ALFOUSSEINY
KELLY
Né en 1963 à Bamako La carrière artistique
d'Alfousseiny Kelly débute dans les années 80, au moment précis ou il rencontre Djibi
Seck. Ce peintre sur verre sénégalais lui enseigne alors la technique des fixés sur
verre. C'est une révélation, Alfousseiny Kelly trouve sa voie et s'y adonne totalement.
Au Centre Culturel Français, il anime des ateliers et forme un grand nombre de peintres
sur verre maliens. Pourtant les autres techniques artistiques qu'il a pu voir lors des
expositions organisées à Bamako, l'attirent. Seul, il s'essaye à la peinture à
l'huile, à l'aquarelle, au dessin et au bogolan. En 199l, il délaisse les fixés sur
verre pour se consacrer uniquement au bogolan. II s'inspire de la tradition des
différentes ethnies maliennes, et de ses souvenirs d'enfant, gravés dans sa mémoire,
empreints de la vie du Nord. Sa technique personnelle est à base de terre, elle est en
adéquation avec ses sujets noyés dans la tourmente du sable et de la poussière,
"au Nord j'étais cultivateur, la terre était ma première profession. La terre que
j'ai connue reflète ce que je fais en bogolan. J'ai confiance, la terre ne me trahira
pas". La boue (ou les boues), puisque leurs provenances diverses offrent une palette
de plusieurs teintes est appliquée sur le tissu à l'aide de tiges de bambou,
préalablement trempées dans la matière. Lorsque la terre est sèche, Alfousseiny Kelly
part sur le fleuve, en pirogue laver son tableau. A son retour, il blanchit certaines
parties avec du savon traditionnel. Depuis peu, il expérimente le bogolan sur cuir. Cette
association est le fruit du hasard. En effet un jour alors qu'il ramasse de la boue au
bord du Niger, il tâche malencontreusement un sac en cuir. Voulant ôter la salissure il
s'aperçoit que la terre a teint la peau, et la tâche est devenue indélébile.
Une chose est certaine, la terre ne trahit pas Alfousseiny Kelly, elle l'inspire et nous
lui devons de très belles uvres poétiques et enchanteresses.
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