A C C U E I L
                                  AU COEUR DU MALI
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D'UN EMPIRE A UNE REPUBLIQUE line2.GIF (47 bytes)
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LE ROYAUME BAMANAN DE SEGOU

Vers la fin du XVIIè siècle, entre les noyaux des deux derniers empires déchus du Soudan, s'est structurée sur les bords du Niger une autre organisation étatique : le Royaume Bamanan de Ségou, communément appelé par les gens de Ségou eux-mêmes Bamanan Fanga, c'est-à-dire la " Tutelle Bamanan ". Il ressort, des traditions orales encore vivaces dans le pays, que la petite chefferie de Ségou était à l'origine une association de jeunes chasseurs, qui s'érigea peu à peu en état guerrier.

L'ascension de cette chefferie se fit rapidement dans un contexte général assez favorable, car dans tout le Soudan occidental, il n'existait aucun état solidement structuré. La fin du XVIIè siècle fut une période d'anarchie totale.

La dynastie des Kouloubaly, avec Biton Mamari, jeta les bases du royaume, qui a atteint son apogée vers la fin du XVIIIè siècle, sous une autre dynastie, celle des Diarra. La Tutelle Bamanan s'exerçait alors au Nord, aussi bien sur les Peul du Delta intérieur et de la région des Lacs, que sur les Tuareg de la région de Tombouctou.

La colonisation des terres de la région des Lacs et du Delta intérieur remonte à cette période. La tradition orale est très concise sur ce point. Selon elle, celle-ci avait deux raisons essentielles :

- surveiller les importants groupements peuls mais surtout les Tuareg du Nord ;

- contrôler le trafic commercial entre Djenné et Tombouctou. C'est ainsi que de gros villages ont prospéré le long des axes Ségou- Tombouctou (exemples : Saraféré, Sa, Dia, Soumpi, Niafounké, Ténenkou). La tradition orale précise que cette poussée bamanan vers le Nord fut aussi due aux bouleversements démographiques suite aux guerres et rezzou. En effet, la création de plusieurs villages de captifs pour la production agricole a entraîné le manque de terres fertiles dans les environs de Ségou et il fallut chercher de nouvelles terres.

Les troubles politiques entraînèrent d'autres migrations. Le règne de terreur de certains Fama de Ségou ainsi que les luttes successorales ont provoqué des mouvements importants de populations bamanan en direction de la Zone lacustre et du Delta intérieur.

Encore au début du XIXè siècle, les Fama étaient parvenus à maintenir leur royaume dans ses plus grandes limites.

L'économie reposait essentiellement sur l'agriculture, le commerce et la guerre (esclaves). Après le règne de Da Monzon, de nouveaux troubles éclatèrent et le pouvoir central eut de plus en plus de mal à pouvoir imposer la discipline aux généraux. Certains tributaires tels que les Tuareg payaient irrégulièrement leurs redevances. Dans le Delta intérieur et la Zone lacustre, les Peul engagèrent la guerre sainte et menèrent des campagnes de harcèlement contre les Bamanan païens. Le Royaume Bamanan cherchait toujours à reconquérir son autorité perdue, lorsqu'en 1861, un courant d'intégristes musulmans dirigé par El Hadj Omar occupa Ségou. La dynastie des Fama lutta en vain contre l'occupation toucouleur jusqu'en 1890, année de la pénétration des troupes coloniales françaises dans la " Cité des Balanzan ".

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