LE PROFIT
![]() Le capitaliste serait animé par la recherche du profit maximum. L'expression "profit maximum" ne veut pas dire grand' chose. Un patron peut tenter un jour, une semaine, un mois de faire tourner hommes et machines à fond si il est sûr de trouver des débouchés. Il risque de se repentir assez vite d'avoir épuisé son capital. L'échec d'une tentative de ce genre a eu lieu en Chine avec le "grand bond en avant". L'importance du profit dégagé et donc la détermination du revenu des actionnaires et des dirigeants, le taux de croissance économique ne sont pas décidés librement par des capitalistes tout-puissants. ![]() Dégager de l'argent, voilà ce qui pousse le capitaliste soit pour s'enrichir soit pour investir. Si il ne le fait pas, par laisser-aller ou par bonté ou parce que ce n'est objectivement plus possible, son entreprise sera éliminée. Pour le bureaucrate cela joue aussi mêlé à la crainte de sanctions administratives. On ne proclame d'ailleurs ni en U.R.S.S. ni en Chine que le profit a disparu. Au contraire on cherche le profit, pour le bien du peuple, pour construire le communisme. Il serait devenu un instrument de mesure économique au service de la planification ! ![]() A l'est comme à l'ouest et comme l'a montré Marx on ne peut expliquer le développement du capitalisme par l'appât du gain. C'est l'inverse qui est vrai. Les notions de profit ou de rente foncière n'expliquent pas la marche du système. Ce sont les catégories à travers lesquelles les classes dirigeantes prennent conscience des nécessités économiques et sont poussées à agir. ![]() Contrairement aux humanistes de gôche qui voient ou affectent de voir dans le profit leur grand ennemi, les révolutionnaires ne se laissent pas illusionner. Nous ne reprochons pas au système son immoralité. Nous ne nous accrochons pas à des secteurs archaïques qui ne sont plus rentables. ![]() Le profit disparaîtra avec la révolution. Et sans délai ! Jusque là il joue dans une certaine mesure un rôle de protection des travailleurs. Il impose des limites à là tyrannie patronale. Il l'oblige à ménager le matériel humain. Si il était possible d'abolir le profit en conservant le capital l'entreprise moyenne tournerait au camp de concentration et la société glisserait dans le barbarie la plus totale. Le nazisme n'est pas un accident de l'histoire. Il est le déchaînement de forces qui continuent de se tapir dans les bas-fonds de la civilisation du capital. Le profit fixe des bornes à l'autoritarisme, la volonté de domination et d'écrasement qu'engendre un système inhumain. ![]() Que l'on s'en prenne au profit ! Mais alors que l'on s'en prenne aussi à l'ensemble d'une société où c'est la vie même de l'homme qui est devenue marchandise. ![]() |