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Pour présenter brièvement
les modes de financement des investissements dans la politique du logement
en Wallonie, et spécialement les investissements des sociétés de logement
de service public, il faut rappeler l’évolution qui s’est
fait jour.
1. La réforme de 1990
1.1. La réforme entreprise en 1990 a succédé au " plan
de sauvegarde du logement social " lancé en 1987.
Depuis 1983 en effet, la construction de logements
sociaux locatifs ne constituait plus un volet significatif de la politique
du logement. Dans le cadre de la régionalisation de cette politique,
les comptes furent faits entre l’Etat et les Régions, menant
à chiffrer les " charges du passé " et à créer
le Fonds d’amortissement des emprunts du logement social (FADELS).
L’ampleur de la dette, mise à charge de la Région
wallonne, d’une part, et, d’autre part, les décisions de
réorientation des moyens budgétaires en 1983-1985 vers la prime à
la réhabilitation firent que les crédits attribués aux sociétés agréées
se réduisirent.
1.2. Les décideurs politiques voulurent assainir
la situation financière des sociétés agréées.
Le " plan de sauvegarde du logement social "
fut alors axé sur deux mouvements :
- apporter une aide aux sociétés dans leurs recettes :
allocations de solidarité, dotations budgétaires pour l’assainissement ;
amélioration des recettes locatives : réforme du calcul des
loyers ;
- redressement interne :
mesures internes des plans d’assainissement pour les sociétés
les plus déficitaires ;
indicateurs de gestion et suivi pour toutes les sociétés.
1.3. Dans le même plan de sauvegarde, il avait été
convenu de réformer le mode de financement des programmes d’investissements
des sociétés, le mode en vigueur à l’époque conduisant les sociétés
agréées à un déficit.
1.4. Enfin, dans la réflexion qui s’engageait,
un nouveau concept se fit jour : " l’optimisation ".
Optimisation des moyens budgétaires, ou comment,
dans la rareté relative des crédits budgétaires (surtout en 1989-1990)
consacrés à l’offre de nouveaux logements, " faire
plus " …
L’on ne pouvait recommencer à débudgétiser au
moment où l’on voulait relancer l’offre de logements sociaux.
Seule la prime à la construction était encore débudgétisée.
Comment alors combiner, dans l’intervention
publique, la nécessité de consacrer des moyens plus importants à l’investissement,
la prise en compte de la montée des prix de revient à la construction,
l’intégration des taux du marché, la réduction ou la stagnation
des revenus ou du pouvoir d’achat des bénéficiaires, des logements
à mettre en location (ou des prêts hypothécaires à offrir à des taux
plus sociaux que ceux du marché) ?
La décision fut prise en combinant deux types de
paramètres :
- une intervention de la Région
- une responsabilisation des organismes chargés de répartir les crédits,
à savoir la Société wallonne du logement (dans l’offre de logements
ou dans la rénovation du patrimoine existant des sociétés agréées
et dans l’octroi de prêts hypothécaires) et le Fonds du logement
des familles nombreuses de Wallonie (dans l’octroi de prêt hypothécaires
et dans son action d’aide locative, soit de réhabilitation de
bâtiments à mettre en location).
1.5. Avant de décrire le mécanisme mis en place,
un bref rappel du système des " avances remboursables "
s’impose.
1.6. Techniques de financement appliquées à la construction
et à la rénovation.
Jusqu'alors, le financement des activités immobilières
était opéré de deux manières :
- par crédits d'emprunt ;
- par crédits budgétaires depuis 1984.
1.6.1. Financement par crédits d'emprunt.
Ce système préfinance les investissements au moyen
d'un appel au marché des capitaux.
Il comporte quatre partenaires :
- le Pouvoir Public, l’Etat, puis la Région
(garant) ;
- l'organisme emprunteur (l'ex-Société nationale
du Logement)
- la société agréée (investisseur) ;
- la banque (prêteur).
Les flux financiers sont les suivants :
- La Société Nationale du Logement emprunte le
capital nécessaire auprès de la banque.
- La Société Nationale du Logement avance le capital
à la société agréée, laquelle lui reverse une annuité de 3,26 %
en 66 ans.
- La Société Nationale du Logement sert les intérêts
et les amortissements à la banque (par exemple en 10 ans). La Société
Nationale du Logement consacre à ce service financier sa quote-part,
c'est-à-dire l'annuité reçue de la société agréée diminuée du chargement
nécessaire au fonctionnement de la Société Nationale du Logement
0,15 %, soit 3,11 %.
- L'Etat ou la Région pendant la seule durée de
l'emprunt bancaire apporte à la Société Nationale du Logement la
différence entre la quote-part de cette dernière et les sommes dues
à la banque.
Après le terme de l'emprunt bancaire, la Région
continue à recevoir (pendant 56 ans si la durée de l'emprunt était
de 10 ans) l'annuité de 3,11 % du capital initial.
La répartition des charges régionales sur la durée
de l'emprunt (par exemple 10 ans) dépend du type de remboursement
de celui-ci.
1.6.2. Financement par crédits budgétaires
ou avances remboursables.
Dans ce cas, la région et la banque sont confondues.
La Région finance - par apport direct du capital
nécessaire (sur la durée du chantier) - les investissements.
Les obligations de la société agréée, à savoir remboursement
par 66 annuités de 3,26 % sont identiques au système de crédits d'emprunts.
L'annuité de la société agréée transite par la Société
Nationale du Logement ou actuellement par la Société wallonne du logement
qui prélève un chargement et reverse les 3,11 % restants à la Région,
laquelle reçoit en recette 66 annuités de 3,11 % du capital initial.
Dans ce système, la mise initiale est très importante,
car elle n'est répartie que sur 2-3 ans.
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