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Philosophie

Approche comparative, anecdotique et ontologique de l'écriture.

 

Mûrissement du texte

Combien de temps faut-il laisser mûrir un texte avant d'y retoucher, avant de l'envoyer à un éditeur ?  Cela varie en fonction du texte… et de l'écrivant, les extrêmes demeurant non souhaitables.

Laisser un texte quelque temps dans un tiroir revient à laisser un vin en cave quelques années. Le vin, s'il est bien constitué, se bonifie. En jeunesse, ce même vin pourrait nécessiter une mise en carafe, pour se déployer au contact de l'oxygène. Il en va tout autant pour le texte : oxygénation en jeunesse, ou mise à l'écart quelque temps pour qu'il atteigne son plus haut degré.

Attention cependant : au contact de l'air, le vin s'oxyde, change de goût jusqu'à devenir imbuvable. Le texte trop longtemps exposé à l'oxygène pourrait aussi perdre sa vigueur, des qualités. Quant au vieillissement, le texte, comme le vin, n'est pas éternel. Il finit par mourir à rester trop longtemps rangé. Et alors, bien qu'on puisse reconnaître le prestige du cru originel, la charpente structure du nectar, de la fraîcheur jeunesse à la sagesse ancienne, on dira du texte, comme du vin, qu'il est passé.

(2003)

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©  Yann Ropers, 2003-2008

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