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Au sujet de l’arrestation de Gabriel de Lorges, Jacques II Goyon avait reçu dès le 30 août 1563 une ordonnance du Roi pour l’arrêter : Auiourd’huy 30, iour d’Aoust 1563 le Roy estant en son Chasteau d’Argentan, a verbalement commandé et ordonné très expressément au Sieur de Matignon son Lieutenant au Gouuernement de Normandie, pour aucunes iustes & raisonnables causes à ce le mouuants, faire tout deuoir & diligence de prendre & apprehender au corps le Comte de Montgomery, & iceluy mettre & constituer prisonnier, en lieu si seur, qu’il luy en puisse rendre bon compte. Employant pour cet effet, tous Capitaines, Soldats, & autres personnes qu’il connoistra y pouvoir servir, & y usant de tous moyens& forces tant que besoin que besoin sera ; iusqu’à employer le Canon, & faire en sorte que l’authorité en demeure à sa Maiesté, & contre tous qui y donneront empeschement, s’employer à les chastier comme rebelles, & contraires à son bon plaisir & commandement. Ordonnant à tous Capitaines & autres, obeïr & aßister en ce qu’ils pourront pour cet effect ledit Sieur de Matignon, & ceux qu’il commettra ; tout ainsi que sa propre personne, sans y faire faute ne difficulté. En tesmoin de ce, a ledit Seigneur signé cetuy sien commandement de sa propre main, le iour et an que dessus, la Reine sa Mere, Monseigneur le Duc d’Orleans son Frere presents, Signé CHARLES, & plus bas DE L’AUBESPINE. Gabriel de Lorges n’était pas à Ducey ayant rejoint l’amiral de Châtillon. Par ailleurs les princes de Lorraine armaient des gens d’armes pour venger l’assassinat du duc de Guise. La reine écrivit à Jacques II Goyon pour lui demander d’attendre quelques temps : Monsieur de Matignon, Je m’assure que la volonté de faire & executer ce que le Roy Monsieur mon Fils, et moy, vous commandasmes dernierement de bouche & par écrit au Chasteau d’Argentan, ne vous est point diminuée, & que vous n’en attendez que l’occasion, dont l’effect ne sera iamais plustost que ie le desire Toutefois voyant pour l’occasion de le Justice, que ceux de la Maison de Guise poursuiuent, beaucoup d’Armes par Pays d’un costé & d’autre, lesquelles nous commençons à rompre & dißiper doucement, que auenat sur ces entrefaites l’execution dudit commandement, il en arriueroit peut estre plus grands Troubles I’ay auisé vous despescher ce Porteur, pour vous auertir que ie desire que vous teniez encore ladite execution en surseance pour quelque temps, iusqu’à ce qu’ayez autres nouuelles de moy, ayant tousiours neantmoins vos pratiques & moyens vifs, pour ne perdre l’occasion lorsque le temps sera plus opportun, me faisant sçauoir par cedit Porteur, l’estat en quoy est cette affaire. Priant Dieu, Monsieur de Matignon, &c. Escrit à Poißy le trentiesme Septembre 1563. CATHERINE, & plus bas, DE L’AUBESPINE.
Page 53 Erratum à propos de Charles Gouyon Lire (voir page 57) au lieu de (lire page 75)
Le tombeau de Jacques II et Françoise de Daillon en 1660 détruit sous la Révolution
09-10-04 |