![]() |
||
Point Com |
|
|
DOSSIER : la traduction juridique et assermentée
(Juillet 1999)
|
Première page Dossiers Archives Revue de presse Agenda Infos sur Point Com
|
Le
tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie Article des traducteurs de langue française du TPI. Le Tribunal pénal international pour lex-Yougoslavie a été créé en 1993 par résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies. Cette institution chargée de poursuivre les personnes présumées responsables de crimes de guerre commis sur le territoire de lex-Yougoslavie depuis 1991 emploie à lheure actuelle 700 personnes environ. Les deux langues officielles du tribunal sont langlais et le français, auxquelles viennent sajouter des langues certes officieuses mais cruciales, le BCS (bosno-croato-serbe) et lalbanais. La Section des services linguistiques et de conférence (traducteurs, interprètes mais aussi assistants linguistiques et sténotypistes) regroupe à elle seule environ un dixième du personnel permanent du tribunal. Le service de traduction française se compose denviron 10 personnes - traducteurs, réviseurs, secrétaire et chef de service. Les membres du service sont pour la plupart des traducteurs diplômés de diverses écoles de laire francophone (ESIT, ISTI, ITIRI...) ou des juristes. La traduction juridique pure (requêtes, décisions, jugements et divers actes de procédure) représente environ 60% de notre travail. Le reste se répartit entre la traduction de pièces à conviction, de documents internes et de divers textes administratifs. Nous travaillons pour tous les organes du tribunal, quil sagisse du Greffe, des Chambres (en première instance et en appel), du Bureau du Procureur (qui fait office ici de ministère public) ou de la Défense. Comme dans chaque institution, le travail présente ici des singularités, le langage et les habitudes de la maison en quelque sorte. Outre cela, lune des difficultés les plus passionnantes auxquelles nous sommes confrontés en tant que traducteurs vient du droit hybride quutilise le tribunal, un droit à mi-chemin entre la tradition civiliste (les droits issus du droit romain, comme le sont les droits dEurope continentale) et la Common Law (les droits du domaine anglo-saxon). En effet, ces deux types de droit ont des approches très différentes. Les concepts de lun ne recoupent pas exactement (cest le moins quon puisse dire) les concepts de lautre, que ce soit en droit matériel ou procédural. Par conséquent le traducteur tente constamment de concilier les deux, et chemin faisant, il se voit parfois obligé dinnover. Il est impossible en effet de se reposer trop sur les concepts et les termes du droit français, qui souvent ne correspond pas à la réalité du tribunal. Cela signifie aussi que le traducteur doit donc se familiariser avec les deux types de droit. Une autre difficulté importante est que bien souvent les auteurs ne sont pas des anglophones chevronnés, ce qui est typique des organisations internationales. Il nous arrive donc de recevoir des textes maladroits, imprécis, voire carrément obscurs. Les traductions anglaises dun original BCS que nous sommes parfois amenés à traduire en français posent aussi bien souvent quelques problèmes épineux. Le reste de notre travail nous permet daborder dautres registres (langage parlé des déclarations de témoins, par exemple) et dautres langues de spécialité (militaire, administratif, médico-légal...). En somme, un travail varié et enrichissant, dautant que le sujet, le droit humanitaire et le droit pénal, sadressent à lhumain en chacun de nous et que, travailler ici, cest aussi recevoir quelques leçons dhumanité. © Copyright 1999 - Association des Anciens Elèves de l'Ecole Supérieure d'Interprètes et de Traducteurs de l'Université de Paris - Tous droits réservés. |
Le droit, une affaire
d'interprétation des mots La fonction d'expert traducteur interprète La formation des traducteurs juridiques Spécificités de la traduction juridique Le tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie Les sites juridiques sur Internet
|
![]() |