La dirofilariose cardio-vasculaire est une maladie parasitaire du chien attribuable au ver dirofilaria immitis, transmis d'un animal à l'autre par les moustiques.

Des cas de dirofilariose cardio-vasculaire, dont la prévalence était autrefois limitée au sud-est des États-Unis, ont été diagnostiqué dans neuf provinces canadiennes et dans tous les états américains, à l'exception d'Hawaii.

Le Québec demeure l'un des principaux foyers d'infection de la dirofilariose cardio-vasculaire du chien au Canada. La plupart des cas cliniques sont diagnostiqués dans la région de Montréal.

La dirofilariose cardio-vasculaire est facilement transmissible, puisque n'importe quel chien parasité par le ver du coeur peut, lors d'une simple visite, introduire la maladie dans une autre région. Bon nombre de Québécois, qui passent l'hiver en Floride ou dans le Sud des États-Unis, exposent ainsi leurs chiens au risque de contacter la dirofilariose cardio-vasculaire, endémique à ces régions. Si le diagnostic n'est pas posé de façon précoce par une simple analyse sanguine, il peut s'écouler plusieurs mois avant que les symptômes n'apparaissent. Lorsque les moustiques se nourrissent de l'animal infecté, ils peuvent prélever la microfilaire (parasite immature) et transmettre les larves à d'autres chiens ou animaux sauvages par la suite, lorsqu'ils s'alimentent à nouveau.

La dirofilariose cardio-vasculaire se transmet pendant la saison des moustiques, soit au printemps et à l'été, alors que bon nombre de gens se déplacent davantage ou partent en voyage. Les résultats d'une étude récente menée auprès de propriétaires d'animaux de compagnie montrent que 68% des propriétaires de chines amènent leur animal en voyage avec eux. Pendant l'été, ces chiens peuvent être infectés, donc porteurs de la dirofilariose cardio-vacsulaire.

Le Dr. Villeneuve est vétérinaire, parasitologue et chercheur à l'Université de Montréal à St-Hyacinthe. Depuis plus de vingt ans, il collige des données auprès des vétérinaires québécois en vue de déterminer l'incidence de la dirofilariose, à l'échelle régionale et nationale.

Les données du Dr Villeneuve pour le Québec en 1997 révèlent que près des deux tiers des chiens chez qui on a diagnostiqué la dirofilariose n'avaient jamais quitté la province.

Les chiens en visite et porteurs de la maladie ne sont pas la seule source de transmission. En effet, d'autres espèces pourraient être un réservoir important d'infection. On a diagnostiqué la dirofilariose cardio-vasculaire chez le renard, le loup, le coyote et le raton laveur. Une fois l'infection propagée au sein de la population d'animaux sauvages, une source d'infection permanente s'installe, étant donné l'absence de mesures préventives et de traitements pour cette population. Bien que la dirofilariose cardio-vasculaire soit rare chez les chats domestiques, un cas a été rapporté l'été dernier, à St-Lazare au Québec.

À la lumière des résultats du Dr.Villeneuve, on constate qu'un faible pourcentage de la population canine est soumis à un test de dépistage annuel de la dirofilariose. En d'autres termes, on ignore le statut infectueux de la plupart des chiens. Il est possible, voire probable, que le taux d'infection dans une région donnée soit supérieur aux résultats d'étude du Dr. Villeneuve. En l'absence de diagnostic ou de traitement, tous les chiens deviennent alors un important réservoir d'infection.

L'ensemble des vétérinaires au Québec leur recommande de soumettre leur animal à un test de dépistage annuel de la dirofilariose cardio-vasculaire. Si les résultats sont négatifs, un traitement prophylactique devrait être instauré.

1. Le cycle de vie commence lorsqu'un moustique se nourrit sur un chien infecté par le ver du coeur et ingère la microfilaire (ver immature présent dans le sang de l'animal infecté).
2. Pendant les deux à trois semaines qui suivent, la microfilaire se transforme en larve infectante à l'intérieur du moustique.
3. Lorsque l'insecte s'alimente de nouveau, les larves peuvent être transmises à un animal sain; elles pénètrent le derme et s'installent dans les tissus où elles de développent pour finalement migrer vers le coeur au cours des mois suivants.
4. Une fois dans le coeur, les vers peuvent atteindre 35 cm de long et endommager considérablement les tissus cardiaques et pulmonaires. En fait, des centaines de vers peuvent se loger dans le coeur et les vaisseaux sanguins environnants, ce qui peut entraîner la mort du chien en l'absence de traitement adéquat.

Au cours des mois suivant la transmission de la maladie, les symptômes, qui s'apparentent à ceux de l'insuffisance cardiaque congestive, se manifestent graduellement. A un stade avancé de la maladie, le chien a de la difficulté à respirer, tolère mal l'exercice et perd l'appétit. En l'absence de traitement, l'animal finit par mourir.

Bien que le chien puisse être traité, le médicament permettant d'éliminer les vers adultes est très toxique et doit être administré sous la surveillance étroite d'un vétérinaire. L'animal est alors contraint à demeurer au repos, en cage, jusqu'à ce que tout danger potentiel soit écarté.

Il est facile de protéger votre animal contre la dirofilariose cardio-vasculaire en lui administrant un traitement préventif une fois par mois, dès le printemps jusqu'à l'automne.

On doit d'abord soumettre l'animal à un test de dépistage en effectuant un simple prélèvement sanguin, afin de s'assurer qu'il n'est pas déjà infecté. S'il n'est pas atteint, le traitement préventif peut commencer; la posologie étant déterminer en fonction du poids de l'animal.

Au Canada, le traitement est habituellement administré une fois par mois à compter de mai ou juin, jusqu'en octobre ou novembre. Il est important d'amorcer le traitement dès l'apparition des premiers moustiques et de le poursuivre environ un mois après l'éradication complète des moustiques par le gel. le produit agit en tuant toutes les microfilaires qui auraient pu être transmises à votre animal dans les tentes jours précédant l'administration de la dose.

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