LA FORCE DU DESTIN
(Card Captor Sakura, l'origine)
NATHALIE
EPISODE 14
Tourments d'un soir
- Nathalie ! ! !
Suzanne avait fait irruption dans la chambre comme une tornade et Nathalie sursauta à son entrée fracassante, envoyant balader le livre de maths à l’autre bout de la chambre.
- Devine quoi ! ! ! lança sa cousine, les yeux brillants.
Nathalie eut un petit mouvement d’épaule pour signifier son ignorance.
- Grand-père nous emmène toutes les deux au lac Tukayuno dimanche ! explosa-t-elle. C’est super, non ?
Nathalie émit un sourire lumineux à cette nouvelle. Elle adorait se rendre au lac. C’était un endroit magnifique qui respirait le calme et la sérénité. Tout ce dont elle avait besoin en ce moment !
« Il faudrait que j'y emmène Dominique un jour » songea-t-elle.
Une onde de joie la parcourut à cette pensée. Oui, demain elle lui en parlerai...
- Je vais voir Grand-père, annonça-t-elle à Suzanne.
Elle descendit les escaliers en repensant à ce qu’elle devait lui dire. Il n’y avait aucune raison qu’il ne soit pas d’accord, elle s’était arrangée avec Sandra au téléphone. Ça ne pouvait que fonctionner...
Elle pénétra dans le salon et trouva son grand-père confortablement installé dans son fauteuil, feuilletant un journal.
- Grand-père ?
L’interpellé leva les yeux de son article et considéra sa petite-fille avec tendresse.
- Oui ?
Nathalie dansait d’un pied sur l’autre, ne sachant comment s’y prendre. Elle se jeta finalement à l’eau devant le regard intrigué du patriarche des Amamiya.
- Une de mes amies m’a invité à l’accompagner au cinéma demain soir... Je me demandais si...
- En semaine ?
Le Grand-père de Nathalie était assez surpris. Ce genre de requête était plutôt rare. Il contempla la jeune fille qui attendait patiemment sa réponse, et songea à tout ce qui lui était arrivé depuis son retour au Japon.
« Après tout, elle a bien le droit de se détendre un peu... »
- C’est d’accord.
Nathalie lui sauta au cou avec un tel enthousiasme à cette réponse qu’il éclata de rire.
Cela faisait quelques minutes que la jeune fille patientait à l’entrée du cinéma. Elle fronça les sourcils, préoccupée : Dominique était en retard, ce qui n’était pas dans ses habitudes. Tous les spectateurs étaient déjà rentrés, le film avait dû commencer... Nathalie frissonna dans l’air frais de cette fin de journée.
« J'espère qu’il ne lui ait rien arrivé » songea-t-elle, scrutant les alentours.
Et dire que jusque là, tout s’était bien passé... Sandra était venue la chercher et l’avait accompagné jusqu’au cinéma. De cette façon, Grand-père n’était pas inquiet...
« Tu t'enfonces dans le mensonge ma grande ! »
- Vous attendez quelqu’un mademoiselle ? railla une voix.
Nathalie releva vivement la tête et découvrit avec stupeur qu’elle se trouvait dans une situation qu’elle avait déjà connu. Un groupe de loubards l’encerclait, chacun des membres affichant une moue victorieuse. L’homme qui s’était adressé à elle se détacha du cercle et se planta devant elle, la toisant du regard.
- Désolé, déclara-t-il, moqueur, mais Dominique a eu un empêchement. Il ne pourra pas venir. C’est dommage, n’est-ce pas ?
Les jeunes délinquants éclatèrent de rire tandis que leur chef attrapait Nathalie par le menton, la forçant à le regarder. La lycéenne le reconnut instantanément : c’était l’homme qui les avaient attaqués, Dominique et elle, lors de la chasse aux papillons !
- C’est vrai que tu es belle, continua celui-ci. Belle mais si fragile... Et tu n’as pas choisi le bon petit copain.
Il resserra son étreinte mais Nathalie ne ressentait rien de la douleur qui la parcourait. Elle ne pensait plus qu’à une chose : c’était cet homme qui était responsable de son malheur. S’il ne les avait pas agressés ce jour-là, elle n’aurait pas eu à prévenir son père... L’accident n’aurait pas eu lieu et il ne serait pas...
- Je vous hais ! cracha-t-elle.
Elle réussit sans trop savoir comment à se libérer de l’étau qui l’enserrait, mais elle ne put reculer, le cercle de ses assaillants s’était refermé sur elle. Elle n’avait aucun moyen de fuir. La jeune fille décida de tenter le tout pour le tout. Elle bondit sur le leader des loubards en le criblant de coups de poings :
- C’est votre faute, c’est votre faute...
Elle ressentit alors une douleur lancinante sur le haut du crâne et vit le paysage se brouiller.
Ronaldo contemplait la jeune fille qui gisait, inconsciente, à ses pieds.
- Elle a eu son compte... Dominique y réfléchira à deux fois... On peut s’en aller ! lança-t-il à sa troupe.
- Pas si vite !
Krovis se tourna dans la direction d’où provenait la voix. Il ne vit strictement rien. Il n’eut même pas le temps de réagir. L’onde de force le projeta sur plusieurs mètres, sous les regards ébahis de ses compatriotes.
- Très bien, grogna-t-il en se relevant, sentant son corps endolori. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot...
Il fit signe à ses compagnons de se retirer et disparut lui aussi dans la nuit.
Nathalie ouvrit péniblement les yeux, sentant le contact d’une main sous sa nuque.
- Que... Que m’est-il arrivé ?
- Vous avez été agressée, lui répondit une voix étrangement familière.
La jeune fille se redressa, prenant appui sur l’inconnu et respira à grandes goulées.
- Merci pour tout, se retourna-t-elle.
Elle manqua de s’étouffer de surprise en reconnaissant son sauveur.
- Brian ? ! hoqueta-t-elle. Mais que...
Le jeune anglais lui sourit. Il approcha son visage du sien mais Nathalie se déroba.
- Comment se fait-il que tu sois ici ?
- J’ai décidé de venir prendre des vacances au Japon, sourit-il.
- Mais les cours ne...
- Aucune importance, la coupa-t-il en balayant l’air d’un geste ample. Les cours par correspondance, ça existe, non ?
Nathalie se retint d’éclater de rire. Visiblement, Brian n’avait pas changé !
- Bien, je te raccompagne chez toi. L’ami de mes parents chez qui je loge pendant mon séjour ici m’a indiqué où tu habitais...
- Petit curieux ! le taquina Nathalie.
Le jeune homme baissa les yeux un peu gêné et se dirigea d’un pas vif vers sa moto, garée à quelques mètres de l’endroit de l’agression.
- Princesse, votre carrosse est avancé.
Alors que les rues de Tomoeda défilaient, Nathalie se posait un nombre incroyable de questions. En vérité, elle était bouleversée par l’arrivée de Brian. Cela impliquait tellement de choses... Deux mondes qu’elle avait toujours considérés comme distincts venaient de se rejoindre. Et puis, elle retrouvait certaines sensations... qui la troublaient. Elle secoua la tête pour tenter d’éclaircir ses idées, mais c’était peine perdue.
Quand Brian stoppa devant le portail de sa maison, la jeune fille le remercia et ils discutèrent un moment.
- Il y a quand même quelque chose d’étrange dans cette histoire, remarqua Nathalie. Comment se fait-il que tu te sois trouvé là à cette heure ?
- Je ne sais pas, avoua le jeune anglais. J’étais sorti prendre l’air et j’ai entendu des éclats de voix en passant devant le cinéma. Je me suis arrêté pour aller voir et je t’ai trouvé inconsciente...
- C’est une sacrée coïncidence...
- Je crois plutôt que c’est le destin. N’oublie pas que mon ange gardien veille sur moi, mais aussi sur ce que j’aime...
Devinant les intentions de son ami, Nathalie déposa rapidement une bise sur sa joue et franchit le portail. Les choses venaient encore de se compliquer...
A SUIVRE...
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