LA FORCE DU DESTIN
(Card Captor Sakura, l'origine)
NATHALIE
EPISODE 8
Le temple des promesses
Les jours qui suivirent sa sortie d’hôpital furent assez éprouvants pour Nathalie. La jeune fille était encore très faible et elle ne fut pas autorisée à faire grand-chose, à part se reposer. Suzanne venait souvent lui tenir compagnie et faisait tout ce qui était en son pouvoir pour lui remonter le moral. La jeune fille se sentait revivre. Elle eut aussi une grande discussion avec son grand-père et cela lui fit beaucoup de bien. Car même si elle avait pu "parler" à son père durant son coma, elle n’en ressentait pas moins une grande peine de l’avoir perdu.
Le mercredi suivant, son enterrement eut lieu, et, malgré son état, la jeune fille vit bien que cet événement avait anéanti sa mère. La jeune femme ne dormait plus et mangeait plus de force que de gré. Ses traits étaient pâles et tirés par la souffrance et la fatigue. Devant la dégradation alarmante de sa santé, Grand-père décida de l’envoyer se reposer dans un établissement spécialisé où l’on prendrait soin d’elle le temps qu’elle retrouve un peu de vigueur, et peut-être aussi, de joie de vivre. Au moment de lui faire ses adieux, Nathalie lui sourit en montrant son médaillon :
- Ceci est notre lien, à toi, à Papa et à moi. Comme ça, nous serons toujours ensemble.
Claudia lui répondit par un petit sourire et la serra très fort dans ses bras.
- Merci ma chérie, lui murmura-t-elle, la voix rauque d’émotion.
Quand leur étreinte prit fin, Nathalie sentit que sa joue était humide des larmes de sa mère. Et elle resta sur le quai jusqu’à ce que le train qui l’emportait ne fut plus visible à l’horizon.
Nathalie s’ennuya bien vite. Suzanne devait évidemment aller au lycée et les adultes, quant à eux, n’étaient guère disponibles, trop préoccupés par les problèmes que rencontrait l’entreprise suite à la disparition de son PDG. Suzanne lui apprit bientôt que c’était son père qui en exerçait maintenant la charge, bien que pour lui elle paraisse trop lourde.
Dans ce chaos ambiant, la jeune fille se sentait un peu perdue. Heureusement, pendant ses deux semaines de convalescence, les visites quotidiennes de Christelle et Sandra venaient égayer ses fins d’après-midi. Suzanne était rarement présente à leurs petites "réunions", car elle avait pris sur elle d’aider au mieux ses parents dans la crise qu’ils traversaient.
- J’ai trouvé le cours d’Histoire vraiment passionnant, déclara Sandra, alors que Nathalie entrait dans sa deuxième semaine de congé forcé. Monsieur Gauthier a vraiment un don pour susciter l’intérêt des élèves.
- Je suis entièrement d’accord avec toi, acquiesça Christelle. On sent vraiment que c’est sa passion... En parlant de passion... (elle dévisagea Nathalie, l’œil malicieux) il se pourrait bien qu’il en ait une autre...
- Qu’est-ce que tu veux dire ? demanda Nathalie, honnêtement surprise.
- Suzanne ne t’a rien dit ? Monsieur Gauthier est souvent venu te voir quand tu étais inconsciente. Le jour de ton réveil, il est même passé te voir très tôt, avant les cours ! Et je le sais de source sûre.
Elle prit un air de conspiratrice avant de lâcher :
- Je suis sûre qu’il y a anguille sous roche...
- Ha Ha ! Très drôle Christelle ! Il était seulement inquiet pour moi, c’est tout...
- On dit ça, on dit ça...
Nathalie essaya bien d’oublier les insinuations de son amie trop bavarde mais elle n’y parvint pas. Elle repensa toute la soirée à ce que lui avait dit Christelle mais elle n’osa pas en toucher un mot à sa cousine. D’ailleurs, elle ne comprenait pas son silence. Ainsi, il était souvent venu la veiller... Elle ferma les yeux et se remémora ce qu’elle avait ressenti pendant cette période. Est-ce que c’était lui la présence bienveillante à ses côtés ? Est-ce que c’était lui qui... Non, c’était impossible ! Elle se concentra au maximum, tentant de se souvenir de la première image qu’elle avait vue à son réveil. Ce jeune homme... Ses lèvres... A présent, elle n’avait plus de doute, c’était lui. Le professeur Gauthier. Ce qui signifiait qu’il l’avait...
- Nathalie ? Tout va bien ?
La jeune fille sursauta et ouvrit les yeux sur le visage inquiet de Suzanne.
- Oui, oui... Ne t’inquiète pas... Je suis un peu fatiguée, c’est tout. Je crois que je vais aller dormir.
Mais quand Nathalie se glissa dans les draps, elle se rendit compte qu’elle ne fermerait pas l’œil de la nuit.
La veille de son retour en classe, Suzanne lui proposa une promenade dans le parc de l’Empereur Pingouin. Nathalie accepta immédiatement, trop heureuse de pouvoir enfin mettre le nez dehors. Le parc était un endroit vraiment agréable. Nathalie profitait de l’air frais et se laissait porter par les rires d’enfants qui résonnaient. Son regard se posa sur deux d’entre eux qui se poursuivaient à travers la pelouse.
« Comme ils sont mignons... J'espère que j'en aurai un jour... »
- A quoi tu penses ? la taquina Suzanne, qui la soutenait par le bras.
- A rien...
Elles marchaient depuis quelques temps déjà et les deux jeunes filles croisaient beaucoup de monde, auquel elles ne prêtaient pas vraiment attention. Nathalie n’eut pourtant aucun doute quand elle entrevit Sa silhouette au loin. C’était Lui ! Le professeur Gauthier... Imperceptiblement, elle pressa le pas. Quand ils se croisèrent, l’enseignant s’arrêta, et Nathalie sentit l’étreinte de sa cousine se resserrer. Elle crut même l’entendre grogner en signe de désapprobation. Le jeune professeur les salua et demanda à Nathalie comment elle se sentait.
- Très bien. Je suis de retour parmi vous dès demain.
- Eh bien, c’est une bonne nouvelle, lui sourit-il.
Suzanne le coupa sèchement :
- Nous devons y aller. On nous attend. Viens Nathalie, dit-elle en tirant sa cousine par le bras.
- Au revoir, monsieur, se retourna la jeune fille, entraînée par Suzanne.
- Au revoir, Nathalie.
Et elle sut que son sourire allait hanter sa nuit.
Du lundi au mercredi, en trois petits jours, elle le croisa un nombre incalculable de fois, que ce soit dans ou hors de Seijo. Il semblait toujours se trouver sur la même route qu’elle et Nathalie en était de plus en plus troublée. Elle tentait de se résonner mais rien n'y faisait. Elle ne pouvait s’empêcher de penser à lui. Lui, un professeur.
Le mercredi 28 septembre fut un jour particulièrement pénible pour elle. L’anniversaire de son père. Un jour de joie qui devient jour de peine. Le repas du soir fut vraiment très pesant. Si pesant que la jeune fille décida d’aller prendre l’air, sans rien dire à personne. Elle marchait à pas lents, observant la tombée du jour, qui teintait le ciel limpide d’orange et d’ocre. Elle atteint bientôt les limites de la propriété, et décida de ne pas trop s’éloigner. Il y avait un banc quelques mètres plus loin. Elle s’y assit et laissa libre cours à son chagrin.
- Ça ne va pas ?
- Si, si. Ne vous inquiétez pas pour moi...
La voix lui semblait étrangement familière. Elle releva la tête et vit qu’il s’agissait de son professeur d’Histoire. Il s’était agenouillé et la dévisageait avec inquiétude.
- Professeur Gauthier ? ! Mais que...
- Je faisais juste une promenade tardive. J’avais besoin de réfléchir...
Il prit place à côté de la jeune fille. Ils discutèrent longtemps, baignés par la lumière du crépuscule. Nathalie lui parla de tout avec une facilité déconcertante : son père, le départ de sa mère, les problèmes que rencontraient sa famille... Elle avait l’impression de le connaître depuis toujours... Elle se sentait en confiance.
- Quand j’ai besoin de me retrouver, lui dit-il après l’avoir écoutée, je vais au sanctuaire tsukimine. Cet endroit respire la solennité. Je m’y rends d’ailleurs régulièrement.
Il semblait sur le point d’ajouter quelque chose, mais la jeune fille le sentait hésiter.
- Je me demandais... si ça te dirait de m’y rejoindre, lâcha-t-il finalement. J’y serais demain soir, après les cours.
Nathalie se sentait toute chose. L’invitation l’avait tourneboulée.
- Pourquoi pas ? finit-elle par articuler. Je dois rentrer à présent... A demain alors.
- Oui, à demain.
Le jour suivant parut interminable à Nathalie. Les heures, les minutes, les secondes mêmes semblaient passer avec une lenteur exaspérante. La jeune fille tentait de combattre l’état de fébrilité dans lequel elle se trouvait. Mais c’était peine perdue.
La fin des cours arriva comme une délivrance. Elle expliqua à Suzanne qu’elle avait besoin d’être un peu seule et qu’elle se rendait au temple. Suzanne marqua une légère surprise mais n’insista pas. Et quelques minutes plus tard, la jeune fille était en route. Elle marchait d’un pas vif et respirait à grandes goulées. Quand elle parvint au sanctuaire, il se tenait déjà devant le porche. Il l’accueillit avec un sourire.
Ils se promenèrent un long moment dans les allées du temple, parlant de tout et de rien. Nathalie sentait que le professeur abordait ces sujets futiles pour la faire rire et lui changer les idées. Et des rires, il y en eut plus d’une fois ! Nathalie n’avait jamais eu une telle complicité avec un... homme. Et cela la mettait dans tous ses états, même si elle ne lui en montrait rien. Que lui arrivait-il donc ? Ils se dirigèrent ensuite vers le cerisier qui trônait dans le temple. Nathalie eut un mouvement de recul.
- L’arbre... Il dégage comme une force... Une aura...
- Tu peux le voir ?
Il semblait plus que surpris. Ils s’arrêtèrent à proximité et le jeune professeur s’adossa finalement à l’arbre. Nathalie se planta devant lui, le regardant au fond des yeux.
- Moi aussi, avant, je voyais cette force. Mais tout a disparu, il ne me reste plus rien... Juste quelques sensations, tout au plus.
- Ce n’est pas vrai et vous le savez bien. C’est vous qui m’avez ramenée de mon coma.
- Tu... Tu es au courant ?!
La jeune fille hocha la tête. Sa déclaration semblait avoir bouleversé l’homme. Elle s’approcha un peu plus de lui.
- Je suis désolée... J’aurais dû le garder pour moi...
Leurs visages étaient terriblement proches l’un de l’autre à présent. Celui du professeur emplissait son champ de vision.
- Nathalie, je... murmura-t-il dans un souffle.
La jeune fille n’entendit pas la fin de la phrase. Son coeur battait la chamade. Leurs lèvres se frôlèrent et elle sentit les mains du jeune homme se poser sur ses hanches. Et alors que leur baiser devenait plus profond, elle passa ses bras autour de son cou. Le temps se suspendit. Tout disparut. Tout sauf eux deux. Nathalie se mit à souhaiter que cet instant dure à tout jamais.
Si elle n’avait pas eu les yeux fermés, elle aurait sûrement vu que l’arbre brillait fortement. Mais elle n’en avait pas la moindre idée. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle était en train de vivre le plus beau moment de sa vie.
Quand leur étreinte prit fin, la lueur qui auréolait le cerisier cessa. Ils se regardèrent un long moment, sans rien dire. Leurs regards étaient remplis de promesses. Le professeur brisa tout à coup le charme :
- Tu peux m’appeler Dominique à présent. Et tu peux me tutoyer, lui sourit-il.
- Et toi, tu peux continuer à m’appeler Nathalie, lui rétorqua-t-elle, faussement sérieuse.
Ils éclatèrent de rire et le jeune homme la serra une fois encore dans ses bras, déposant un doux baiser sur ses lèvres. Le jour déclinait sur Tomoeda et sur les deux amoureux. Mais pour eux, une nouvelle vie commençait, une vie pleine de promesses...
A SUIVRE...
Lire l'EPISODE 8 vu par Dominique
Lire l'EPISODE 9 vu par Nathalie ou vu par Dominique.
Sur ce fanfic, tu peux aussi voir les personnages et le géné-book.
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