Ildefons
Cerdà prévoyait que le nouveau centre de la ville
serait l'intersection de la Gran Via de les Corts Catalans avec
la Diagonal (la Plaça de les Glories), mais c'est la Plaça
Catalunya qui devint le nouveau centre de la ville, antichambre
de l'Eixample.
Il renonce à son poste d'ingénieur
des Ponts et Chaussées pour se dédier à la
création d'une nouvelle discipline : l'Urbanisme.
Sa conception, conforme à sa Théorie
Générale de l'Urbanisme (1867) prévoyait la
création de quartiers dotés d'infrastructures de base,
et, à la périphérie, les infrastructures plus
lourdes. 1855
il publie son avant-projet, 1859 voit la présentation du
Plan Cerdá pour Barcelone, 1861, de l'Avant-projet de Réforme
Intérieure de Madrid, et en 1863 la Réélaboration.
Le plan Cerdá fut choisi par Madrid en 1860 (l'Ajuntament
de Barcelona avait préféré celui de Antoni
Rovira i Trias, plus conventionnel).
Ildefons
Cerdá étudia les problèmes d'urbanisme d'autres villes
européennes et proposa une solution technique et aseptisée
qui est toujours valide dans ses grandes lignes 150 ans après.
Cerdá
voulait ses blocs ouverts sur des jardins privés ; certes ses
illas fleuries sont totalement construites, et le trafic poussa
à la construction des boulevards périphériques
pour les Olympiades de 1992, mais Ildefons Cerdá dota l'Eixample
d'un grand dynamisme en prévoyant une structure en quartiers.
Il avait été impressionné par l'invention du
chemin de fer et pensait à juste titre que l'avenir serait
à une augmentation de la mobilité.
D'une
part, les blocs sont orientés avec leurs pointes vers les points
cardinaux : cela permet à qu'aucune des faces ne soit orientée
complètement au sud ou au nord, donc cela permet une illumination
plus équitable, mais aussi une meilleure répartition de la
chaleur solaire. Chez Cerdá, l'égalité d'accès
des habitants à la ventilation, à la lumière, la liberté
individuelle, à l'intimité familiale et l'accès aux
services communautaires est un élément clé de ses projets.
Ses blocs
de 113,33 mètres séparés par des rues de 20 (à
l'époque vues comme exagérément larges) forment un
tissu régulier. Les rues sont prévues pour la circulation
- à l'époque complètement futuriste - de machines de
transport et les angles arrondis des manzanas, les xamfrá
(du français champ franc) permettent d'alléger la structure
des bâtiments en plus de permettre à ces futures machines de
tourner (!). En prolongeant l'Avinguda Paral·lel et la Meridiana,
on voit que leur intersection se trouve à la tour de l'Horloge du
vieux port. Sur des éléments comme celui-ci, Cerdá
montre des tendances symbolistes dans son projet.
En
1871 il devint membre de la Diputación de Barcelona, et sous
la Première République (1873-1874), Président
en fonctions de la Diputación. Vous
pourrez trouver une statue grandeur nature Plaça Rovira i Trias
(Gràcia), avec une plaque de bronze de ce plan.