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Les dangers de l'anglobal

Article de Guylène Dhormes, membre de l'AAE-ESIT.

A l'heure ou certains grands esprits rêvent d'une langue universelle qu'ils souhaiteraient être l'anglais (cf. les efforts insensés de l'OEB et du CNPF qui n'ont pas compris qu'une erreur de traduction pouvait coûter très cher), Florence Herbulot, présidente de la Fédération Internationale des Traducteurs, nous a entraîné dans un univers imaginaire, d'où les traducteurs auraient disparu (l'enfer...). Ce monde aurait bien entendu besoin d'un "véhicule linguistique" commun, d'un moyen de communication : les gestes, les symboles, les couleurs, la musique, le binaire ou... l'anglais. Cette dernière solution comporterait un vrai risque, car il ne s'agirait plus de véritable anglais, mais d'un "sabir, un pidgin, décoloré, tordu, abâtardi par les influences de tous ceux qui, en le parlant, viendront y ajouter leurs idiosyncrasies, leurs accents, leurs incertitudes, leurs insuffisances, et tous ces faux-amis, source des faux-sens, des contre-sens, des nons-sens" etc.

"Admetons tout de même - ce n'est pas vraiment exclu - qu'une certaine partie de la population mondiale en vienne à s'exprimer de cette manière : notre planète serait comme enveloppée dans une couche assez mince de brume anglicisée, un voile général, conducteur (plus ou moins bon) de la communication entre ceux qui auraient appris, acquis cet "anglobal" véhiculaire, par souci d'économie et de simplicité. Le risque existe.

En dessous de ce voile, il resterait toujours des poches, des marécages où l'on parlerait seulement des langues nationales, plus ou moins appauvries, désuètes, obsolètes, mais toujours pratiquées par tous ceux qui n'atteindraient pas le niveau de l'anglobal. Et ces poches ne pourraient pas communiquer entre elles. Tous les êtres n'ayant pu acquérir l'anglobal se trouveraient limités à des échanges intérieurs, sans pouvoir sortir de leur marécage".

Pour éviter cet enfer, cet "esclavage planétaire", il n'y a qu'un moyen : traduire ! Il faut traduire, pour préserver la précision de la pensée, autant en anglais que dans les autres langues. Un chercheur doit pouvoir s'exprimer librement dans sa langue maternelle, "avec toutes les finesses que seul l'usage de la langue maternelle autorise", et être ensuite "traduit dans une langue de qualité par un traducteur de qualité, travaillant lui aussi vers sa langue maternelle, donc maîtrisant tous les moyens qu'elle offre".

Par ailleurs, si l'anglobal venait à être institué, il faudrait quand même que les "poches" évoquées plus haut préservent leurs échanges mutuels : elles auraient donc besoin de traductions.

Finalement, convenons-en : "l'avenir, la survie des langues nationales, de TOUTES les langues nationales, c'est la traduction".

© Copyright 1998 - Association des Anciens Elèves de l'Ecole Supérieure d'Interprètes et de Traducteurs de l'Université de Paris - Tous droits réservés.

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