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Une
autre interprétation... Article de Guylène Dhormes, membre de l'AAE-ESIT. C'est avec beaucoup d'intérêt et d'émotion que nous avons écouté Jean-François Labes, Directeur de l'Ecole Française de Langue des Signes (magnifiquement interprété en français, il faut le préciser), nous expliquer à quel point il était important pour la communauté des sourds et des malentendants de recourir aux services d'interprètes et combien il pouvait être frustrant de se sentir exclu des conversations des entendants ("on t'expliquera plus tard"...). Si nous imaginons sans peine les problèmes de communication qui peuvent exister entre les entendants et les sourds, on ne songe pas assez à la détresse des personnes devenues sourdes et qui ne parviennent que difficilement à s'identifier à l'image que leur renvoient les sourds : il y a en effet un problème de communication supplémentaire lorsque l'on se trouve ainsi entre deux mondes... Si pour nous qui sommes traducteurs ou interprètes la nécessité de recourir à des interprètes en langue des signes apparaît comme une évidence, il n'en va certainement pas nécessairement de même pour tout le monde. Pourtant, M. Labes n'a pas manqué de souligner le chemin parcouru ces dernières années. Il n'y a pas si longtemps, les interprètes en langue des signes étaient souvent des proches du malentendant, mais, faute de formation, ils avaient tendance à manquer de rigueur, voire à ajouter leurs propres réflexions à leur interprétation. Aujourd'hui, grâce aux formations proposées, l'interprétation est de bien meilleure qualité. Reste que les interprètes formés sont encore trop peu nombreux en France (une soixantaine officiellement à l'heure actuelle) : c'est très peu par rapport à d'autres pays ou l'interprétation est devenue obligatoire dans certaines institutions (dans les universités américaines, par exemple) et où les sourds ont des opportunités professionnelles. A cet égard, M. Labes a tenu à saluer l'enseignement dispensé à l'ESIT, qui constitue une des clés permettant aux sourds d'accéder à l'enseignement supérieure. La Maîtrise de Science et Technique en Interprétation en langue des signes de l'ESIT est préparée en deux ans ; elle s'adresse principalement à ceux qui font déjà fonction d'interprète pour malentendants sans avoir reçu de formation spécifique et à ceux qui connaissent déjà la langue des signes et souhaitent devenir des interprètes. Les interprètes ainsi formés peuvent participer à l'intégration scolaire, sociale et professionnelle des sourds, assister les collectivités locales et les services publics et participer aux congrès et colloques organisés dans le cadre des activités associatives des malentendants. Enfin, M. Labes et son interprète ont parfaitement su faire passer leur amour pour cette langue, "la plus belle et la plus animée", une langue qui, si elle n'est pas internationale (il existe une langue des signes française, une anglaise etc.), ne constitue pas pour autant une entrave à la communication : des sourds de nationalités différentes sont en effet tout à fait capables de discuter en langue des signes sans interprète. © Copyright 1998 - Association des Anciens Elèves de l'Ecole Supérieure d'Interprètes et de Traducteurs de l'Université de Paris - Tous droits réservés. |
Quelques dates,
quelques noms
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