses
bottes et un large chapeau sur la tête (suivant une certaine tradition et un
certain folklore) se trompent.
Le vrai
habitant du Mazzone est autentiquement pur, courageux, généreux. Il est ennemi
de la duplicité et de l’ipocrisie, il est expansif, sociable, accueillant,
indulgent, intelligent. Il est naturellement porté aux sentiments, à l’entusiasme,
à l’affection, à l’émotion, aux satisfactions spirituelles, morales et,
par conséquent, à la défense du pain et de l’honneur, donc aux déceptions
qui gravent sur l’esprit sensible et noble à cause d' innommables méchancetés.
Les gens d’ici
sont fortes comme la terre argileuse des Mazzoni: les hommes bruns, robustes,
vifs, intélligents; les femmes roses, prolifiques et opulentes pour la santé
des descendants…
D’après
l’opinion accréditée d’historiens locaux, Grazzanise remonte à la IIIème
ou IVème période de la République Romaine, sous les auspices de la famille
des Gratiani qui la consacraient aux Grâces. Son nom signifierait l’île des
Grâces (Gratiarum nesos ou nisos), ou bien le pays soutenu par
les Grâces (pagus Gratiis inixus). Et il surgissait pour abriter les
esclaves qui donnaient, dans l’anphithéâtre de Capoue, le spectacle tragique
de leur force et de leur valeur. Il surgissait aussi pour produire, avec les
roses de ses champs, des pommades et des parfums pour les matrones et les
hétaîres de la Via Deplasia de Capoue.
Certains écrivains
pensent que les villages autour de Capoue remontent à 211 a. Ch., au temps de Annibal,
quand les romains firent un terrible massacre pour se venger de l’appui donné
au gènéral de Carthage. Alors une grande partie des citoyens de Capoue, relicta
urbe, effugierunt. Où ? In proximas terras.
D’autres
pensent que ces villages remontent au terrorisme oligarchique de Sylla (81
a. Ch.) qui succéda au terrorisme démocratique de Marius.
L’historien
Iannelli pense que Jules César, après son retour de l’Espagne, fonda des
colonies qu’il divisa parmi ses commandants. Ainsi de Gratianî prit son
origine Gratianisi-Grazzanise. Encore d’après Iannelli, Grazzanise vient
d’une colonie Iulia, comme celle de la Torre degli Schiavi, où fut retrouvé
en 1649 une plaque qui parle d’une colonie Iulia fondé par César. On ne doit
pas oublier, toutefois, que beaucoup de colonies, pour reconnaissance ou pour
flatterie prirent ce nom.
La première
église de Grazzanise est la Chiesa Madre, en l’honneur du patron Saint Jean
Baptiste. On ne connaît
pas avec précision l’année de sa construction mais elle est nommée expressément
(d’après Michele Monaco dans le Sanctuarium Capuanum) dans une bulle du pape
Alexandre III en 1173, envoyée à l'archevêque de Capoue, Alfano. Un amateur
d’histoire locale, Don Carlo Raimondo, suppose qu’elle a été bâtie entre
le VIème et le IXème siècle. Parmi les
ouvrages abrités dans l’église, à noter un polyptique sur bois de 1525
récemment réstauré, qui représente Notre Dame de la Consolation, avec Saint
Jean et Saint Blaise et, au dessus, le Rédempteur. Au dessous de
la voûte de la grande nef il y a trois peintures de valeur. La Cène de Emmaüs,
Saint Jean prêchant sur les rives du Jourdain, S. Carlo Borromeo qui guérit un
pestiféré, par Raffaele Iodice de
Giugliano (1932). Sur une plaque
on lit que l’église fut rebâtie a fundamentis en 1730 et ensuite
restaurée en 1878 et 1932. Une dernière remise à nouveau a été faite en 2004. |
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Pour ce qui
concerne l’église dediée à Notre Dame de Montevergine, elle est, au point de
vue juridique, un rectorat de la Chiesa Madre. Elle remonte aux années ’50 et
surgit sur le lieu d’une ancienne petite chapelle détruite par les
bombardements de la IIème guerre mondiale. Elle a été bâtie à imitation du style
gothique, avec des arcs aigus, une rosace centrale,
des colonnes hautes et légères divisant les trois nefs. Devant l’église
il y a le clocher qui réproduit le même style gothique.
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L’église de
l’Annunciata, la seconde paroisse de la ville, remonte au XVIème siècle.
Elle est bâtie sur une seule grande nef avec des autels latéraux. Elle est
dediée, comme l’indique son nom, à l’épisode de l’Annonciation. Elle abrite des statues en bois et une toile qui remontent au XVIme et au XIXme siècle.
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Parmi les plats traditionnels préparés à l'occasion de la Saint-Jean (29 Août) l'oie occupe une place très importante. En effet la fête est dite de la 'paparara', du nom local de l'oie.
Il y a deux manières de cuire l'oie: fourrée, pour ceux qui aiment les plats doux, ou bien à la sauce, pour qui préfère (c'est la majorité) une 'pastasciutta' vraiment délicieuse.
Mais la gastronomie locale ne s'arrête pas là. Elle comprend aussi des chicorées, des struffoli et une grande varieté de gateaux.
Et comment oublier, finalement, des produits caractéristiques tels que la mozzarella, les caciocavalli, la ricotta (fromages),...?
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