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Même pas en rêve

Auteure : Xeen
Genre : introspection
Spoilers : les saison 6 et 9
Résumé : Cameron Mitchell rencontre Jonas et les autres…

Disclaimer : les persos appartiennent à SciFi Channel, MGM/UA, Double Secret Productions et Gekko Productions etc

prologue
chapitre 1
chapitre 2
chapitre 3

Chapitre 4 – Il était une fois…


*

"Bonjour, moi c'est Jonas," dit le jeune homme avec un grand sourire.
Cam jeta un regard interrogateur à Sam. "Jonas Quinn ?" articula-t-il silencieusement.
Elle hocha la tête.
"Cam, voilà Jonas Quinn, notre expert en naquadriah."
Sam était la reine des euphémismes. Elle énonçait les faits sobrement et vous laissait libre de remplir les blancs le long des pointillés. Sachant ce que les expériences de Jonas avait indirectement provoqué… Enfin, SG1 avait une nouvelle configuration, Jonas était plus ou moins reclus à Cheyenne et la vie continuait pour les autres.
Le major Mitchell tendit la main et rencontra une poigne ferme et assurée.
"D'après ce que j'ai compris, vous n'arrivez pas à stabiliser le flux de positrons en accélération ? Le naquadriah est très instable," continua Quinn, qui ignorait volontairement les signaux trop visibles de Mitchell. "Vous avez eu de la chance de ne pas le découvrir à vos dépends. Sam m'a expliqué que vous aviez finalement décidé de modifier les injecteurs après sa dernière visite ? J'aimerais y jeter un coup d'œil, si vous me le permettez."
Cam recula d'un pas et montra la direction du hangar.
"Je vous en prie, Jonas," dit-il en montant les quelques marches qui menaient à son petit labo personnel, "tout ce que vous pourrez m'apprendre m'intéresse. Sam a dégrossi le terrain, mais elle ne comprend pas les désirs d'un pilote," ajouta-t-il à voix basse en regardant derrière lui pour s'assurer que Carter était à distance raisonnable. Elle était restée en arrière et en grande discussion avec le colonel O'Neill.
Ces deux-là s'attiraient comme des aimants. Cam se demandait s'ils se rendaient compte de l'effet que cela produisait autour d'eux. Entre les regards goguenards des étrangers, protecteurs des amis ou indifférent de la hiérarchie –à savoir le général Hammond, il existait toute une gamme de réactions assez comiques. Sans compter les paris tenus par Siler au SGC et en dehors de Cheyenne, paris fameux  en grande partie en raison de l'énormité de la somme déjà versée au pot -et qui augmentait avec les années- et le manque d'empressement de Carter et O'Neill à se faire prendre ou à conclure.
"Beau couple, n'est-ce pas ?" dit platement Jonas sans un regard vers Mitchell en entrant dans le petit réduit rempli d'ordinateurs, d'imprimantes et de dossiers papier. Une lueur malicieuse pétillait au fond de ses yeux. "Vous savez," il marqua un temps d'arrêt et se retourna pour observer le manège des deux officiers, "ils m'ont tenu à l'écart pendant tellement longtemps que j'ai eu le temps de les observer. D'ailleurs Teal'c est d'accord avec moi. Il faudra bien que Jack se décide à faire de Sam une honnête femme."
Mitchell s'arrêta net. Est-ce qu'il avait bien entendu ?
"Je n'ai pas le choix," dit Jonas.
"Pardon ?"
"Je n'ai pas le choix. Je ne peux pas rentrer chez moi. Jackson ne peut pas revenir. CQFD."
Cam baissa les yeux pour réfléchir. S'il avait été à la place de Quinn, il aurait sans doute pris les choses de façon plus dramatique. On l'avait prévenu. Quinn était un drôle de numéro.
"Je n'ai pas l'intention de vous embarrasser, major," continua Jonas. "Je suis venu pour vous aider. Et aussi parce que j'en ai soupé du SGC."
"Pardon," répéta machinalement Cam.
Jonas sourit de toutes ses dents. "Je suis interdit de sortie, major. J'habite à Cheyenne, je mange à Cheyenne, je dors à Cheyenne. La seule porte que j'utilise, c'est la porte des étoiles. Je sais pour vous c'est paradoxal. Ne vous inquiétez pas, vous finirez bien par la voir. C'est ironique n'est-ce pas ? Je veux sortir et vous voulez rentrer… Et vous savez ce que je voudrais ? Qu'on me laisse tranquille."
Cameron hésita. Est-ce qu'il se fichait de lui ? Quinn était séquestré au SGC ? Il se plaignait d'utiliser la porte des étoiles ?
"Je suis un danger potentiel pour la sécurité des Etats-Unis," expliqua Quinn sérieusement. "Sans compter que je suis l'aliène qui a tué le professeur Jackson."
"Vous ne l'avez pas tué !" protesta Cam. "J'ai lu le rapport."
Jonas haussa les épaules.
"Disons que sans moi, il serait encore en vie. Au moins vous n'avez pas essayé de dire que je n'étais pas un aliène," sourit Jonas. "Vous savez ce que je voudrais ?" répéta-t-il.
"Allez-y."
"Passer une nuit dans un motel sans être surveillé à mon insu et…" Quinn hésita, "… un manger un "bigue" mac."
"Un "bigue" mac ?"
"Oui, Vincent Vega en parle à son pote, vous savez, un "bigue" mac, quoi !"
"Heu… je ne connais pas ce Vincent Vega, je crois," dit Cam d'une voix méfiante. Quinn était un original, mais là, il avait l'air d'un dingue.
"Ah bon ? Vous n'aimez pas Tarantino ?" insista Jonas en lui tournant le dos pour examiner les listings de résultats qui pendaient des imprimantes.
Cam était perdu. Il mit machinalement les mains dans les poches et se rapprocha.
"Jonas est fan de météo et de cinéma," intervint la voix de Sam Carter. Elle passa la tête dans l'entrebâillement de la porte. "Vincent Vega, c'est Travolta dans Pulp Fiction, vous l'avez vu, non ? Il paraît que les Français disent comme ça : un "bigue" mac," dit-elle en passant la main devant son visage, l'index et le majeur écartés devant les yeux et en se déhanchant. "Jonas, quand vous aurez fini avec le major, je vous emmène chez MacDonald. Vous l'avez bien mérité. En attendant, je vais faire un tour avec le colonel," ajouta-t-elle en désignant O'Neill qui attendait devant le hangar en plein soleil.
Les deux hommes la regardèrent s'éloigner au pas de gymnastique et sauter dans la jeep conduite par O'Neill.
"Ils vont au lac," dit Cam.
"Pardon ?" demanda cette fois Jonas.
"Le lac Tahoe ?"
"Sinatra, Marilyn, la mafia ?…" hésita Jonas.
"Oui, celui-là même," acquiesça Cam.
Décidément, ce Jonas Quinn lui plaisait.
"Alors, j'ai peut-être des chances de voir un motel," sourit Jonas. "Vous croyez qu'il va conclure ?"
Sans laisser au major Mitchell le loisir de répondre, il s'assit devant un ordinateur.
"Au travail !"

*

"Wooouuuu-hoooouuuu !" lança O'Neill. "Voilà ce que j'appelle un zinc. Bravo major, vous avez réussi on dirait ?"
Mitchell plissa les yeux derrière ses lunettes de vol. Il avait réussi. Stabiliser le flux et gagner en puissance tout en conservant l'accélération. Il pouvait passer de Mach 1 à Mach 6 en moins de 15 secondes sans dépasser une poussée de 1 G à l'intérieur du cockpit et encore, il mettait au défi quiconque de s'en apercevoir s'il gardait les yeux fermés. Cet intercepteur était une vraie petite merveille. Les amortisseurs inertiels rendaient les accélérations indolores et efficaces.
Le pilotage était un jeu d'enfant, il y avait veillé. Pas question de former O'Neill et les autres sur des appareils tellement complexes qu'ils en seraient devenus dangereux ou incontrôlables. C'est d'ailleurs ce qui avait permis à O'Neill de voler à sa place sur le X-302 et de profiter des possibilités du générateur d'hyperespace pour se débarrasser de la porte des étoiles et déjouer Anubis.
Mais il n'allait pas revenir là-dessus.
Il avait retourné la question dans sa tête des centaines de fois, il en avait discuté avec Jonas et s'il avait été aux commandes, sans les connaissances et l'expérience de Jack, il n'était pas sûr d'avoir pu réagir correctement. Il n'y avait pas à revenir là-dessus.
En attendant, O'Neill donnait bien l'impression d'apprécier la démonstration du F-302. Restait la mise au point de l'armement. Il était impatient de voir les petites merveilles que Sam lui avait promises la dernière fois qu'ils s'étaient parlés.

*

Maintenant qu'il était au SGC, il avait accès aux boîtes noires des appareils de son escadrille sur le Pôle. L'armement avait fonctionné à 300 % de ses capacités. Les 302 n'avaient pas failli. Il lui fallait bien se rendre à l'évidence, ils avaient été anéantis sous le nombre des attaquants, il n'y avait pas eu de faute humaine.
Alors, est-ce que quelqu'un pouvait lui dire pourquoi il ressentait encore et toujours la même culpabilité ?
"Colonel ?"
Mitchell leva les yeux.
"Vous en voulez ?"
Mitchell regarda Vala avec des yeux ronds. Elle était plus jolie à regarder que Jonas mais tout aussi incompréhensible. Il évitait d'ailleurs de trop copiner avec Vala. Elle lui rappelait quelqu'un qu'il aurait bien connu sans arriver à se souvenir dans quelles circonstances. De toute façon, elle était clairement off limit.
Évidemment, Jackson ne l'aurait jamais admis, même sous la torture. Il sourit machinalement. Cette histoire de bracelet ne devait pas arranger ses affaires. Maintenant que Sam et Jack n'étaient plus à la base, c'était lui et Vala qui faisait les frais des paris qui circulaient.
Elle désigna son assiette d'un geste impatient. Un sourire démesuré lui mangeait le visage mais elle avait l'air désespérée. Il montra du doigt la gelée bleue qui tremblotait intacte sous sa cuiller.
"Vous n'en voulez plus ? Parce que je préfère la bleue, si ça ne vous gêne pas, hein ?!" dit-elle d'un ton enjoué.
Il haussa les épaules et ouvrit la bouche pour répondre mais elle ne lui laissa pas le temps et continua sur le même ton forcé.
"Super !" s'exclama-t-elle en échangeant leurs assiettes avant de s'affaler sur le siège qui lui faisait face. "J'adore ça ! Ça me rappelle, une fois, sur une planète occupée par des chasseurs de tête, mon oncle, enfin ce n'était pas vraiment mon oncle mais c'était quasiment la même chose, mon oncle m'avait fait goûter…"
"Colonel Mitchell, vous êtes demandé à la porte des étoiles, colonel Mitchell…."
Il se leva avec précipitation et lui fit un petit sourire d'excuse en haussant les épaules. Il faillit presque lui demander de l'accompagner quand il vit sa mine déconfite.
"Désolé, Vala, le devoir m'appelle."
Elle se mordit les lèvres et piqua la gelée de coups de fourchettes vengeurs. Qu'est-ce qu'ils avaient donc les Terriens ? La bagatelle ne les intéressait pas ? Mon dieu, qu'elle s'embêtait dans ses souterrains. Un airman vint s'asseoir à la table en face. Elle se leva souplement et contourna la table.
"Vous en voulez vraiment ? Parce que je préfère la rose, si ça ne vous gêne pas, hein ?!" dit-elle d'un ton enjoué avant de s'écrouler sur le sol.


À SUIVRE DANS

"
Enfin réunis"