Capitale des Asturies,
Oviedo est une ville très bien conservée, qui garde
de son passé de très belles traces. Le plus célèbre
monument d'Oviedo est sa cathédrale, immortalisée
par le livre de Leopoldo Alas Clarín "La
Regenta". Sa particularité : sa flèche unique.
Ne croyez pas qu'il s'agit d'un design extravagant. La cathédrale
aurait dû, bien sûr, avoir deux flèches. A cause
de problèmes financiers, un toit provisoire (j'adore
le mot provisoire dans cette phrase) a été
placé au 14ème siècle là où devait
se construire la flèche de gauche. Vous m'avez compris.
Sur la place de la Cathédrale vous verrez également
une figure enigmatique ; un homme qui attend ? qui arrive ? qui revient
? à Oviedo.
Cet homme (el hombre del paraguas) n'est apparemment
pas un inconnu à Oviedo. Car il a avec lui son fidèle
parapluie, accessoire absolument indispensable dans la ville heroique.
Pour preuve, à quelques pas seulement de cette
statue grandeur nature (trois statues au centre-ville, dont une
autre d'Ana Ozores sur cette même place), une boutique qui
se proclame fièrement "La tienda del paraguas".
Luttant en bonne guerre de clocher avec Gijón,
sa voisine, Oviedo dépend encore fortement de son ancien port,
comme Gijón dépend de son centre administratif, politique
et financier.
Ces deux villes sont très complémentaires
et le charme bourgeois d'Oviedo n'a rien à envier à
sa voisine qui jouit d'un front de mer magnifique, et d'un arrière-pays
d'une grande beauté. Je pense notamment au merendero "Los
Maizales". C'est un trou de verdure où sont installées
des tables. On peut librement aller y manger et y boire, sans payer
d'entrée ni être obligé de consommer, même
si un stand vend des sandwiches et du cidre.
A droite, Gijón
Les vieux quartiers sont très bien
conservés et très vivants, surtout le soir, et aussi
bien dans les environs immédiats de la ville que dans l'arrière
pays, vous trouverez des merveilles, comme par exemple le pont romain
de Cangas de Onis ou Santa Maria del Naranco, sur les hauteurs de
la ville.
A droite, le pont romain de Cangas de Onis. A gauche, Santa María
del Naranco (XIème siècle), Oviedo
Oviedo s'est soulevée en 1934.
Les Asturies étaient alors une région minière
et ce qui commença comme une grève de mineurs se termina
dans un bain de sang, écrasée le 18 octobre 1934 par
un jeune général qui ferait beaucoup parler de lui :
Francisco Franco. Il amena des troupes de "l'armée d'Afrique".
Plus de 2000 mineurs furent exécutés et de nombreux
sympathisants emprisonnés.
Cet épisode de l'histoire asturienne n'est
qu'un exemple parmi d'autres du clivage centre-périphérie
qui marque chacune des étapes de l'histoire espagnole depuis
cinq siècles, et qui est un élément indispensable
pour comprendre l'histoire espagnole passée, présente
et future. Parmi tous ces conflits, c'est la Guerre
Civile qui a le plus marqué les mémoires.
Au sommet de cette montagne se trouve un Christ de
pierre qui n'est pas sans rappeler le Christ du Paõ de Açucar
à Rio de Janeiro.
A gauche, "La maternidad" de Botero, affectueusement
surnommée "La Gorda" (la grosse) par les ovetenses, située
Plaza de la Escandalera.