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Même pas en rêve

Auteure : Xeen
Genre : introspection
Spoilers : Retour aux sources, La cité perdue, la  saison 9
Résumé : Cameron Mitchell et la bataille contre Anubis.

Disclaimer : les persos appartiennent à SciFi Channel, MGM/UA, Double Secret Productions et Gekko Productions etc

prologue
chapitre 1
chapitre 2

Chapitre 3
Anubis, me voilà !


*

Et il en avait bien une.
Jack O'Neill était de ceux qu'il fallait prendre au mot. Mongo n'allait pas oublier de si tôt ce repas de Thanksgiving.
Passé le moment délicat des explications embrouillées d'O'Neill sur les raisons pour lesquelles il s'était retrouvé à prendre une douche chez Sam plutôt que chez lui, à peine à trois miles de là, il avait fallu se rendre à l'évidence. Réaliser un repas de fête dans les temps relevait de la gageure. En tout état de cause, Sam Carter n'avait jamais utilisé de four de sa vie, sauf ceux qu'elle avait à sa disposition au SGC et sans doute les mêmes qu'on trouvait dans tous les laboratoires où elle avait travaillé avec d'arriver à Cheyenne. Il n'avait jamais été question de faire cuire une dinde ou tout autre volatile dans ce genre de four.
Celui qui trônait dans la cuisine du major était flambant neuf et doté de tous les gadgets dernier cri. Après l'avoir pesée, il était capable de calculer le temps de cuisson de n'importe quelle préparation culinaire et de se régler tout seul en fonction d'un système complexe de données. Encore fallait-il y enfourner un plat et surtout mettre une quelconque préparation sur le plat en question.
Mongo n'avait pas la moindre idée de l'attitude à adopter face à la liaison affichée de Sam avec son supérieur hiérarchique ni de la façon dont il fallait s'y prendre pour faire cuire une dinde aux airelles.
Téléphoner à sa mère était hors de question. Depuis qu'elle était veuve, elle avait délaissé les fourneaux au profit d'excursions de plus en plus exotiques avec ses amies du club de quilt. Elle était pour l'heure dans un avion à destination d'Hawaï avec sa copine Ethel. Mongo était fils unique, dont pas de petite ou de grande sœur à déranger en ce jour clé de l'existence d'une famille modèle américaine.
Appeler Tabitha lui avait effleuré l'esprit mais il avait rejeté cette possibilité. Il ne savait pas vraiment où il en était avec son ex et sa mutation au Colorado avait probablement mis définitivement fin à leur relation. Enfin, il l'espérait. Il n'était pas très fier de la manière dont il s'était comporté avec la jeune femme. Il aurait été facile de faire taire les mauvaises langues et de lui prouver que les liaisons qu'on lui prêtait n'étaient que pure spéculation de la part des commères de la base. Il avait préféré faire l'impasse et ne pas la détromper. Il était trop tôt pour regretter cette décision, la rupture était encore fraîche. Avec sa mutation à Peterson, la distance et son nouveau job de pilote d'essai finiraient par réussir là où sa volonté avait échoué. La chasser de son esprit. Donc, pas de coup de fil à Tabitha chez ses parents pour Thanksgiving. Sans compter qu'il était raisonnable d'envisager l'éventualité que le général Smithers demande à lui parler. Pas forcément de leur rupture mais de son affectation. Et c'était un sujet qu'il ne pouvait pas aborder, même avec un général 3 étoiles.
Heureusement, l'arrivée de Daniel Jackson avait détendu l'atmosphère. Mongo appréciait le jeune homme. D'après Sam, c'était une grosse tête, sans doute une des intelligences les plus brillantes du XXème siècle. A le regarder s'empêtrer dans les fils du téléphone, s'asperger d'eau en se lavant les mains ou ratant systématiquement la première marche de l'escalier, on aurait pu douter. Mais dès qu'on avait le temps de lui parler deux secondes, on s'apercevait que le bonhomme en avait effectivement entre les oreilles et qu'il était en outre un garçon adorable. Mongo sourit intérieurement. Un garçon adorable… Oui c'était exactement le terme qui convenait. Sans se flatter, il voyait en Daniel un autre lui-même, en plus tête en l'air. Le frère qu'il n'avait pas eu en quelque sorte. Sauf que Daniel semblait avoir plus de vies qu'un chat.
Daniel avait donc trouvé et imprimé des dizaines de pages de recettes glanées sur Internet. En conclusion, à moins de comprendre les recettes en question  et d'avoir passé les dernières 24 heures à les mettre en oeuvre, il était fort improbable qu'il y ait de la dinde au menu de ce soir-là. Faire cuire l'animal dans les temps relevait de l'exploit sinon du domaine de la science-fiction. A moins d'utiliser la technologie asgarde, pensa Mongo. Il en était encore à se demander si Sam ne se moquait pas de lui quand elle lui affirmait que les Asgards étaient conformes au modèle Roswell. Quel modèle Roswell ? Il s'agissait bien d'un canular non ?
Mongo n'avait jamais été vraiment fan de
X-Files et tout le tremblement et butait encore sur certains faits bizarres comme l'ascension de Daniel ou la présence de Teal'c par exemple. C'était la première fois qu'il passait plus de cinq minutes avec le membre aliène de l'équipe en dehors du boulot. Non qu'il s'attendait à le voir soudain se comporter d'une façon vraiment extraterrestre, mais… presque. Pour résumer, il savait que le Jaffa était indispensable pour un tas de raisons comme le fait d'avoir sauvé la vie de chacun des membres de l'équipe à plusieurs reprises, qu'il avait un âge canonique, qu'il avait perdu son symbiote et qu'il suivait une cure de trétonine. Cela ne l'avait pas rendu pour autant plus bavard, bien qu'il reste d'un naturel poli et agréable. Surtout, Mongo avait l'impression que Teal'c se moquait de lui… disons, ouvertement. Mais ce n'était sans doute qu'une impression.
C'est Teal'c qui avait finalement trouvé un compromis. Il avait découpé l'animal et improvisé en s'inspirant librement de la recette du rek'tor grillé, apparemment très prisé sur Chulak. Evidemment, le rek'nor était un reptile, mais Teal'c connaissait son Darwin sur le bout des doigts et le résultat restait fort honorable.
Mongo s'essuya la bouche et éclata de rire. Les autres le regardèrent d'un air désolé tandis que Teal'c se rengorgeait.
Enfin un humain qui appréciait ses blagues.

*

Sa première vraie mission. Protéger la Terre de l'ultime attaque des Goa'Ulds. Rien de moins. Il était enfin sur le terrain, il survolait les étendues glacées du pôle dans son chasseur amélioré top secret et même si l'Antarctique n'était pas une galaxie très très lointaine, c'était un début. Heureusement, Anubis n'était plus que la poussière résiduelle de l'empire goa'uld. D'après les bruits qui circulaient, l'Antarctique n'était pas Hoth
(1) mais bel et bien la vraie cité d'Atlantis.
Il était impatient d'en discuter avec Carter quand tout serait fini. Ces dernières semaines, elle avait eu d'autres chats à fouetter. O'Neill s'en était encore mis plein la tête et elle crevait de peur qu'il n'arrive pas à se débarrasser à temps de ce fatras avec lequel il était supposé sauver la planète –encore une fois. Il lui aurait bien proposé une épaule compatissante en tout bien tout honneur, mais à Peterson, c'était aussi le feu. Si le budget du SGC était revu à la baisse et confié aux civils, lui et ses gars pourraient aller pointer au chômage d'ici peu, enfin, façon de parler.
Il n'aurait jamais vu la porte des étoiles mais au moins, il se serait bien amusé.
Tout le monde patientait, en attendant qu'O'Neill ait fini de fabriquer un truc avec du papier alu, des trombones et du chewing-gum en débitant des trucs incompréhensibles. Contre toute attente, il n'avait rien construit cette fois-ci. Au lieu de cela, il avait rempli un plein cargo et avait entraîné les autres à la recherche d'Atlantis et de ses secrets.
Mongo avait des doutes sur la technologie des Anciens. Sam l'avait briefé et Daniel avait rempli les blancs. Jackson possédait évidemment des renseignements de première main et pour cause, mais Mongo restait pragmatique : les Anciens avaient lâché la Terre depuis un moment, et, que Jackson l'admette ou non, les Asgards ne faisaient manifestement pas le poids non plus vu leur gestion de la crise avec les Réplicateurs, quant à la Tok'Ra… Mongo ne savait pas quoi en penser.
Il avait rencontré une fois le général Carter, Jacob…
"Appelez-moi Jacob, mon garçon. Cela fait un bon moment que je n'ai plus de galons cousus sur mes vêtements," avait dit le père de Carter en lui serrant la main fermement. "Sam a dû vous expliquer…" il avait quêté un regard de Teal'c et l'approbation de sa fille. "Je ne vous cacherais pas que l'heure est grave. En réalité, la situation est désespérée."
Pour un préambule, c'en était un ! Le bonhomme avait un sens dramatique très développé. Tout le contraire de sa fille. Elle s'était contentée de cligner de l'œil et de hausser imperceptiblement les épaules. Mongo connaissait pas mal de fils de militaires dans une situation identique. Sauf que Carter père avait un Goa'uld planqué dans un recoin de sa tête. Enfin, pas exactement un Goa'Uld, mais un de ces parasites en tout cas. Il avait écouté le cours de diplomatie tok'ra avec un intérêt non feint, mais à quoi bon ? Pour Selmak, la Terre ne faisait tout simplement pas le poids. Point.
Alors quand SG-1 s'était encore une fois proposé d'aller chercher l'arme qui les sauverait tous, Mongo avait demandé à les suivre. Pas le bon moment, pas le bon endroit.
Quand SG-1 était revenu dans le système solaire, Mongo et ses hommes étaient sur le pied de guerre. Mitchell avait choisi chacun d'entre eux personnellement. Lucas Reinhold pour commencer, un vieux camarade avec lequel il avait volé en Irak. Tout le monde l'appelait le Révérend parce qu'il connaissait plus de jurons que tous les Marines des Etats-Unis réunis à lui tout seul. Rita Ferrandi, la seule pilote de l'Air Force capable de le battre au bras de fer et au poker, entre autres. Adam Banks, qui faisait partie de sa promotion et ne jurait que par Asimov et Sagan
(2). Son frère Allan, qui le suivait partout comme son ombre et préférait Sturgeon et Van Vogt (2). Et tous les autres. Chaque membre de son escadrille était un proche ou un ami et il savait qu'il pouvait leur faire confiance.
Hammond avait demandé que les F-302 interceptors attaquent le vaisseau mère d'Anubis avant de modifier ses plans au retour inattendu de SG-1. Il fallait protéger leur vaisseau cargo afin qu'O'Neill puisse faire, d'après ce qu'il avait compris, quelque chose de vraiment extraordinaire, et c'était à lui et ses hommes de tenir la ligne de défense tandis que le Prométhée recevrait le gros de l'attaque. Les Al'kesh les bombardaient sans relâche tandis que les chasseurs ennemis affluaient sur leurs flancs. Plusieurs de ses hommes avaient été descendus et à ce rythme-là, il n'aurait bientôt plus personne pour tenir le fort. C'est à ce moment que son F-302 avait été touché. Le zinc se cabrait et il n'arrivait pas à ralentir sa chute. Quand il s'écrasa, il savait déjà qu'Allan ne reviendrait pas vivant à la base et probablement lui non plus. Son corps se tordit sous l'impact du choc. Il ne sentait plus ses jambes mais la douleur dans son dos était atroce. La tête appuyée contre le métal qui gelait au contact de l'atmosphère extérieure, il fixa le ciel et les nuages noirs que zébraient des éclairs. Puis il y eu un bruit mat et une lueur énorme enveloppa le pôle. Avant de sombrer dans le coma, il déclencha la balise de détresse.

*

…Tabitha… Ils avaient rompu depuis des mois… Le docteur m'a dit qu'elle était venue. Le docteur m'a dit que je pourrais faire d'autres choses.
Il pleut.
Jack m'a dit que je pourrais faire tout ce que je veux… tout ce que je veux, je peux faire tout ce que je veux…
La médaille… Sam doit me remettre une médaille… Il faut que je lui demande pour Atlantis. Est-ce qu'elle est déjà passée ? Il faut que je lui dise. J'ai pas vu de tauntaun sur Hoth
(1), sinon j'aurais eu moins froid.





A SUIVRE
dans
Il était une fois....




(1)  voir Star Wars : L'empire Contre-Attaque
(2)  auteurs de science-fiction