<H1>Une bonne journée.</H1>

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Une rencontre mystérieuse.

Célia Antoniche habitait une coquette villa, à Sillery, petite ville juchée sur les falaises du St-Laurent, coïncée entre Québec et Ste-Foy.

Elle reçut le détective dans la cour, à l'arrière de la maison. Le terrain ressemblait à un petit parc bien aménagé.

- C'est magnifique chez vous !

Le jardin témoignait de l'exubérance de l'été. Des géraniums à fleurs rouges ravivaient la réranda ombragée. Des gerbes de cosmos étoilaient le parterre. Des rangées de zinnias encadraient le terrain. Au-delà, des lauriers roses arômatisaient l'air; des arbres fruitiers: poiriers, pommettiers, pembinas... C'était ensuite l'amorce de la falaise, les bosquets tout sonores du chants des oiseaux et le fleuve aux eaux tranquilles.

- Je suis heureuse que ça vous plaise, répondit avec courtoisie la jeune femme en souriant.

Le soleil brillait mais des stratus lointains occasionnaient certaines ombres. Célia décrivait ses plantes d'une voix douce et affectueuse. Ses paroles ondoyaient dans la douceur de l'atmosphère. Ses grands yeux étaient sombres, tellement sombres que le blanc en devenait presque noir. Par moment, ses paupières tremblaient, surtout lorsqu'elle apercevait une plante affaiblie.

- Monsieur le détective, venez vous asseoir, fit-elle, d'une voix caline, le visage souriant, quand elle eut terminé la présentation de ses plantes.

Boudedieu la suivit, vers un banc ombragé, dans un coin de la cour.

- Alors... fit-elle, vous venez pour me parler de ma famille. quelle triste affaire!

- J'ai eu l'honneur de rencontrer vos parents ainsi que Martine, votre soeur...

- Pauvre Martine... Mises à part les circonstances malheureuses du décèes de son mari, je me demande si elle doit regretter quelque chose... Ça ne pouvait pas continuer comme ça, ajouta Célia, le divorce n'allait pas tarder. Il la battait, Monsieur...

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