Martine voulut tirer Bozo de sa distraction et lui demanda comment il avait pu se faire arrêter dans sur le pont de Québec.
- On m'avait recommandé cet endroit. C'est ce loueur de byke qui m'a mal orienté. Il m'a bien eu, de toute façon. Je suis tombé dans le piège comme un imbécile. Il avait l'air tout à fait régulier... Il m'a dit que c'était la dernière qui lui restait en location. Je ne connais pas Québec. Une cour où on loue des motos, à Montréal, ça ne manque pas... En d'autres mots, je lui ai fait confiance. J'ai voyagé en moto à une heure avancée. Je ne sais pas comment une distraction pareille a pu m'arriver. Je ne voulais pas coucher au Frontenac...
- Ce n'est pas une confession que je vous demande, Bozo... Arrêtons-nous ici pour regarder le paysage.
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Un champ de marguerites s'étendaient devant eux jusqu'à l'orée des bois de sapins qui escaladaient une haute colline. L'espace était rempli des arômes des floraisons de juillet. Le temps était doux et l'envie vint à Bozo de déclamer une chanson qu'il avait apprise lorsqu'il était à l'école secondaire, dans un collège privé.
- Martine, connaissez-vous cette chanson:" La marguerite a fermé sa corolle, l'ombre à fermé les yeux du jour...!
- Vous vous faites poête, Bozo... Comment avez-vous pu en arriver à exercer la métier que vous faites ?
- L'inspiration me vient de vous, mon amie. Ici, avec les montagnes, les vastes étendues à portée de la main, c'est tout différent de Montréal. On se croirait à la ville tout en étant en campagne. Imaginez, tout ceci à dix minutes de la ville...
- Asseyons-nous. Je viens souvent ici humer l'odeur de la fôret.
Après de longues et heureuses minutes de rêveries, les deux promeneurs revinrent lentement vers la résidences de parents de Martine.
- Mon père est souffrant. Ne vous étonnez pas s'il vous entretient de ses maux. Vous risquez d'entendre, en plus de l'historique de son arthrose, toute un exposé de la manière dont les médecins devraient orienter leurs recherches pour soulager cette maladie... Mais je ne veux pas vous en dire davantage. Soyez patient... Vous saurez tout...
Martine racontait l'affaire sur le ton de la blague, se retournant de temps à autre vers Bozo qui la suivait religieusement. Elle riait, blaguait... Elle se sentait heureuse d'une présence nouvelle.
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