- Une noyade, ça suscite toujours des commentaires...
- Que dites-vous?
- Je veux dire que les gens ont dû parler au moment où on a fait la découverte du cadavre du noyé.
- C'est comme je vous ai dit: on ne parle pas de ces choses-là, ici, sinon en privé. Il y a bien un mot par-ici, par-là, qui sort des fois... tu comprends ? Mais, c'est entre les branches. Il faut avoir l'oreille fine... En tous cas, j'ai beaucoup d'admiration pour toi. Moi, ici, tu comprends, je joue le rôle de concierge...
Henry Rosengartner tutoyait maintenant Boudedieu, sans trop s'en rendre compte.
- Vous avez sans doute passé les deux jours au Château, lors de la noce de la famille Antoniche ?
- Pour ça, oui. Au deuxième, l'activité n'a pas dérougie, comme on dit par ici.Deux nuitées de temps... Je comprends pas que du monde comme ça se reçoivent...
- Que voulez-vous dire ?
- Je ne puis en dire davantage.
Les deux hommes étaient rendus à la porte du Château. Rosengartner y mit le cadenas.
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- Ecoute, je voudrais te demander quelque chose. Est-ce une habitude dans la police de Québec de travailler le dimanche?
- C'est vous qui avez fixé le rendez-vous...
- Ton assistant, à Québec, m'a dit que c'était le seul jour où tu pouvais venir me voir.
- Dites, Monsieur, à quel jour de la neuvaine sommes-nous ?
- Quelle neuvaine ?
Boudedieu revit le visage de Lanchard. " Le salaud!" se dit-il en souriant du tour que lui avait joué son assistant.
- La neuvaine de la Ste-Anne!
- Ton assistant, un dénommé...
- Lanchard...
- C'est bien ça. Il m'a dit que tu voulais en profiter pour t'arrêter à Ste-Anne-De-Beaupré, en passant, avant de venir me voir. Je n'ai pas osé refuser...Je me suis dit:" Ça doit être un bon gars, ça!", en parlant de toi, évidemment.
Avant de quitter le concierge, boudedieu lui demanda une copie des dossiers concernant les derniers locataires des chambres du Château.
L'homme lui expliqua cque ces documents étaient en possession de la compagnie de fiducie qui administrait l'édifice.
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