LA FORCE DU DESTIN
(Card Captor Sakura, l'origine)
DOMINIQUE
EPISODE 1
La rentrée
7h00. Un réveil sonna sur la table de chevet d’une chambre modeste. La sonnerie se prolongea et rencontra le jour devant la fenêtre où se tenait un homme. Il était assis sur le large rebord, un bras sur son genou, contre lui, et regardait l’aube naître sur la ville qu’il surplombait.
« Ma première journée. Ma toute première journée de cours ici. »
Il arrivait d’une bourgade voisine où il avait enseigné durant cinq ans. Ces cinq premières années d’enseignement. Et il avait demandé de se rapprocher de sa ville natale. Tout du moins, de la ville qui abritait tant de souvenirs en lui...
On frappa à la porte, avant de la faire coulisser.
- Dominique ?
- Je suis réveillé, Charles, lui sourit le jeune homme.
- Tant mieux, j’ai préparé le petit déjeuner. Première journée, mon vieux, pétilla son colocataire dans un bonheur avoué. C’est bien, pour toi, non ?
Dominique acquiesça et tourna la tête vers la ville.
- Je sens qu’une vie nouvelle commence.
- Encore un de tes pressentiments ?
Dominique sourit. Le soleil apparaissait à l’horizon. Une vie nouvelle, peut-être un destin extraordinaire, même.
Les deux compagnons abandonnèrent leur vélo dans le parc prévu à cet effet et se dirigèrent vers la salle des professeurs où Dominique avait été accueilli quelques semaines plus tôt, durant les vacances d’été, en prévision du remplacement éventuel d’un professeur qui serait peut-être hospitalisé.
- Te revoilà, mon grand, les arrêta-t-on dans le couloir principal du lycée Seijo.
Ils se retournèrent et Dominique reconnut sans mal son amie de lycée à ses longues nattes brunes et ses mèches qui entouraient joliment son visage.
- Naomi Simon. Ca me fait plaisir de te revoir.
- Moi, j’ai rendez-vous avec le directeur, lança Charles. Je vous laisse.
- A plus tard, lui souffla Dominique en rangeant sa serviette sous son bras pour tendre une main vers la jeune femme en ensemble noir et blanc. Tu n’as pas changé.
Elle sourit malicieusement et prit sa main.
- Toi, tu as bien grandi. Mais tu es toujours aussi... charmant, murmura-t-elle.
Il secoua la tête en souriant.
- Tu enseignes donc ici. Après toutes ces années à maudire nos professeurs de Mathématiques !
- Et devine ce que je suis devenue, approcha-t-elle pour lui prendre sa sacoche.
- Professeur de musique ?
Elle haussa les sourcils, surprise.
- Perspicace...
- C’était ta passion, non ?
Elle défit la boucle du cartable et l’ouvrit d’un mouvement de main.
- Tout est si bien rangé, remarqua-t-elle.
- Curieuse !
Elle le dévisagea et referma le sac aussitôt. Elle le lui plaqua sur le torse en le croisant et lui murmura un « au revoir ». Il secoua la tête en soupirant. Il rouvrit sa sacoche et y trouva le bâton de rouge à lèvres qu’elle y avait furtivement glissé. Il se retourna, plus personne.
- Elle n’a pas changé !
En arrivant devant la classe, il inspira profondément. Il posa la main sur la poignée et commença à la pousser sur le côté. Une nouvelle année, un nouveau poste, tous ces changements provoquaient en lui une excitation telle qu’une boule sembla lui remonter dans la gorge au moment d’ouvrir la porte. Un groupe de filles en retard le dépassa et entra par le fond de la salle en se faisant des commentaires à mi-voix.
La sonnerie d’alarme résonna dans le lycée et il leva les yeux vers les deux côtés du couloir. Son sang ne fit qu’un tour et il poussa violemment la porte. Les élèves le dévisagèrent et il leva les bras pour les calmer.
- Ne vous inquiétez pas. Vous allez vous déplacer en silence et vous ranger devant la classe, nous allons simplement regagner la cour.
Un enseignant arriva, haletant :
- Ce sont les escaliers qui sont en flammes, lui indiqua-t-on
- Pas tous, le dévisagea Dominique.
Les lycéens se regardaient, sans entendre ce qui se disait, et la panique monta lentement en eux.
- Si, tous, lui souffla l’enseignant, je vais prévenir les autres classes.
- Quelqu’un a appelé les... ?
Mais l’homme courait déjà vers la salle suivante.
- Monsieur ? se leva l’une des élèves. Que se passe-t-il ?
- Il ne faut pas vous inquiéter, leur souffla-t-il en parcourant la classe du regard pour les calmer. Tu es la déléguée ?
- Oui, monsieur. Je m’appelle Sandra Beller.
- Bien, je te confie la classe, Sandra. Je vais me renseigner. Surtout restez calmes, ce n’est pas la peine de s’affoler pour rien, entendu ?
- Oui, monsieur.
- Monsieur Gauthier, précisa-t-il. Je m’appelle Dominique Gauthier ; je suis votre nouveau professeur.
Il sortit et se dirigea vers la cage d’escalier où la chaleur augmentait tandis que les flammes progressaient.
- Les extincteurs ? demanda-t-il aux deux hommes qui arrivaient en face.
Ils cherchèrent de leur côté, avant de revenir, bredouille :
- Il n’y en a pas. On ne les trouve pas !
Dominique aperçut à côté de lui le support des bouteilles, vide. Il se tourna vers l’escalier, puis vers les deux hommes :
- Il y a toujours un laboratoire à l’étage?
- Bien sûr, pourquoi ?
- Une vieille blague d’adolescents...
- Dominique !! appela Charles en arrivant. Il nous est demandé de faire évacuer les lycéens par les fenêtre avec tout le matériel des pompiers.
- Ca prendra trop de temps. Toutes les classes sont pleines ! Un lundi matin.
- Vous avez mieux à proposer ? lui lança un des hommes.
Il n’était pas sûr, mais...
- Il faut monter...
- Vous êtes malade ? Vous allez vous faire piéger par les flammes et vous ne pourrez pas être évacués par les pompiers ! Les quelques classes qui s’y trouvaient sont déjà descendues pas des escaliers secondaires de secours.
Charles posa une main sur son bras.
- Moi, je te suis...
- Bien... Tu te souviens des capsules de verre ?
- Non... Tu ne vas pas faire ça ? sourit le jeune homme. Si ? Géniaaaal !
Ils s’élancèrent dans la cage d’escaliers et les deux autres virent le feu rejoindre leur étage alors que les sirènes résonnaient dans la rue.
Les lycéens dévisageaient le bâtiment noirci en son milieu et dégageant encore d’épais nuages sombres, tandis que les pompiers rangeaient leur matériel.
Charles s’assit sur une des tables de la salle de sciences à côté de ses chaussures et dévisagea Dominique :
- Boucher les toilettes avec les lentilles de verre... Je ne pensais pas recommencer un tel jeu à mon âge. Il faut un sacré culot...
L’eau avait recouvert le sol de tout le troisième étage et s’était écoulée dans la cage d’escalier principale ainsi que dans les deux secondaires maîtrisant partiellement l’incendie durant l’évacuation.
- C’est Naomi qui m’y a fait penser.
- Ah bon ? Il faudra que tu m’expliques...
- Peut-être, un jour...
- Vous formez un sacré couple, tout de même. Depuis toujours, tout le monde vous pronostique gagnants !
- Et les paris s’élèvent à combien ? plaisanta Dominique.
- Tu peux rire, mais le destin a voulu que vous vous retrouviez !
- Peut-être... Qui peut prétendre déchiffrer le destin, de toute façon ?
- Messieurs Gauthier et Enguin, appela-t-on au mégaphone. Vous viendrez me voir dans mon bureau...
- Ouh, le directeur ne va pas être content, rigola Charles.
- Monsieur Léfan a une mémoire d’éléphant ! récita malicieusement Dominique.
Charles le fixa longuement et Dominique sut que ses mots seraient sincères.
- Bon retour, mon ami, lui confia Charles. Je suis... heureux que tu sois enfin des nôtres.
- Vous avez entendus, tous les deux ? répéta le directeur, d’en bas.
Les deux hommes prirent leurs chaussures et s’approchèrent de la fenêtre pour lui faire signe.
Lire l'EPISODE 1 vu par Nathalie
Lire l'EPISODE 2 vu par Nathalie ou vu par Dominique.
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