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« Moi, je tiendrai aux agriculteurs un langage de vérité ». Ça va pas être drôle !
> sur le site web du Ministère de l'Agriculture, le bilan gouvernemental agricole.
Lu dans le programme du candidat
Rééquilibrage des aides et simplification des procédures
Dans le programme du candidat Lionel Jospin à la présidence de la République figurent deux priorités concernant l'agriculture en France : le rééquilibrage des aides vers la moyenne et la petite agriculture familiale et la simplification des procédures administratives.
Notamment, « les contrats territoriaux d'exploitation seront amplifiés et simplifiés. L'installation des jeunes fera l'objet d'un effort particulier. ». « Je m'opposerai à la renationalisation des politiques communes », affirme le candidat qui poursuit : « Bien sûr, la politique agricole commune doit s'adapter aux nouvelles réalités, et notamment aux attentes fondamentales des citoyens : il ne s'agit pas de produire plus, mais de produire mieux. Dès lors, il est légitime de vouloir réformer la PAC, dans le respect du cadre financier tracé à Berlin pour la période 2000-2006, en rééquilibrant les aides en faveur du développement rural, en appuyant l'amélioration de la qualité des produits et de l'environnement. Mais changement et adaptation ne signifient pas démantèlement. »
Entendu au Salon de l'Agriculture
"L'agriculture (...) ne peut pas obéir aux règles du libéralisme. Cela doit s'organiser", a estimé Lionel Jospin, qui a promis de défendre les intérêts des agriculteurs français sur la scène internationale comme dans le cadre de l'élargissement de l'Union européenne.
Politique agricole commune : "Naturellement, nous allons défendre la politique agricole commune européenne mais il faut le faire sur une position qui ne nous isole pas", a-t-il dit. "Il faut essayer de dégager une orientation qui défende bien nos intérêts mais peut être rejointe par un nombre suffisant de pays." "Sinon, si on se laisse marginaliser sur des positions irréalistes, dont j'ai entendu certaines, je ne suis pas sûr que ça sera bon pour les agriculteurs", a-t-il averti. "Moi, je tiendrai aux agriculteurs (...) un langage de vérité."
OGM : "Je ne veux pas que l'on tourne le dos au progrès scientifique et je veux éviter des risques pour la santé, pour l'alimentation ou mettre des paysans dans la dépendance de très grands groupes". "Donc je ne dis pas je suis contre les OGM en général, pour les OGM en général. Il faut regarder et nous avons besoin de l'aide des scientifiques." Lionel Jospin a dénoncé les destructions de semis expérimentaux par des amis de José Bové mais promis également de "résister" aux "pressions américaines dans ce domaine comme dans d'autres".
Lu dans la presse
Si vous êtes élu, quelle réforme de la politique agricole française ferez-vous immédiatement ? Il ne me semble pas qu'une réforme soit indispensable dans l'immédiat. L'agriculture et l'industrie alimentaire françaises sont parmi les plus puissantes dans le monde. Leur qualité est admirée à l'étranger. Mais les récentes crises alimentaires ont souligné les excès liés à une conception productiviste de l'agriculture, excès qui doivent absolument être corrigés. C'est ce que nous faisons depuis cinq ans. Pour mieux garantir la sécurité de l'alimentation, nous avons créé l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments. Et aussi refondé le lien entre l'agriculteur et le citoyen avec la loi d'orientation agricole. Le plus important est de renforcer une agriculture de qualité, d'assurer le revenu des agriculteurs et de conforter notre industrie alimentaire.
Etes-vous favorable à la fin des subventions aux agriculteurs ? Non, car l'agriculture est un secteur particulier. Les subventions sont le prix à payer, sur la durée, pour notre indépendance et notre sécurité alimentaires. En plus, les agriculteurs offrent à notre pays des services essentiels et non marchands, et contribuent à l'aménagement des territoires: il est légitime de les rémunérer pour ce service. C'est le sens de la loi d'orientation agricole qu'a fait voter le gouvernement. Mais il faut réorienter les subventions agricoles vers plus d'équité pour favoriser la qualité des produits et la protection de l'environnement. C'est ce que nous faisons depuis 1997, et que je souhaite poursuivre et amplifier.
Etes-vous pour l'application du principe pollueur-payeur ? Les agriculteurs ne sont pas forcément des pollueurs. Beaucoup s'efforcent d'améliorer leur façon de produire pour mieux respecter l'environnement. Il est vrai que les pollutions agricoles se sont accrues. Les pouvoirs publics doivent agir: il faut reconquérir la qualité de l'eau en appliquant mieux les réglementations, pour empêcher les sureffectifs dans certains élevages de porcs et pour interdire les produits les plus polluants. On peut aussi conditionner les aides publiques au respect des normes environnementales. Enfin, il faut introduire le principe du pollueur-payeur. Le projet de loi sur l'eau prévoit que la redevance payée par l'agriculteur dépend de son comportement. Appliquer le principe du pollueur-payeur, c'est aussi reconnaître celui du «non-pollueur-non-payeur».
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